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DISGRACE REELLE OU SUPPOSEE DE PAPE DIOP ET DES AUTRES. Le Pds/L fait peur au Pds

Pape Diop, président du Sénat passera-t-il à la trappe « des Wade », ainsi que semblent l’accréditer certaines informations relayées par certaines parutions, notamment de la presse privée depuis quelque temps ? Si pour des proches de l’ancien édile libéral de Dakar, « aucun nuage n’existe entre le chef de l’Etat et le frère Pape Diop qui travaille jour et nuit pour lui et sa réélection », ses contempteurs affirment que l’on est plus proche d’un clash entre les deux hommes que d’autres choses, tandis que des militants de la première heure, banalisent et affirment que « Wade ne saurait à deux ans des élections allumer un autre feu dans son propre camp ». Soit, mais le Parti démocratique sénégalais/Libéral (Pds/L), sa nouvelle trouvaille fait peur au Parti démocratique sénégalais (Pds), son encore appareil politique


Rédigé par leral.net le Vendredi 22 Janvier 2010 à 00:17 | | 0 commentaire(s)|

DISGRACE REELLE OU SUPPOSEE DE PAPE DIOP ET DES AUTRES. Le Pds/L fait peur au Pds
Le président de la République, Me Abdoulaye Wade était hier, mercredi 20 janvier à Matam où, selon l’envoyé spécial de l’Agence de presse sénégalaise (Aps), il a fait part à Ndendory site de l’usine de granulation des phosphates de Matam de son « attachement continu » et de sa « grande sollicitude » pour la région. Accompagnée d’une forte délégation de l’Exécutif, mais également du Parlement et des corps constitués ainsi que des responsables de son parti et de sa coalition « Sopi pour demain », le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, bien qu’en tournée économique, s’occupe bien de reconquérir le cœur de l’électorat du Fouta, faisant sienne assurément, la thèse de son frère de parti, Amadou Kane Diallo, président de la Fédération Pds du département de Podor, qui veut que toute victoire libérale aux prochaines échéances passera forcément par le Fouta et la banlieue dakaroise dans une contribution publiée dans les colonnes du quotidien national, « le Soleil » deux jours avant la visite présidentielle dans son terroir.

Auparavant, le chef de l’Etat avait présidé à Dakar lundi dernier le Sommet des régions du monde sur la sécurité alimentaire. Dénominateur commun de ces deux événements : la présence à ses côtés de son encore numéro deux au plan institutionnel et non moins frère de parti, Pape Diop, le président du Sénat. L’ostentation de sa présence vise certainement à faire taire les supputations et rumeurs insistantes d’une disgrâce annoncée.

Les contempteurs de l’ex-édile libéral de Dakar d’objecter : « c’est pour la galerie. Pape Diop depuis mars dernier quand il a travaillé à la perte de la mairie de Dakar pour barrer la route à notre frère Karim Wade et bien avant même, n’a plus la confiance du Vieux. Il le sait. C’est lui qui cherche à se faire voir et même s’il n’est pas expressément convié à la rencontre, il se pointe, histoire de montrer qu’il est toujours dans les bonnes grâces du président. La preuve, il était interdit samedi de palais quand le président a invité le Parlement et la classe politique lors de son appel pour Haïti ».

A ceux-là, il ne faut surtout pas opposer le protocole républicain qui veut que le deuxième personnage de l’Etat assiste à des événements importants à défaut de les présider quand même. Ils ne veulent rien entendre. Pour eux, l’ère Pape Diop est finie. Ne leur parlez surtout pas de « réunification de la famille libérale » prônée par leur Secrétaire général national qui n’a pas hésité à lancer un appel au président de Rewmi, Idrissa Seck et à celui de l’Apr Yakaar, Macky Sall, tous les deux bannis, ils vous répondent invariablement que « Pape Diop tout comme beaucoup de responsables du parti trahissent Wade et travaillent contre Karim Wade. C’est pourquoi, le Vieux les a à l’œil. Ils le savent ».

La soustraction qu’ils préconisent ne risque-t-elle pas de dégarnir les rangs et de précipiter la perte du parti ? « Non, ce sont plutôt ceux là que Me Wade a créés de toute pièce, qui, sans lui, ne seraient jamais devenus quoi que ce soit dans ce pays, qui travaillent plutôt à sa défaite tout en faisant semblant de travailler pour lui et le parti. Ils ne croient plus au président et sont tous prêts à le trahir », répondent-ils péremptoires, mais non sans exiger l’anonymat le plus complet. Pourquoi s’ils sont convaincus qu’ils sont en phase avec le président et Secrétaire général de leur parti ? « Simplement parce que la politique est complexe et dépend des rapports de forces du moment. Nous ne voulons pas gêner le président de la République parce que l’homme se précipitera dans son bureau pour se plaindre ». Arguments assurément tirés par les cheveux mais qui n’en renseignent pas moins sur le fonctionnement libéral et l’importance des « amitiés » dans ce parti.

