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DEMANDE DE RETRAIT DU BUDGET 2018: Me Madické Niang corrige la copie d’Amadou Bâ

Le président du groupe parlementaire «Liberté et Démocratie» demande le retrait pur et simple du projet de loi de budget 2018. Pour Me Madické Niang, qui a débusqué beaucoup de manquements et 8 raisons de rejeter le budget qui n’est «pas sincère», le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan doit tout bonnement reprendre son texte, revoir sa copie, avant de revenir vers les députés.


Rédigé par leral.net le Mardi 12 Décembre 2017 à 16:48 | | 0 commentaire(s)|

Face à Amadou Bâ, hier, le patron du groupe parlementaire de l’opposition a demandé «l’ajournement des débats et le retrait du texte de projet de loi de finances». Une demande que Madické Niang fonde sur un «manquement aux textes réglementant les lois de finances notamment sur les dispositions concernant la transparence, la sincérité budgétaire, l’équilibre général du budget». Pour Me Niang, pas moins de huit raisons motivent sa demande faite à Amadou Bâ, de «reprendre» son texte, d’en «faire la toilette» pour ensuite «revenir» le présenter aux députés.

Le secrétaire d’Etat au Pudc qui n’existe plus toujours présent dans le budget, des transferts courants de 102 millions pour le porte-parole du gouvernement et de 300 millions pour le secrétaire général du gouvernement qui est une seule et même personne…

Me Madické Niang a débusqué des «corps étrangers» dans le budget 2018. «Il n’y a plus de secrétaires d’Etat dans le gouvernement. Tant mieux. Pourtant on leur donne des salaires et de l’argent de transfert dans le budget : secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire, secrétaire d’Etat à l’accompagnement des organisation paysannes, secrétaire d’Etat au Pudc…», note-t-il. Et de poursuivre : «Au niveau du budget de la Primature, les charges de personnel du ministre délégué au Pudc n’apparaissent pas. Comment vous l’expliquez ? À la place, on maintient le secrétaire d’Etat qui n’existe plus. Il est difficile de voter ce budget comme ça. En plus, le secrétaire d’Etat bénéficie d’un budget de fonctionnement de 30 millions. Et 15 millions de carburant. Pourtant, dans les charges de personnel, il est logé dans le cabinet du Premier ministre».
Toujours dans les bizarreries du budget, il note : «toujours au niveau de la Primature, on a reconduit 102 millions de transfert courant pour le ministre porte-parole du gouvernement». Or, dit-il, «cet élément ne doit pas figurer dans le budget puisque le porte-parole du gouvernement est actuellement secrétaire général du gouvernement. On lui octroie un salaire et des dépenses de transfert courant d’un montant de 102 millions. Mais dans le même temps, on octroie au secrétaire général du gouvernement (la même personne) 300 millions de transfert courant».

Madické Niang opposé à la demande d’autorisation du chef de l’Etat d’emprunter plus de 1600 milliards en 2018

Me Madické Niang tacle également Amadou Bâ sur sa demande au président de la République d’accorder l’autorisation d’emprunter pour la bagatelle de 1686,8 milliards. Une catastrophe pour le responsable libéral. «Vous nous demandez d’autoriser le président de la République pour un montant supérieur à nos besoins pour l’année 2018. (…). Si on autorise ce montant de 1686 milliards pour cette année vous serez à 4014 milliards de budget pour 2018. Ce qui est inadmissible. Je rappelle que le budget est équilibré en ressources et en dépenses. Vous n’avez pas besoin de plus de 1205 milliards hors ressources Ppte. Vous avez installé un déséquilibre dans le budget. Vous ne respectez pas la loi organique dans ses dispositions sur l’équilibre budgétaire», a martelé l’avocat-politicien. Qui ajoute : «Pour cette année 2018, en prévision, nous avons des ressources internes d’un montant de 2328 (recettes fiscales 2211 et 117 milliards de recettes non fiscales). Si on y rajoute ce montant de 1686,8 milliards, on sera à plus de 4014 milliards. Ça ne fait pas sérieux. Trop de confusion». Et de demander à l’argentier de l’Etat «de revoir» sa copie. Car à son avis, ce dernier a «mélangé trop de choses» et a «fait du double emploi».

Des «confusions inadmissibles»

Corrigeant la copie du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Madické Niang dénonce «les incohérences et contradictions sur les chiffres, les confusions sur les titres de la nomenclature budgétaire, les énormes différences sur les chiffres d’une rubrique à une autre…». Et au chapitre des «confusions inadmissibles», il cite le titre IV qualifié de «transfert en capital» dans le document portant budget programme, alors qu’il s’agit de «transfert courant», les différences sur les chiffres d’une même rubrique, entre l’exposé des motifs sur les dépenses de fonctionnement et les différences sur les dépenses d’investissement entre le document portant loi de finances et le document portant Budget programme.

Synthèse de Mbaye THIANDOUM

Ndèye Fatou Kébé