Les populations de cette localité de la commune de Déaly dans le département de Linguère ont battu le macadam la matinée du vendredi 15 Décembre 2023. Au motif de ce mouvement d’humeur l dénonciation de leur enclavement à la route nationale 3 distante de 9 km de leurs habitations. Elles réclament aussi une ambulance médicalisée afin d’évacuer les patients dans les conditions les meilleures, mais aussi l’électrification.
Hommes, femmes, jeunes et vieux, bref tout le village a marché avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: <<nous voulons de l‘électricité et une route latéritique, Darou Khoudosse est laissé en rade, Stop à l’évacuation des femmes enceintes à bord des charrettes>> entre autres.
Le porte-parole des marcheurs Bathie LEYE, d’indiquer: <<A chaque fois nous interpellons les autorités sur nos doléances, mais elles continuent toujours à faire la sourde oreille. Nous avons initié cette marche pour pousser les pouvoirs publics à satisfaire nos demandes pendantes depuis très longtemps, le manque de route et d’électricité a fait que notre village est enclavé». <<Notre localité manque de tout franchement. Pour s’y rendre, il faut impérativement prendre les véhicules agonisants qui affrontent les pistes tracées par les charrettes>>, a-t-il poursuivi.
Abondant dans le même sens, Mame Gor FALL de souligner: «les populations sont laissées à elles-mêmes. Toutes les réalisations du village sont faites par nous-mêmes. Nous avons construit le logement des enseignants, la mosquée et la case de santé. L’on se demande même pourquoi les autorités ne font rien pour sortir notre village des ténèbres». <<L’école reste aujourd’hui le lieu de divagation des animaux domestiques car n’étant pas clôturée>>, a-t-il ajouté avant de poursuivre.
«On dirait que notre localité est aux oubliettes. La santé des femmes du village de Darou Khoudosse, surtout celles en état de procréer demeure dans la précarité. Les ménagères continuent toujours de piler le mil avec le mortier à l’orée du 21ème siècle, c’est inadmissible» s’ahurit Arame NDIAYE qui se désole du manque criard de financements qui auraient permis aux femmes de se lancer dans des activités génératrices de revenus depuis très longtemps.
Trouvée à la case de santé qui n’existe apparemment que de nom, la sage femme, Arame NDIAYE n’a pas caché son amertume. «Nous peinons à offrir des soins de qualité à nos malades. La case de santé, le fruit des efforts des villageois n’a rien. La rupture de médicaments est fréquente et pire nous n’avons pas d’ambulance pour évacuer les patients vers les centres de référence de Touba ou Dahra-Djolof. On se contente des charrettes pour les évacuations, et avec les risques énormes que cela comporte», dit-elle. Il arrive souvent que certaines accouchent en cours d’évacuation. Pendant la saison humide, le village est complètement coupé du monde, c’est pourquoi d’ailleurs on ne peut pas rallier la RN3, à Déaly.
Elle n’apprécie pas l’absence de l’électricité à la case de santé. «La nuit, nous travaillons dans des conditions infernales. N’eût été les lampes torche, on n’allait pas faire des accouchements» conclut-elle.
Masse NDIAYE, Linguère
Source : https://lesoleil.sn/darou-khoudosse-djolof-pour-un...