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Conflit territorial à Tivaouane Peulh Niaga : Les collectifs défendent leur territoire face à Keur Massar Nord

La Coordination des Collectifs de la commune de Tivaouane Peulh Niaga, a tenu une conférence de presse ce dimanche 9 février 2025, pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « violation flagrante » de ses frontières par la mairie de Keur Massar Nord, dirigée par Adama Sarr. Au cœur du litige : une zone stratégique s’étendant du croisement de Tivaouane Peulh à celui de l’Apix, revendiquée par les deux communes. Retour sur un bras de fer territorial aux enjeux politiques, économiques et sociaux.


Rédigé par leral.net le Lundi 10 Février 2025 à 09:48 | | 0 commentaire(s)|

Les tensions remontent à l’interprétation contradictoire des décrets N°2021-687 et N°2021-688 du 28 mai 2021, qui ont créé le département de Keur Massar et scindé sa commune. Selon les Collectifs de Tivaouane Peulh Niaga, ces textes ne mentionnent aucun transfert de territoire de leur commune vers Keur Massar Nord. Pourtant, le maire Adama Sarr revendique la zone disputée, allant jusqu’à y collecter des taxes et à projeter un lotissement de 90 parcelles sur le « champ de Tyson ». « Cette zone est historiquement et légalement la nôtre », martèle la Coordination, soulignant que ni le préfet ni le sous-préfet ni les maires concernés, n’ont pu fournir de preuves contraires, malgré quatre interpellations publiques.

Les Collectifs pointent du doigt une « stratégie d’expansion territoriale » récurrente de Keur Massar Nord. Ils rappellent les précédents litiges avec les communes de Mbao (sur la forêt classée) et de Malika (le long de la Voie de Dégagement Nord). « Adama Sarr cherche à reproduire le même schéma chez nous », accuse un porte-parole. La colère monte d’un cran face aux récentes actions de la mairie de Keur Massar Nord : la collecte de taxes auprès des commerçants de la zone de l’Apix, suivie de leur expulsion et un projet de lotissement sur le champ de Tyson, perçu comme une tentative d’appropriation illégitime. « Pourquoi exiger des taxes si vous saviez que ces commerçants seraient chassés ? », interpellent les Collectifs, dénonçant une « provocation » et une « injustice ».

Face au silence des autorités locales, la Coordination en appelle directement au ministre des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire. « i[Le slogan du président "Jub Jubal Jubanti" [Un Sénégal pour tous] doit se concrétiser par un arbitrage clair ]i», plaident-ils, craignant des affrontements entre habitants des deux communes. Un autre paradoxe est soulevé : les centres de vote de Darou Salam et de l’Apix restent rattachés au département de Rufisque, une incohérence administrative qui alimente la confusion.

Si Adama Sarr est la cible principale des critiques, les Collectifs n’épargnent pas leur propre maire, Papis Diop, accusé de passivité. « Il est devenu le premier étranger de sa commune », lancent-ils, déplorant son absence dans ce combat. La Coordination lance un avertissement sans équivoque au maire de Keur Massar Nord : cesser toute activité dans la zone contestée, abandonner le projet de lotissement sur le champ de Tyson et respecter les limites territoriales, en attendant une décision judiciaire. « Nous ne reculerons devant rien pour défendre nos droits », préviennent-ils, évoquant une mobilisation accrue si leurs demandes sont ignorées.

Ce conflit dépasse la simple querelle administrative : il touche à l’identité, aux ressources et à la souveraineté des habitants de Tivaouane Peulh Niaga. Alors que le gouvernement est sommé de trancher, la Coordination promet de maintenir la pression, rappelant que « la justice finira par donner raison à ceux qui défendent le droit ».






Birame Khary Ndaw

Ousseynou Wade