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Démolition et indemnisation aux Immeubles Hann Maristes : Un sauvetage à 8 milliards

Face à un danger imminent, la démolition d’immeubles de Hann Maristes et l’évacuation de leurs occupants s’avèrent obligatoires. Pour y parvenir dans les meilleurs délais, des experts tablent sur un montant de 8 milliards de Francs CFA.


Rédigé par leral.net le Dimanche 14 Avril 2013 à 05:56 | | 2 commentaire(s)|

Démolition et indemnisation aux Immeubles Hann Maristes  : Un sauvetage à 8 milliards
Alors que les immeubles s’écroulent à Dakar comme de vulgaires châteaux de cartes, une opération de démolition de grande envergure est prévue aux Immeubles Hann Maristes. Le projet de démolition semble se concrétiser après que le montant des indemnisations est fixé à huit milliards (8 000 000 000) FCFA sur la base des évaluations faites par la SNHLM. Cette opération concerne en priorité les immeubles R, S, T sérieusement endommagées. « Le groupe de travail recommande l’évacuation urgente des occupants pour des problèmes de sécurité qui engageraient éventuellement la responsabilité de l’Etat. Pour cela, faire procéder à l’indemnisation préalable de tous les occupants. Le montant des indemnisations est fixé à huit milliards (8 000 000 000) FCFA, sur la base des évaluations faites par la SNHLM. Ce montant serait mis à disposition par la Banque de l’Habitat (BHS) et l’Etat s’engagerait à mettre à la disposition de la SNHLM un terrain d’une contenance de trois cent (300) hectares », lit-on dans un compte-rendu de réunions. En effet, ledit groupe de travail chargé de statuer sur la situation des immeubles (SNHLM) de Hann Maristes s’est réuni les jeudi 28 février et 07 mars 2013 au Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, pour trouver la bonne « réparation » à ce problème qui n’a que trop duré. Pierre angulaire de ce groupe de travail, l’équipe technique de la SNHLM sur la situation des Immeubles, causée principalement par des désordres constatés au niveau des planchers, de l’alimentation électrique et de la plomberie sanitaire. Les techniciens n’ont d’ailleurs pas manqué de mettre en cause et de signaler les défaillances des principaux intervenants (SNHLM, Entreprises et Bureau de contrôle et même les occupants ayant fait des modifications).

« Après de larges discussions, le groupe de travail a exhorté la SNHLM à mettre à sa disposition toute la documentation nécessaire pour appréciation à la prochaine réunion. Parmi les documents figure les quatre (04) rapports d’avis techniques sur existant dont Immeubles A, B, C, D, E, F, H, I, L, M, N, O, P, Immeubles G, J et K, Immeuble Q ». Bref, presque tout l’alphabet… « Mariste » en référence à l’école catholique installée dans la zone depuis des lustres ! Dans la quasi-totalité des 20 immeubles de Hann Maristes, c’est la peur de l’affaissement de dalles qui plane en permanence sur la tête des occupants. Dans un rapport produit en 2009, il était déjà question des anomalies décelées par les experts au niveau de tous les bâtiments. Il a été alors décidé de réassigner toutes les entreprises ayant intervenu dans la construction. Mais cette procédure est toujours pendante au tribunal, même si la démolition reste incontournable. En effet, ces immeubles sont situés dans la périphérie de la capitale dakaroise derrière l’autoroute, où de nombreuses bâtisses sont dans un état de délabrement très avancé et menacent depuis plusieurs années de s’écrouler. Cela avait d’ailleurs amené la SNHLM à solliciter, outre le bureau Veritas et la société Cegepi, l’avis technique de la SCAT INTERNATIONALE S.A sur l’état de l’ensemble des 20 immeubles de Hann Maristes.

Cependant, en dépit de l’urgence, les experts s’accordent sur le fait qu’il y a bien des préalables à remplir avant de procéder à la démolition de ces immeubles. Entre autres ce sont le fait d’identifier et de porter plainte contre tous les intervenants (Entreprises, bureaux de contrôle et éventuellement les attributaires ayant procédé à des travaux sans autorisation) ; de requérir l’autorisation éventuelle du juge, d’autant plus que l’affaire est pendante au niveau de la justice. Pour la partie financière, la SNHLM compte s’assurer de la disponibilité des fonds, permettant d’assurer la démolition des Immeubles pour une enveloppe estimée à six cent millions (600 000 000) FCFA.

