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DIOMAYE RÉAFFIRME SON ATTACHEMENT À SA COALITION

Rédigé par leral.net le Vendredi 14 Novembre 2025 à 00:51 | | 0 commentaire(s)|

Trois jours après avoir nommé Aminata Mimi Touré, suscitant l'opposition de son Premier ministre Ousmane Sonko, le président a utilisé le Conseil des ministres de mercredi pour clarifier sa position, d'après les indiscrétions du quotidien L'Observateur

Pour la première fois depuis son accession à la présidence, le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, s’adresse à ses ministres sur un ton résolument politique. C’était lors du Conseil des ministres d’hier, mercredi, et il y a réaffirmé sans ambages son attachement à la « Coalition Diomaye Président ».

C’est peut-être le contexte qui l’explique, mais le fait demeure inédit sous le magistère de Bassirou Diomaye Faye, et il ouvre la voie à mille interprétations. Pour la première fois depuis son accession à la magistrature suprême, le président de la République a ôté sa casquette de chef d’État pour s’adresser à ses ministres sur un ton résolument politique. C’était à l’occasion du Conseil des ministres, tenu mercredi 12 novembre 2025. Le Président, visiblement soucieux de faire comprendre à son équipe et, sans doute, au pays entier ses lignes jaunes, y tenait à éclairer ses collaborateurs, dont certains dans son camp semblent mal à l’aise, notamment sur la décision concernant son Envoyée spéciale, Aminata Mimi Touré, survivante reléguée de la « Coalition Diomaye Président », et qu’il ne compte pas préserver du remaniement.

Un acte qui a bouleversé le landerneau politique

Une décision rendue publique dans la soirée du 11 novembre, à travers un communiqué laconique. De main du chef de l’État lui-même. Une nomination qui logiquement aurait dû apaiser toutes les tensions. Mais que, 72 heures plus tard, continue d’agiter les cercles du pouvoir, tant dans l’entourage de Diomaye que dans celui d’Ousmane Sonko, secrétaire général du parti Pastef, aujourd’hui Premier ministre, et chantre de l’ascension de Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême, mais visiblement refroidi, en ce qui concerne la nouvelle affectation de Mimi Touré. Il en a fait état, avec finesse mais clarté, devant des dizaines de milliers de militants, que cette démarche « ne passera pas » et ne saurait engager la « Coalition Diomaye Président », s’est-il empressé de préciser, énonçant de facto une rupture structurelle dépassant les attentes de la base de Pastef, parti aujourd’hui au pouvoir et confronté à une nouvelle réalité collective (l’éclatement de la coalition, et la difficile gestion de l’éthique). Dès lors, lorsque la décision est tombée, nombreux sont les observateurs qui y ont vu un signe d’ouverture, ou du moins une main tendue. Mais la réaction d’Ousmane Sonko et de son Premier ministre n’est pas allée en ce sens.

Il a réaffirmé son attachement à sa coalition

Mais ce mercredi, avec le calme et la retenue qu’on lui connaît, le président de la République a pleinement assumé ses choix, tout en réaffirmant solennellement et sans ambages son attachement indéfectible à sa coalition d’origine, à savoir la « Coalition Diomaye Président ». Il l’avait déjà souligné, le 10 septembre dernier, une fois arrivé à l’hôtel de ville après la visite à Abdou Mbodj à Pikine – et il le répète encore : il ne saurait être question de ligne de fracture au sein du camp issu de la Damegue d’une grande coalition. Ce rappel, loin d’être anodin, vise à rassurer les partenaires et à rappeler à tous le sens de la mission. Il l’avait aussi martelé à la proclamation, devant la nation, des résultats définitifs de l’élection. Il a réitéré son attachement à la coalition, et à tous ses membres, sans exclusive. La « Diomaye Président », présidée et dirigée par lui-même, est sa base, et il l’a rappelé sans ambages. Quelles conséquences politiques cette clarification pourrait-elle entraîner ? Le temps le dira. En revanche, ceux qui attendaient à le voir en prendre directement à Ousmane Sonko en seront pour leurs frais. Même si, en politique, les amours sont toujours et les stratégies se croisent, il tient à rappeler sa ligne. Et il ne s’agit guère tant sur les termes, d’une remise en cause, mais d’une défense ferme sur la posture de son leader, qui l’aurait aidé. Il a mis un point d’honneur à rappeler son amitié avec son Premier ministre, même si semble avoir pris acte de la décision du Pastef de ne pas reconnaître la nomination d’Aminata Touré.

L’absence intrigante de Sonko

Pour couper court aux rumeurs, le Président a également battu en brèche l’idée selon laquelle certains membres de son entourage œuvreraient à le brouiller avec Ousmane Sonko. Chose demeurée remarquable, hier mercredi, en Conseil des ministres, c’est l’absence du chef du gouvernement. Beaucoup d’observateurs y ont vu un signal. Pour d’autres, il n’est pas rare que le Premier ministre, ex-chef de l’État, confie ce type de fonction à ses collaborateurs, en cas d’empêchement. Mais là où les avis diffèrent, c’est sur l’analyse de la journée des rumeurs et des échos de la décision. Pour beaucoup d’observateurs, il s’agit d’un test de solidité pour l’équipe gouvernementale. Ici comme ailleurs, le chef de l’État, entouré de ses ministres, a réitéré, dans un langage diplomatique, sa volonté d’aller de l’avant avec tous. Beaucoup restent encore sceptiques sur les réelles intentions du pouvoir.

Dans sa logique, l’information la plus importante reste la nomination de Mimi Touré, une décision fixée en haut-lieu et non contestée par quelque institution gouvernementale que ce soit.

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Farid


Source : https://www.seneplus.com/politique/diomaye-reaffir...