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Ceux qui avaient applaudi le Président Abdou Diouf, avec sa loi contre l'enrichissement illicite, ont dû faillir se fracasser les phalanges en applaudissant les tandemistes Diomaye et Sonko sur le même thème

Rédigé par leral.net le Jeudi 28 Août 2025 à 00:34 | | 0 commentaire(s)|

Ceux qui avaient applaudi le Président Abdou Diouf, avec sa loi contre l'enrichissement illicite, ont dû faillir se fracasser les phalanges en applaudissant les tandemistes Diomaye et Sonko sur le même thème

Le sort catastrophique que certains de nos concitoyens n’ont de cesse de réserver aux biens publics est plus que préoccupant. On dirait que Plus on en parle, plus les montants qu’on détourne deviennent de plus en plus affolants,  se chiffrant maintenant en milliards de francs.

 

Difficile de concevoir que, dans un pays comme le nôtre, dont environ 95 % de la population sont des musulmans pratiquants, que parmi eux on dénombre plusieurs, dont on dirait que c’est des cailloux qu’ils ont à la place du cœur.

 

Secours de l’étranger, COVID 19, détournement

 

 On  en juge surtout par les détournements des sommes colossales  qui étaient destinées à sauver des vies humaines, notamment  lorsque le Covid-19, une très mortelle épidémie qui décimait  des dizaines et des dizaines de personnes qui en étaient atteintes, qui auraient pourtant pu être sauvées si les milliards que recevaient nos gouvernants, des pays étrangers bienfaiteurs, à leur intention,  n’étaient pas détournés.

 

Un ancien président de la république, en l’occurrence Abdou Diouf, et les tandémistes Diomaye et Sonko, arrivés au pouvoir longtemps après qu’il n’y était plus, souhaitons lui un joyeux 90e anniversaire, ont de commun, peut être entre autres, d’avoir le souci prédominant d’accorder une priorité à la lutte contre la gestion scandaleuse des biens publics par ceux qui en sont gardiens dépositaires, les chanceux à la gouttière à un moment particulièrement propice pour s’enrichir sans cause, et avec peu de risques d’aller en prison. 

 

Ce fléau social qui résiste encore à une éradication efficace, continue sans pause à   handicaper  l’économie de notre pays. Il se manifeste notamment, par une  certaine confusion entre les caisses du Trésor public et celles de certains hauts fonctionnaires bien particuliers.

Ne parlons pas des terres du domaine national qui, n’eût été l’arrivée au pouvoir du régime actuel, allaient finir par appartenir à « ceux qui ne les cultivent pas ».

 

Des milliards qu’on détourne

 

Ne parlons pas non plus des milliards dont certains se sont emparés, sans songer à  en utiliser pour la création de structures d’emplois leur permettant de contribuer  à une réduction substantielle du chômage, ce qui semblerait d’ailleurs être le cadet de leurs soucis.

 

Que dire des immeubles «R+X», des sortes de gratte-ciel à l’africaine, qui se dressent comme des champignons dans certains quartiers de la capitale et de certaines villas, genre palais pour des pachas ? 

 

Rien sinon que personne ne donnerait sa tête à couper, qu’ils seraient tous d’origine licite. 

 

De l’efficacité de la loi pénale et de la loi contre l’enrichissement illicite

 

Et c’est la qu’apparaitrait la perspicacité de la loi contre l’enrichissement illicite, relativement à son efficacité, comparée à l’efficacité  de la loi pénale et de la procédure pénale dans le cadre de la sauvegarde des biens de l’Etat.

 

Si on inculpe quelqu’un sur la base d’une présomption de détournement de deniers publics, la charge de la preuve incombe au parquet, et l’inculpé peut se défendre par tous les moyens procéduraux et autres, y compris, dans un premier temps, en se bornant à nier les faits. A l’accusateur de se défoncer pour rapporter la preuve du fondement de son accusation qui peut, au fur et à mesure  être réfutée par les moyens de défense de l’inculpé, qui sont libres et souvent bien documentés, les conseils dont c’est le métier, aidant.

 

Que c’est laborieux et non moins incertain quant à la recherche de la preuve des fondements de l’accusation. Ne dit-on pas qu’il arrive qu’à l’issue d’un procès, le véritable auteur des faits déférés soit relaxé, bien sûr après avoir fait tourner en bourrique l’accusateur. Sans être à mesure de se prévaloir d’un quelconque mérite particulier, que les autres n’auraient pas, ce dernier devenu miraculeusement richissime, peut justifier que l’éventualité de la chute d’un régime qui le permet ne peut être qu’un cauchemard pour lui. 

