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De l’installation de la 14e Législature à l’examen de la motion de censure : La déclaration du groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement

Mesdames, messieurs les journalistes,
Nous vous remercions d’être venus massivement répondre à notre invitation à cette conférence de presse, qui se tient dans un contexte particulier, marqué par plusieurs événements, notamment parlementaires, dont le groupe Liberté, Démocratie et Changement a été un acteur majeur. Il se fait ainsi le devoir de rendre compte à la population, qui lui a donné le mandat de la représenter.


Rédigé par leral.net le Lundi 19 Décembre 2022 à 22:04 | | 0 commentaire(s)|

Les activités parlementaires de ce début de législature, en application de certaines dispositions de la constitution, ont fini par installer l’assemblée nationale au cœur du débat public. Naturellement, le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement, en tant qu’acteur majeur de cette législature et issue d’une grande coalition qui aspire à jouer les premiers rôles sur la scène politique sénégalaise, n’ a pas manqué d’y prendre une part active et d’y jouer un rôle majeur.

En effet, de l’installation de la 14e Législature à la séance consacrée à l’examen de la motion de censure déposée contre le gouvernement du Premier Ministre, Amadou Bâ par les députés du groupe Yewwi, en passant par l’examen de la Loi de finances et la Déclaration de Politique générale, le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement, dans un souci de représenter dignement les populations et au regard des enjeux de l’heure, a eu à prendre des positions et à faire entendre sa voix pour marquer sa vision.

Le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement a, dans ce sens, cristallisé les espoirs des populations par le discours, par le comportement et par l’action de ses membres, en s’appuyant sur leur expérience et leur engagement à servir les populations.

Le groupe parlementaire se désole des scènes de violence qui ont eu à se produire au sein de l’hémicycle, sous l’effet de la passion et de l’envie de servir, dans une assemblée nationale autrement configurée, avec une forte présence de l’opposition.

Conformément aux engagements de la coalition dont il est issu, le groupe a décidé de prendre en charge, sans faille, les préoccupations des populations sénégalaises. Tâche à laquelle ses membres se sont fortement attelés, par des questions, des interpellations, des propositions dans tous les domaines de la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays durant ce début de législature.

Dans cette optique, le groupe a, durant le marathon budgétaire, fait énergiquement entendre sa voix, qui est celle du peuple sénégalais éprouvé par la cherté de la vie et la violation continue de ses droits. Il a dans ce sens, rejeté le budget 2023 qu’il considère éloigné d’une prise en charge correcte et réelle des besoins des populations, au moment où leur pouvoir d’achat a été durement attaqué et affaibli par une fiscalité de sauvetage d’un régime surendetté et la vie chère.

Le groupe considère que ce budget n’est pas sincère, en ce sens que les mesures dites sociales qu’il fait semblant de contenir, ne sont que des mesures politiciennes et trompeuses, aux effets nuls sur la vie des populations. Elles conduisent au contraire, à un creusement du déficit qui devient chronique et au surendettement de notre pays. Le groupe Liberté, Démocratie et Changement considère que ce surendettement de notre pays, n’est qu’une conséquence des mauvaises options du régime et de son pilotage à vue de notre pays. Un pilotage à vue qui consacre l’échec du Plan Sénégal émergent. Ce plan mis en œuvre depuis une dizaine d’années, n’a pas réussi à faire décoller notre pays malgré les dizaines de milliers de milliards qu’il a engloutis. En effet, les coûts des services publics sont trop élevés, renchérissant les coûts d’exécution des projets et programmes. Il est évident que cette situation s’explique par :

-Une absence notoire d'articulation entre le cadre national de planification (PSE, PAP2A ,…) et les programmes et projets sectoriels. La réalisation du Train Express Régional(TER) en est un exemple patent. Le TER était programmé pour relier directement l’AIBD en premier, Diamniadio étant juste une étape. Un système de transport public multimodal intégrant harmonieusement le TER et Dakar Dem Dikk (DDD), devait être mis en œuvre parallèlement.

Cette programmation n’est non seulement pas respectée mais les coûts ont été pratiquement multipliés par 2. Il en est de même de la réalisation du BUS RAPID TRANSIT (BRT), destiné à régler le problème de la congestion routière dans la capitale de Guédiawaye à Dakar. Pendant sa réalisation, des plans de déviation et de circulation alternative sont inexistants, créant pratiquement l’anarchie dans la circulation à Dakar. Par ailleurs, la mise en œuvre du BRT devrait s’accompagner de réalisations connexes dans les zones traversées, pour s’assurer que la congestion verticale Guédiawaye/Dakar ne soit reportée sur une congestion horizontale, voire locale, dans les 19 communes traversées.

-Un appel à la concurrence insuffisant voire inexistant dans plusieurs cas. D’ailleurs, les rapports des Corps de contrôle ( IGE, Cour des Comptes...) le rappellent systématiquement. On en subit actuellement les conséquences, avec le réaménagement chaotique du Building administratif, avec pour résultat patent, un Premier ministre qui ne dispose pas de locaux de travail.

-Les surcoûts liés à la mauvaise organisation administrative et technique, voire au manque de coordination des services publics.

