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DERRIERE LA RECONNAISSANCE DE L’ETAT DE PALESTINE : Comment la France et l’Arabie Saoudite ont manœuvré en coulisses

Rédigé par leral.net le Vendredi 26 Septembre 2025 à 20:42 | | 0 commentaire(s)|

Le débat sur la reconnaissance de la Palestine, constitue le principal sujet de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Les bombardements à Gaza, ainsi que leurs conséquences humanitaires dramatiques, ont naturellement placé cette question au centre des discussions. Par ailleurs, un lobbying discret mené par la […]
Senegal
Atlanticactu / Dakar / Hamet

Le débat sur la reconnaissance de la Palestine, constitue le principal sujet de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Les bombardements à Gaza, ainsi que
leurs conséquences humanitaires dramatiques, ont naturellement placé cette question au centre des discussions. Par ailleurs, un lobbying discret mené par la France et l’Arabie Saoudite a contribué à contrebalancer l’influence des États-Unis et d’Israël, qui cherchent à dissuader les pays hésitants de soutenir la cause palestinienne.
Si la reconnaissance de l’État de Palestine s’impose aujourd’hui comme une position majoritaire aux Nations-Unies, c’est en grande partie grâce à une philosophie diplomatique portée discrètement par la France et l’Arabie Saoudite. Ces deux puissances ont œuvré à déconstruire l’idée largement relayée par le Secrétaire d’État américain Marco Rubio,  selon laquelle, la reconnaissance serait un obstacle aux négociations. Au contraire, elles défendent l’idée que la reconnaissance est une condition préalable à un processus de paix crédible, selon le quotidien L’AS.
Il convient d’ailleurs de noter que l’échec des dernières négociations sur le cessez-le-feu a été acté bien avant l’annonce de cette reconnaissance, ce qui fragilise l’argument américain.
Poursuivant,  nos confrères de l’As Quotidien de préciser,   » à y voir de près, la philosophie de l’initiative franco-saoudienne vise à sortir de la logique actuelle de “gestion du conflit israélo-palestinien” pour relancer concrètement la solution à deux États. Le prince héritier saoudien et le président français, à l’origine de cette initiative, œuvrent pour une solution durable qui garantirait une paix réelle et stable dans la région. C’est précisément l’esprit du mandat confié par l’Assemblée générale des Nations  unies dans sa résolution 79/81, adoptée le 3 décembre 2024″.
L’enjeu de cette initiative franco-saoudienne est de mettre un terme durable au cycle de violences entre Israéliens et Palestiniens, en relançant la solution à deux États et en écartant les acteurs les plus radicaux, notamment le Hamas.
Face à l’échec des précédents processus de paix des accords d’Oslo aux accords d’Abraham , à la situation dramatique sur le terrain et à l’asymétrie persistante entre les deux parties, la création d’un État palestinien apparaît aujourd’hui comme la seule voie crédible pour redonner vie à la solution à deux États. La mobilisation franco-saoudienne est aussi liée à l’urgence absolue à Gaza et à l’urgence de mettre en œuvre un cessez – le feu. Surtout que la poursuite des opérations israéliennes place la population palestinienne dans un risque de déplacement forcé massif qui serait une violation du droit international et constitue un risque de déstabilisation régionale clair. Les jalons de l’initiative franco – saoudienne sont clairement établis.
Tout a commencé par la visite d’État du président français en Arabie Saoudite en décembre 2024, qui a posé les bases d’une coopération diplomatique renforcée sur la question palestinienne. Dans la foulée, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, le 3 décembre 2024, la résolution 79/81, confiant un mandat clair en faveur de la relance de la solution à deux États. Un tournant majeur a été la conférence de New York, organisée les 28 et 29 juillet 2025, qui a réuni une vingtaine de co-présidents et permis l’élaborationd’un plan d’action global. Cette rencontre a abouti à la Déclaration de New York pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États. Cette déclaration a été adoptée à son tour par 142 pays lors de l’Assemblée générale des Nations unies, le 12 septembre 2025. Elle a pavé la voie à la décision historique de reconnaissance de l’État de Palestine, officialisée le 22 septembre 2025.
La dynamique impulsée par la France, conjuguée aux engagements concrets obtenus de l’Autorité palestinienne en faveur d’un processus de paix crédible, a permis de rallier plusieurs États qui, jusqu’ici, n’avaient pas reconnu l’État de Palestine  y compris deux membres du G7. Parmi eux figurent le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, le Portugal, la Belgique ou encore le Luxembourg.
LE SENEGAL RESTE FIDELE A SA POSITION Aux  CôTÉS DE LA Palestine
Parallèlement, la diplomatie française poursuit ses efforts au près d’autres pays intéressés par cette démarche, notamment en Asie-Pacifique, comme Singa- pour, le Japon, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande. Des discussions sont également engagées  avec des États qui, à ce jour, ne reconnaissent toujours pas Israël, dans une volonté d’élargir le cercle des soutiens à une solution équilibrée et durable. En agissant ainsi, la France, l’Arabie Saoudite et tous les Etats qui ont rejoint l’initiative soutiennent ceux qui, en Palestine comme en Israël, ont toujours fait le choix du dialogue et de la reconnaissance mutuelle, même dans les périodes les plus sombres. Ils récompensent aussi ceux qui se sont opposés au recours à la violence, dont l’Autorité palestinienne, qui a renoncé il y a longtemps à la lutte armée et a reconnu le droit d’Israël à exister.
C’est aussi une cohérence avec les positions historiques de la France dans la région, la défense du droit international  et des règles sur lesquelles se fonde l’ordre mondial, notamment le droit à l’autodétermination qui est inscrit dans la Charte des Nations unies. Il faut noter en définitive que le  Sénégal fait partie des 142 pays qui ont adopté le 29 juillet dernier la Déclaration de New York à l’issue de la conférence interna- tionale ministérielle co-présidée par la France et l’Arabie Saoudite. Le Sénégal soutient ainsi l’initiative de ces deux pays partenaires de longue date. Normal pour un pays qui préside le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien depuis sa création le 10 novembre 1975. Et lors de la 80e Assemblée générale de l’ONU, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a renouvelé l’ancrage du Sénégal dans sa position aux côtés de la Palestine. ll a par la suite dénoncé la tragédie humanitaire à Gaza et condamné les bombardements israéliens.
Non sans appeler à un cessez-le-feu immédiat, à l’aide humanitaire urgente et à la création d’un état palestinien indépendant comme seule voie vers une paix durable.

 

Seydina Bilal Diallo



Source : https://atlanticactu.com/derriere-la-reconnaissanc...