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Cheikh Ahmad Tijany SY Houtboul Maktoum aurait eu 96 ans : Rappel sur le parcours politique de ce grand combattant de la liberté

Rédigé par leral.net le Mardi 19 Février 2019 à 16:30 | | 0 commentaire(s)|

Aujourd’hui Mardi 13 Joumada Thani 1440, Seyd Cheikh Ahmad Tijany SY Houtboul Maktoum aurait eu 96 ans : Rappel sur le parcours politique de ce grand combattant de la liberté


Cheikh Ahmad Tijany SY Houtboul Maktoum aurait eu 96 ans : Rappel sur le parcours politique de ce grand combattant de la liberté
Seyd Cheikh Ahmad Tijany SY est né le Mardi 13 Joumada Thani de l’an 1344 de l’hégire correspondant au Mardi 29 Décembre 1925.

Il est, comme j’aime l’appeler, « l’homme de Joumada Thani ». En effet, il est né le 13 de ce mois et est parti le 16 de ce même mois.
 
En ce jour anniversaire de sa naissance, j’en profite pour renouveler  mon attachement à son enseignement, mon affection en sa personne et mon engagement envers les causes qu’il a toujours représentées et défendues.
  
J’en profite également pour prier ALLAH LE TOUT PUISSANT qu’IL déverse continuellement ses grâces et bienfaits sans nombre sur lui, par la grâce de son prophète, Mouhammad s.a.w,  du pôle de la sainteté, Seydina Abboul Abbas Ahmada Chérif r.t.a et du guide de notre guide, Serigne Babacar SY r.t.a .
  
En cette période d’élection présidentielle au Sénégal,  Seyd Cheikh Ahmad Tijany SY Houtboul Maktoum continue d’inspirer et d’orienter ses disciples.

Il a marqué de manière indélébile la vie politique sénégalaise pendant plus de 50 ans.
  
En 1948, SENGHOR, en brouille avec Lamine GUEYE, quitte le parti de ce dernier pour créer le Bloc Démocratique Sénégalais (BDS). Il reçoit le soutien Serigne Babacar SY à l’élection législative suivante, en 1951. C’est ainsi que Seyd Cheikh s’active naturellement pour la victoire de SENGHOR. Il effectue des tournées au sein dans le monde rural et oriente les paysans vers SENGHOR qui bat Lamine GUEYE et gagne l’élection.
  
De 1951 à 2000, pas une seule élection ne s’est déroulée au Sénégal sans qu’il y joue un rôle, très décisif à certains moments. En 1956, il soutint encore SENGHOR qui finit vainqueur de l’élection. Mais, en 1959, il se présenta face à SENGHOR. Qu’est ce qui s’est passé entre- temps pour que Seyd Cheikh rejoigne l’opposition?
 
 Chez Seyd Cheikh, il y a des constantes au nombre desquelles son attachement à la démocratie et à la liberté.  C’est au nom de cet attachement à la liberté et démocratie qu’il fera face au régime DIA-SENGHOR devenu dictatorial. En 1958, lors d’une conférence tenue à Cotonou, des intellectuels dont Mamadou DIA se sont prononcés en faveur d’une indépendance des États africains. Seyd Cheikh prit position contre cette volonté d’indépendance et mit en place un mouvement de soutien au Général DE GAULE, mouvement qui fut dissolu par Mamadou DIA.
 
Au delà de la pertinence ou de la non pertinence de son soutien au Général DE GAULE, Mamadou DIA n’avait aucun droit à dissoudre ce mouvement parce qu’il défend des idées contraires à sa pensée. Pour manifester contre un tel abus, Seyd Cheikh crée un parti politique d’opposition et se classe deuxième avec un score de 12% à l’élection législative de 1959. Amath DANSOKHO, figure historique de la vie politique sénégalaise, nous enseigne d’ailleurs que cette élection avait été remportée par Seyd Cheikh et que les résultats avaient été truqués.
 
Cf. https://www.youtube.com/watch?v=IQkn34hfoRg
 
Après l’indépendance, le régime de SENGHOR mit en place un système de parti unique qu’il combattit depuis sa cellule de prison à l’élection présidentielle de 1963. Ces militants représentaient plus de 2/3 des manifestants de l’opposition sénégalaise réunie au sein de la convergence Démocratie et Unité Sénégalaise. 40 manifestants seront lâchement tués par le régime de SENGHOR, avec plus de 250 blessés.  Et c’est seulement 11 ans après cela que SENGHOR autorisera l’existence de partis politiques d’opposition.
Voilà le rôle déterminant qu’il a joué dans l’affirmation d’une opposition Sénégal, la lutte contre la pensée unique et l’expression libre des opinions politiques.
 
 
Bien sur, il a, à des périodes, collaboré avec le régime de SENGHOR puis celui de DIOUF, mais à chaque fois que la liberté d’opinion contradictoire, la libre expression des opinions a été menacé par un régime, il lui a fait face.  
  
En 1993, après un soutien à Diouf en 1983 et 1988, il lui fait face en soutenant l’opposant WADE.

Un an plus tard, il écrivit un essai politique intitulé Nécessité d’alternance dans lequel il écrivait : 
« L’Alternance est la plus « naturelle » des lois divines. Le Ciel en est fier; Il en a souvent parlé à Son Prophète; mais le ton, ici, est plus que majestueux : « C’est Nous qui faisons succéder les jours, les uns aux autres ». Entendons : avec les réalités qui s’y renferment. Il faut être plus puissant que Dieu pour mettre autre chose à la place. »
 
En votant le 24 février dans le calme et la paix, je me souviendrai, remercierai et prierai pour tous les sénégalais qui ont versé leur sang et sueur pour que je puisse exprimer de manière aussi libre ma voix de citoyen et mes opinions ; ceux la qui ont été tués ou arrêtés par des régimes parce qu’ils avaient une vision du Sénégal et une volonté différente. Je pense à Seyd Cheikh, à Majmouth DIOP, à Cheikh Anta DIOP…, à ceux d’entre eux qui sont encore de ce monde Abdoulaye WADE, Amath Dansonkho, Abdoulaye Bathily…





Mouhamed DIA,
Citoyen Sénégalais.