Qu’à cela ne tienne, pour ceux qui sont restés fidèles à l’ancien président de l’Assemblée nationale, « il n’existe aucun nuage entre Me Wade et Pape Diop. Le frère Secrétaire général national garde toute sa confiance si tant est qu’un seul instant, il l’avait enlevée, à Pape Diop. Il le consulte aussi bien pour les affaires du parti que pour celles concernant le pays. Il se trouve simplement qu’en se massifiant le parti a charrié de nouveaux arrivistes au propre comme au figuré qui avaient acquis des tares du Parti socialiste (Ps), comme le culte de la division, des clans, des tendances et de la délation qu’ils sont en train malheureusement de faire prospérer dans notre parti ». Ils renvoient les adversaires de leur chef de file à son propre passé militant. « Ceux là qui parlent ne connaissent pas le Pds. Ils sont là aujourd’hui pour récolter les fruits que nous avons aidés sous la direction de notre frère Secrétaire général national à éclore et à murir. Ils n’ont qu’à manger et se taire au lieu de raconter n’importe quoi. Ce sont plutôt ces transhumants pour la plupart qui mangent à tous les râteliers et sont prêts dès demain à tourner casaque qui travaillent à la perte du parti et pas Pape Diop et tous les frères authentiques du parti ».

Pape Diop et les autres victimes du Pds/L, Ou le syndrome de la réfondation socialiste ?

Face aux exigences de la massification du parti et de sa modernisation, Me Wade a prêché la mue du Pds en Pds/Libéral, donnant au passage raison dans la querelle du temps de la naissance du Pds/R, qui l’avait opposée à Serigne Diop, l’actuel médiateur de la République qui est revenu entre temps au bercail.

Serigne Diop affirmait que le Pds n’était pas un parti libéral mais plutôt un parti social démocrate travailliste à l’image du parti travailliste anglais. En accolant libéral au Pds pour en faire le nouveau parti présidentiel, Me Wade semble ainsi lui concéder qu’il avait raison au moins sur la qualification de leur parti d’alors qu’il veut désormais transformer en véritable parti libéral et dont curieusement les renouvellements des instances sont lancés, sans qu’un congrès ou instance habilitée ne vienne matérialisée son existence.

N’empêche, le Secrétaire général a décrété. Qui est qui ? Qui représente quoi ? Il veut en connaître quitte à ramener tout le monde dans les rangs. Le lancement du processus de vente des cartes et de renouvellements des instances du Pds sous la houlette de Farba Senghor le « seul interlocuteur de Wade » dans cette affaire, a-t-il précisé, a eu lieu le 13 janvier dernier en présence de plusieurs ténors de la formation libérale.

Juin prochain est la date butoir pour les commissaires désignés par le frère Secrétaire général pour renouveler les instances. Une refondation à pas de charge qui risque cependant de connaître des mêmes conséquences pour les néolibéraux qu’elle a eu pour leurs devanciers au pouvoir, le Parti socialiste.

Le choix d’Abdou Diouf porté sur son collaborateur d’alors, Ousmane Tanor Dieng pour « manager » le parti ainsi que la théorisation du processus par la « refondation » ont entraîné des départs et pas des moindres du parti. Résultat des courses : le Parti socialiste de perdre la présidentielle de 2000. Plusieurs militants dits « authentiques » le craignent et avancent les tentatives de marginalisation dont ils font l’objet depuis l’annonce de la création de ce nouveau parti.

Le Pds/L de Wade va-t-il exclure pour autant les ténors du parti à qui il demande d’aller se mesurer à la base comme s’ils venaient de débuter, font remarquer la plupart d’entre eux ? Pour Meïssa Sall, Sénateur, un ancien du parti ? défendant le Pds/L, « plusieurs personnes qui se disent responsables n’ont aucune base. Pis, ils ne croient même plus au président de la République. Ils font simplement semblant. Ils torpillent et en veulent à Karim Wade. Ceux-là les renouvellements vont prouver leur insignifiance.

Pour l’heure, ils passent leur temps à comploter contre Me Wade qui les a cependant à l’œil ». Si on lui fait remarquer qu’il parlait comme les contempteurs de Pape Diop qu’il doit certainement compter parmi ces responsables qui trahissent, Meïssa Sall d’affirmer : « Pape Diop était mon ami, mais depuis l’affaire Idrissa Seck (les fameux chantiers de Thiès 2004 Ndrl), je ne le reconnais plus. L’homme est devenu inaccessible pour nous les militants de la première heure. Il n’en a que pour des hommes comme Mbakiyou Faye. Il faut reconnaître également qu’il n’a rien fait pour que nous conservions Dakar. Il n’avait même pas de comité électoral ».

Confirmez-vous qu’il est en disgrâce ? « Non, non cela je ne puis le dire. Je sais qu’il est reçu souvent par le président, mais je sais également que le chef de l’Etat a des moyens d’informations qu’aucun de nous n’a. Il dispose des moyens institutionnels d’information qui lui permettent de savoir qui est qui et qui fait quoi.

Personne ne peut duper « Ndiombor », répond-il prudent tout en accréditant la thèse sans avoir l’air d’y toucher d’un malaise entre les deux hommes. Va-t-on vers un clash ainsi que l’annoncent certains de ses frères de parti ? Meïssa Sall opte pour la raison. « Comment voulez-vous qu’à deux ans d’une présidentielle aussi importante que celle de 2012, le président de la République se sépare de Pape Diop qui est quand même le numéro 2 du pays ? Même si les informations sur sa déloyauté s’avèrent Me Wade sera obligé de le gérer ».

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