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Cimetière de Diamaguène, Saturé et Inondé : Les populations trimballent leurs morts et interpellent les autorités étatiques

À Diamaguène, le cimetière municipal, qui couvre 1ha 500, autrefois paisible lieu de recueillement, est devenu un espace saturé, envahi chaque saison des pluies par les eaux stagnantes. Face à cette situation alarmante, les populations, longtemps ignorées, placent désormais leurs espoirs sur le nouveau régime en place dont les dirigeants sont jugés « plus pieux » et « musulmans pratiquants » que leurs prédécesseurs. Source Le Témoin


Rédigé par leral.net le Mercredi 21 Mai 2025 à 11:01 | | 0 commentaire(s)|

Depuis plusieurs années, les habitants de Diamaguène et des quartiers environnants font face à un double fléau : un cimetière qui déborde et des inondations qui rendent le site pratiquement inaccessible pendant la saison des pluies.

« Il est parfois impossible d’accéder à la tombe de nos proches. On patauge dans l’eau, on marche entre les flaques boueuses, certains tombeaux sont même partiellement immergés », déplore Abou Diagne, membre du collectif pour le désherbage et la délocalisation du cimetière de Diamaguene, venu faire des prières hebdomadaires à ses défunts parents.

Le cimetière de Diamaguène accueille les défunts de plusieurs quartiers environnants. De Sicap Mbao à Tivaoune Lansar, en passant par des quartiers comme Sam‐Sam, Diack Sao 1 et 2, Wakhinane, Darou Salam, Fass Mbao et j’en passe. Pour une superficie d›1 ha 500, sa capacité est dépassée depuis longtemps et aucune extension n’a été entreprise malgré les nombreuses alertes lancées par les résidents.

« On a adressé plusieurs correspondances aux autorités municipales, au préfet, au maire de la ville de Pikine et même à l’ancien gouvernement de Macky Sall. Rien n’a bougé », témoigne Abou Diagne, membre du collectif citoyen local.

Outre la saturation, c’est surtout l’état du cimetière en saison des pluies qui scandalise les populations. Les eaux envahissent les tombeaux, abîment les sépultures et empêchent les familles d’accomplir leurs prières et rituels. « C’est un manque de respect envers nos morts », insiste un vieil homme, les yeux larmoyants.

Avec l’arrivée du nouveau tandem Diomaye‐ Sonko, les habitants relancent leurs doléances. Une nouvelle lettre a été adressée à la Présidence de la République, une autre à la Primature sans compter le ministère de l’Urbanisme et des Collectivités territoriales. Les citoyens de ces zones demandent la création d’un nouveau cimetière, mais aussi un système de drainage pour éviter l’accumulation des eaux de pluie. La forêt classée de Mbao détient encore de l’espace qui pourrait être affecté aux populations pour enterrer leurs morts.

« Il est urgent d’agir. Le nouveau gouvernement a parlé d’écoute et de rupture. Voici une occasion de le prouver », souligne Fatou Gadiaga, présidente d’une association de femmes du quartier. Certes, des efforts ont été faits par les deux maires de Tivaoune ‐ Diack Sao et Diamaguene‐ Sicap Mbao ainsi que de bonnes volontés pour le désherbage et l’évacuation des eaux pluviales. Mais tout cela n’est qu’une goutte d’eau dans un océan.

Pour l’instant, aucune réponse officielle n’a été donnée. Mais sur le terrain, la colère gronde, mêlée à un profond senti‐ ment de frustration. À Diamaguène, les vivants réclament le respect dû à leurs morts — et la dignité de pouvoir se recueillir sans patauger dans la boue. Mais l’espoir semble permis car la majeure partie des populations croient à la piété des nouveaux dirigeants. La preuve aussi bien Ousmane Sonko que Bassirou Diomaye Faye lisent et comprennent les écrits du saint Coran. Cette fois‐ ci, ce sera certainement la bonne....