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Cité Fayçal dakar : La Cour suprême suspend l’expulsion de 42 familles

Rédigé par leral.net le Samedi 9 Août 2025 à 01:00 | | 0 commentaire(s)|

Cité Fayçal dakar : La Cour suprême suspend l’expulsion de 42 familles
Le soulagement doit être à la hauteur de l’anxiété. Saisie en référé, la Cour suprême a ordonné hier la suspension des résiliations de baux qui ont frappé les 42 familles de la Cité Fayçal, située au niveau du croisement Cambérène. Dans sa décision, le juge des référés a ordonné la suspension de l’exécution des avis du 6 février 2025, portant résiliation des baux et la décision du 14 mars 2025 du Directeur général de la Sogepa, qui rejetait les recours gracieux introduits individuellement par les résidents et collectivement, par l’Association des résidents de la Cité Fayçal.
Dès la survenue de la dernière alternance, la Sogepa avait décidé de reprendre des villas de la Cité Fayçal, occupées par d’ex hauts fonctionnaires depuis plus de trente ans. Cette mesure avait provoqué la grogne des occupants, qui se retrouvent dans une situation précaire, après avoir pris leurs quartiers dans ce joli cadre verdoyant depuis plus de 30 ans. Ils avaient saisi le chef de l’Etat pour espérer la résolution de cet épineux problème, qui rattrape certains qui sont à la retraite depuis plusieurs années.
Cet ensemble de villas de grand standing a été érigé par le défunt milliardaire El Hadj Djily Mbaye au début des années 1990, peu de temps avant le premier Sommet de l’Oci que le Sénégal a abrité. Les logements étaient d’abord destinés à la location, mais à l’époque, les prix proposés semblaient prohibitifs pour la majorité des Sénégalais et n’avaient pas trouvé preneur. C’est ainsi que pour plusieurs raisons, dont certaines liées à l’organisation du Sommet de l’Orga­nisation de la conférence islamique, l’Etat en est venu à prendre possession de la majorité de ces villas et Djily Mbaye a pu vendre le reste à des particuliers.
Les arguments du Dg de la Sogepa, Elimane Pouye
La partie payée par l’Etat a fini par servir à loger des ministres et des hauts fonctionnaires. Mais, avec les années, il se trouve que certains parmi les occupants, qui ont quitté leurs fonctions, ont voulu malgré tout conserver leur logement. Dans les derniers mois précédant l’élection présidentielle de 2012, une délégation de ces occupants des maisons de l’Etat, dont un grand nombre réside à la Cité Fayçal, avait introduit une demande auprès de l’ancien président de la République, M. Abdoulaye Wade, pour que ce dernier appuie leur volonté d’acquérir des titres de propriété de leur domicile. Et si le Président Wade y était favorable et a initié la procédure, la Direction des Impôts et domaines avait fait comprendre au chef de l’Etat de l’époque, que l’on ne pouvait aliéner des biens de l’Etat en un simple claquement de doigts et qu’il y avait une procédure à respecter. Et surtout, que la procédure devait reposer sur des motifs bien solides, dans lesquels les intérêts de l’Etat étaient bien sauvegardés.
De guerre lasse, les dirigeants politiques ont trouvé le moyen de satisfaire ces gens, sans qu’il ne soit pour autant nécessaire de leur accorder un titre de propriété, difficile à obtenir. A chacun de ces occupants, l’Etat a trouvé le moyen de faire un bail de 50 ans. Pour ces baux, chacun des bénéficiaires ne payait, selon les informations obtenues par "Le Quotidien", que moins de 150 mille francs Cfa par mois.
Pratique courante
A la Direction du patrimoine bâti de l’Etat, qui est maintenant rattachée au Secrétariat général de la présidence de la République, ce genre de pratiques ne devrait pas surprendre, même si cela choque toujours. Des exemples sont donnés de certains gros pontes de l’époque de Abdou Diouf, qui ont pu obtenir des faveurs de ce type. Le changement de régime leur avait permis de continuer d’occuper sans encombre, les logements de fonction qui leur avaient été octroyés à l’époque. Le Président Abdoulaye Wade avait suivi la même voie avec certains de ses proches et cette affaire de la Cité Fayçal n’est que la partie visible de l’iceberg.
Lors de son passage dans l’émission "L’Invité" de Maïmouna Ndour Faye, ce mercredi, le Directeur général de la Sogepa, Elimane Pouye, a refait la genèse de cette affaire : «la cité est composée d’appartements en R+1 appartenant à l’Etat. Ces appartements sont loués à des fonctionnaires de l’Etat, pour un loyer mensuel de 120 mille FCfa», dit-il.
Selon lui, il s’agirait de logements d’environ 600 m² situés à Dakar. Cette location devait permettre à l’Etat de générer 54 millions FCfa de revenus annuels, rappelant qu’il y a eu des arriérés de paiement. Ce qui fait que «les montants réellement perçus, représentent à peine la moitié des prévisions». Il parle d’un manque qui atteint trois milliards FCfa.
Pour le dénouement de l’affaire, Elimane Pouye révèle que trois options ont été soumises aux autorités : l’augmentation du prix du loyer, la vente définitive des logements aux occupants. Enfin, la résiliation des conventions pour la rénovation de la cité, à hauteur de 3 milliards FCfa, suivie du relogement des fonctionnaires ailleurs. Finalement, la dernière option a été validée. Il révèle que 90% d’entre eux habiteraient ailleurs, tout en sous-louant les logements publics.
Le Quotidien



Source : https://www.jotaay.net/Cite-Faycal-dakar-La-Cour-s...