 

En effet, pour ceux qui seraient conscients d’être concernés  par des faits qualifiés  de d’enrichissement illicite dont on parle tant, il y aurait de quoi perdre le sommeil. 

 

Sur quel miracle peuvent-ils compter pour s’en sortir s’ils venaient à être ciblés ? Peut-être sur une solution extraordinairement miraculeuse.
 

Une à laquelle ceux qui ont planqué en lieu sûr les montants détournés serait d’approcher le parquet en vue d’une médiation pénale. Rien de miraculeux en cela et c’est dans l’ordre des choses. Ce cas de figure renvoie à une certaine atmosphère qui avait précédé la précampagne  des élections présidentielles dernières.

 

Sauve-qui-peut ou 3e mandat ?

 

Le sauve-qui-peut le discutait à l’acharnement à tout prix pour que le candidat sortant a ces présidentielles ne sortit pas, les tentatives de faire dire à la constitution ce que tout le monde savait pourtant qu’elle n’avait jamais dit, continuant à faire espérer. C’est incroyable, mais vrai. Et qui sait ce qui en serait advenu si le Conseil constitutionnel, se laissant marcher sur les pieds, avait joué le jeu qu’avaient entrepris de jouer les combinards, ce qui aurait entrainé leur victoire légale mais illégitime.

 

Ne s’étonner de rien, s’attendre à tout


En tout cas, on ne devrait plus s’étonner de quoi que ce soit ; au contraire il faudrait s’attendre à toute éventualité avec les “migmags” possibles et imaginables dans les tractations préparatoires à la  recevabilité de certaines candidatures et à leur victoire éventuelle. Mais heureusement le cas Abdoulaye Wade contre Macky Sall est un cas d’école. Un autre cas, non électoral celui-là a dû persuader plus d’un que des loucheries très étonnants  se tissaient et seraient passées s’il n’y avait pas de changement de régime consécutif au pouvoir absolu du président Abdoulaye Wade, puis du changement de régime consécutif au pouvoir non moins absolu du président Macky Sall.

Ce qui est relaté ci-dessus a beau être drôle, mais il ne s’agit pas d’un conte de fées. De tel faits appauvrissants pour l’Etat et enrichissants pour les citoyens montrent la nécessité de rendre incontournable la limitation des mandats présidentiels, tant mieux si le nombre de ces mandats ne dépasse pas deux, comme c’est le cas actuellement.

 

Qu’adviendrait-il si le conseil constitutionnel avait failli ?

 

Qu’adviendrait-t-il si le conseil constitutionnel ne s’était pas acquitté de sa charge constitutionnelle consistant à faire ce que de droit, obligeant tout le monde à se conformer aux deux mandats constitutionnellement fixés ?

 

Pour terminer parce  qui  préoccupe par-dessus tous les sénégalais qu’à l’époque, bien que les montants détournés par les  malfaiteurs se chiffrant en centaines de milliers de francs, voire en millions francs n’étaient pas négligeables, on se permettait de les considérer comme tels. Mais en comparant les préjudices que cela causait  aux montants inouïs en milliards que certains sont soupçonnés avoir détournés, dont on n’aurait peut-être pas entendu parlés s’il n’y avait pas un changement de régime, on en arrive à se demander dans quel pays sommes nous. 

 

Répercussion du « on-s’en-foutisme » sur notre culture

 

Laisser faire, le « on s’en-foutisme » qui caractérisent l’impunité allait créer un nouvel élément dans la culture sénégalaise : au lieu de « tolérance zéro », l’ « intolérable » appartiendrait au passé.   

 

Cela aboutirait à rendre obsolète l’expression « détournement de deniers publics » que remplacerait » ramassage à la pelle des deniers publics ». 

 

Si ça s’arrêtait là, passe encore. Mais ce qui serait plus grave est ce qui est déploré et qui finirait par déteindre sur le moral des citoyens qui ferait qu’une conduite qualifiée de bonne dans le temps deviendrait dépassée pour être remplacée par une conduite de débrouillardisme.

 

Où irions-nous ?

 

Dakar, 26 Aout 2025

Maitre Wagane Faye 

 




Source : https://www.impact.sn/Ceux-qui-avaient-applaudi-le...