DIORBIVOL LANCE UN SOS PATRIMONIAL

Un témoignage poignant de l'histoire coloniale du Sénégal risque de disparaître à jamais. À DiorBivol, village situé le long du fleuve Sénégal, un imposant bâtiment administratif datant de 1905 croule littéralement sous le poids de ses 120 années d'existence.

Cet édifice, qui s'étendait autrefois sur plus de 20 hectares avec ses jardins luxuriants plantés de manguiers et bananiers, abritait la résidence du commandant colonial Nicolas. Ancienne capitale administrative de la région, DiorBivol était alors le centre névralgique du pouvoir colonial, d'où les autorités françaises contrôlaient étroitement les populations locales.

"C'est dans ce site que travaillaient mes arrière-grands-parents", témoigne un habitant du village. L'un d'eux avait participé à la construction du bâtiment, tandis que l'autre était conducteur du bateau assurant la liaison entre Matam et DiorBivol. Ces récits familiaux illustrent l'importance historique du lieu pour les communautés locales.

Le bâtiment conserve encore des traces fascinantes de son époque, notamment une pierre qui servait de cadran solaire pour vérifier l'heure, les montres étant inexistantes en 1905.

Face à la détérioration avancée de l'édifice, les habitants lancent un appel pressant au gouvernement sénégalais. Leur souhait est double : obtenir la rénovation complète du bâtiment pour en faire un site touristique attractif, et faire classer ce vestige comme patrimoine historique national.

"Cette maison devrait être rénovée pour que les touristes puissent venir ici", plaide un représentant local, soulignant le potentiel économique et culturel du site pour la région.