-Et surtout, par la grande corruption qui sévit dans la mise en œuvre des projets publics.

Par conséquent, nous constatons :

- Plus du doublement du volume de la dette en 10 ans : mesures non prises pour la maîtriser voire baisser le plafond ; par ailleurs, le Fonds Monétaire Internationale dans sa dernière mission, a insisté sur cette question.Une dette colossale (plus de 11 326 milliards FCfa), a léguer à nos enfants, au moment ou la Cour des Comptes vient de nous révéler la mauvaise gouvernance dans la gestion des deniers publics.

- Une dette visant essentiellement à abonder le budget dit de « combat », contexte pré-électoral aidant. Ainsi, aucune transformation miraculeuse ne pourra inverser les tendances lourdes du moment, quand on sait que les recettes attendues des hydrocarbures (Pétrole de Sangomar offshore et gaz de Saint Louis offshore ), s’avèrent très faibles pour les trois prochaines années (570,9 milliards FCfa).

- La non maîtrise de la masse salariale (1 037 milliards FCfa) constitue l'un des sujets les plus inquiétants dans la gestion des charges de l’Etat. La masse salariale se caractérise par sa non transparence et son manque d’équité dans le traitement des agents de l’Etat; d’où les nombreuses récriminations syndicales, notamment dans les secteurs de l’Enseignement, de la Santé et de la Sécurité, entre autres.

- Ceci a une conséquence désastreuse sur la qualité du Service public, garant d’un État performant, efficace et efficient. On assiste à une dégradation généralisée de la qualité du Service public, rendant l'État inexistant, voire qui se caractérise par une carence inédite en 62 ans d’existence (incidents dans les hôpitaux, multiplication des fraudes dans les examens, corruption généralisée,…)

Cet échec ne surprend guère le PDS et ses alliés, qui avaient, dès le début de son adoption, sonné l’alerte sur ces manquements et ces tares congénitaux. Cette annonce faite par le Premier ministre qui vient s’ajouter à celle concernant la baisse des subventions, confortent le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement dans ses positions déjà exprimées sur la non pertinence de la Déclaration de Politique générale, après le vote de la Loi de finances.

La Déclaration de Politique générale, dans une certaine mesure, rend incohérente l’action du gouvernement. Le régime a ainsi décide, en toute irresponsabilité, d’engager le Sénégal dans une année complexe et difficile, dès lors que le plan de travail du Premier ministre s’écarte, sur certaines questions majeures, notamment les subventions, des priorités du gouvernement et des engagements pris par ses membres dans le cadre de la Loi de finances 2023.

Il ne pouvait en être autrement, en ce sens que depuis le début de l’alternance, le régime en place nous a habitués à des revirements, à des incohérences dans la conduite des affaires publiques et à des errements indignes d’une république sérieuse. Le « gouvernement de combat » dirigé par Amadou Bâ, ne fera donc pas mieux que ses devanciers, si ce n’est dans l’exercice du jeu favori du régime, à savoir engager de vaines tentatives de museler de l’opposition et la réduire à sa plus simple expression et détourner les deniers publics dans une impunité totale, comme le révèle le dernier rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des fonds de la Force Covid-19.

Ce rapport de plus, vient s’ajouter aux nombreux rapports déjà produits par les organes de contrôle du pays, sans aucune suite ou poursuite contre les délinquants financiers mis en cause et qui se trouvent au cœur du système du Président Macky Sall. Le groupe Liberté, Démocratie et Changement demande au président de la République, d’user de ses prérogatives constitutionnelles, pour donner une suite à ces rapports.

En tout état de cause, les malversations soulevées par la Cour des Comptes ne seront pas sans suite. Le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement compte prendre toutes les initiatives que lui confèrent les lois du pays, pour que des sanctions soient prises à l’encontre des mis en cause.

Sur ce, le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement compte saisir officiellement le bureau de l’Assemblée nationale et son président, en vue de l’élection, dans les plus brefs délais, des nouveaux membres de la Haute cour de Justice, qui est chargée de procéder au jugement des membres du gouvernement et du président de la République.


Mesdames et messieurs,
Dans le cadre de l’activité parlementaire, une motion de censure a été déposée contre le gouvernement par le groupe parlementaire de nos alliés de Yewwi. La position de la Coalition Wallu ouvertement exprimée et en toute responsabilité, a été l’abstention. Cette position constitue un acte politique pour faire prévaloir notre statut fondé sur le background et l’histoire des partis qui composent la coalition Wallu, dont le groupe Liberté, Démocratie et Changement constitue le prolongement à l’assemblée nationale. Le groupe considère que la motion de censure ne la concernait pas dès lors que les initiateurs et signataires, ont préféré emprunter une démarche solitaire, contraire à la coutume et à la pratique en de pareilles circonstances. En sus, le Groupe parlementaire a jugé que le contenu aurait pu être mieux étayé, au vu des scandales et de la mauvaise gestion de ce pays.

Le groupe considère que chaque entité de l’opposition parlementaire, devra en tirer des leçons pour l’avenir. Il aimerait, cependant, le faire dans une démarche unitaire avec les autres forces de l’opposition, dans le respect des engagements devant le peuple.

Mesdames et Messieurs les journalistes,
Je vous remercie.