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Démocratie sénégalaise en danger : L'avertissement inquiet de Hamidou Anne

Invité au « Jury du dimanche » sur Iradio, Hamidou Anne, essayiste et désormais membre de l'Alliance Pour la République (APR), a livré un regard particulièrement inquiet sur l'avenir de la démocratie, qu’il estime être en pleine « régression » à l’échelle mondiale. Il avertit que le Sénégal n'est pas épargné par les menaces.


Rédigé par leral.net le Dimanche 16 Novembre 2025 à 18:56 | | 0 commentaire(s)|

Pour Hamidou Anne, la démocratie traverse sa plus grande crise depuis trente ans. Il rappelle une vérité fondamentale : « La démocratie n’est jamais achevée. Elle est toujours en sursis. »

À l’échelle internationale, il observe un affaiblissement général alimenté par la tentation populiste en Europe, le durcissement des régimes, l’affaiblissement du multilatéralisme.

En Afrique de l’Ouest, il note avec inquiétude « l’engouement d’une partie de la jeunesse pour les coups d’État militaires » (Mali, Niger, Burkina Faso), tout en soulignant un danger plus insidieux :« Les régimes populistes sont plus dangereux que les putschs, car ils détruisent les contre-pouvoirs progressivement et légalement. »

Le risque principal, selon lui, est de basculer dans une démocratie illibérale sans que les citoyens ne s’en rendent compte.

Interrogé spécifiquement sur sur le Sénégal, Hamidou Anne a pointé du doigt les « signaux faibles » de fragilisation démocratique : appels à l’armée, violences politiques, crispations institutionnelles, procédures judiciaires controversées, et fragilités des libertés individuelles. « Le danger, c’est que les citoyens se réveillent un jour et découvrent qu’ils ne vivent plus en démocratie, » a-t-il affirmé.

Pour inverser la tendance et protéger le pays, l'essayiste plaide pour un triple effort : le renforcement de l’éducation nationale, socle de tout État moderne; la modernisation du logiciel démocratique, encore marqué par les dérives des régimes précédents; la défense des institutions, seules garantes de stabilité.

Son leitmotiv est clair, rejoignant une philosophie souvent associée à Barack Obama : « Des institutions fortes, non des hommes forts. » Il considère cette approche comme vitale dans le contexte actuel de polarisation extrême.

Seneweb

Ousseynou Wade