Des affaissements en perspective ?

Comment la société immobilière nationale du Sénégal en est-elle arrivée là ? Serait-on tenté de demander. A l’image des promoteurs privés, la Sn Hlm s’est également engagée, ces dernières années, dans ce type de construction. Un peu partout à Dakar, ces nouveaux appartements narguent piteusement l’architecture de la capitale sénégalaise. Outre les Immeubles Hann Maristes dont seuls ceux des « Lionnes du basket » semblent résister au temps, les entrepreneurs-de-catastrophes s’arrachent les marchés de constructions d’immeubles qui vont souvent jusqu’à dix étages, voire plus. Par conséquent, si l’on n’y prend garde, le risque est bien réel (côtoyant même la certitude) de voir d’autres sinistres du genre se produire à Fass, Keur Gorgui et ailleurs. Si ces logements sont plus ou moins accessibles aux revenus intermédiaires, il faut par contre souligner le manque de qualité notoire dans leur réalisation. Pour exemple, des immeubles en construction se sont écroulés en 2010, avant même l’achèvement des travaux à la cité Sipres de Mbao. Interpellée récemment sur les mesures à prendre pour faire face aux bâtiments en ruines à Dakar et dans les régions, la ministre de l’Urbanisme, Khoudia Mbaye, insiste sur ce péril latent, affirmant qu’« il faut avoir une politique de réhabilitation ou de démolition et de reconstruction des immeubles qui menacent de s’effondrer. Il y a du désordre de ce secteur, à l’image des immeubles des Maristes et de la Sn Hlm » (in Le Soleil ndlr).

Aussi, la Vente à l’état futur d’achèvement (Vefa) qui permet au promoteur d’optimiser et de faciliter la commercialisation des produits en rapport avec les besoins de la clientèle, a fortement contribué à cette anarchie ambiante. Namora, Socabeg, Naby, Snhlm… L’offre s’est certes diversifiée mais les catastrophes deviennent de plus en plus récurrentes, surtout pendant la saison des pluies où des immeubles cèdent à la moindre tempête. Toutes choses qui remettent en cause l’expertise de ces entreprises sinistrées et la qualité des matériaux. C’est dire si le monde de la construction sénégalaise regorge de brebis galeuses, qui sont en grande partie responsables des catastrophes ! « A Dakar, 1600 dossiers de permis de construire sont déposés par an. Sur ces 1600 dossiers, seuls 20 à 25 % sont signés par les architectes. C’est un secteur (la construction ndlr) où l’on ne peut pas laisser à l’informel le loisir de s’incruster, de prendre racine et de phagocyter tout le système. Beaucoup de sinistrés notés sont causés par une mauvaise mise en œuvre. Il faut arriver à ce que les intervenants, de la conception à la remise des clés, soient tous des hommes de l’art », s’offusquait l’architecte Mamadou Berthe (Interview avec La Gazette novembre 2011 - Ndlr) qui recommande d’appliquer le principe du permis de bâtir, couplé à l’usage obligatoire des hommes de l’art dans la construction, afin que ces derniers veillent à la bonne application des textes et au respect des normes.

Par ailleurs si la démolition des immeubles R, S, T de Hann Maristes est imminente, il faut se faire à l’idée que démolir un immeuble n’est pas un mince projet. C’est véritablement une affaire complexe. Outre les importants moyens financiers, un montage administratif, technique et budgétaire seront nécessaires au bon déroulement de l’opération. La question du relogement des habitants s’avère également une épineuse question. Entre la démolition, le dédommagement et le relogement, on est bien parti pour encore des années de…tracasseries.

Papa Adama TOURE lagaette.sn

( Les News )


1.Posté par so le 14/04/2013 10:03 (depuis mobile) | Alerter
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De toute façon rares sont les bâtiments construits par snhlm et ki sont de bonne qualité. Les travaux sont octroyés à des prix dérisoire et pour s en sortir les entrepreneurs jouent dans les dosages sous les yeux de bureaux d étude et control corompu

2.Posté par tala le 14/04/2013 15:42 | Alerter
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C'est trop facile de déruire et de faire payer le contribuable. Ceux qui sont impliqués dans cette catastrophe doivent rendre compte , du DG de ls SNHLM au entrepreneurs en passant par les bureaux de controle, les services techniques des HLM ...:Tout ça c'est le résultat de la magouille et de la corruption, c'est aussi simple que ça.

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