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Dialogue national : Vers un rééquilibrage des pouvoirs entre le président de la République et le Premier ministre


Rédigé par leral.net le Lundi 19 Mai 2025 à 11:16 | | 0 commentaire(s)|

Le Dialogue national prévu le 28 mai prochain mettra à l’agenda la question du rééquilibrage des pouvoirs entre le président de la République et le Premier ministre, dans l’optique d’un renforcement des attributions de ce dernier, a annoncé le professeur Sidy Alpha Ndiaye, directeur de Cabinet adjoint et conseiller juridique du chef de l’État. L’information a été rapportée par l’Agence de presse sénégalaise (APS).

Invité de l’émission "Point de vue" diffusée dimanche sur la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), Pr. Ndiaye a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas de consolider les pouvoirs du Premier ministre Ousmane Sonko en tant qu’individu, mais bien de renforcer l’institution elle-même.

« On ne veut pas renforcer les pouvoirs du Premier ministre Ousmane Sonko. On veut renforcer les pouvoirs du Premier ministre du Sénégal, en tant qu’institution, en tant que chef du gouvernement », a-t-il déclaré, soulignant qu’il ne s’agit pas d’une réforme ciblée (ad hominem), mais d’une volonté de respecter un engagement politique.

Cette réforme annoncée s’inscrit, selon Pr. Ndiaye, dans la continuité des conclusions des Assises nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), élaborées bien avant l’arrivée au pouvoir du parti Pastef. Elle reflète, dit-il, une volonté populaire portée par le Président Bassirou Diomaye Faye, à travers son engagement pour la mise en œuvre du Pacte des Assises nationales.

Le conseiller juridique du chef de l’État a par ailleurs soulevé la question de l’article 42 de la Constitution, qui confère au président de la République, la responsabilité exclusive de définir la politique de la nation. Il s’est interrogé sur la pertinence de ce monopole, à l’heure où le pays envisage un partage plus équilibré des responsabilités exécutives.

« Est-il toujours nécessaire que le président de la République définisse, seul, la politique de la nation, sans partage ? », a-t-il lancé, redoutant un éventuel blocage institutionnel en cas de cohabitation politique.

À ses yeux, il devient urgent que le Premier ministre puisse contribuer, dans une proportion à définir, à l’élaboration de cette politique. Dans cette dynamique, Sidy Alpha Ndiaye s’est également interrogé sur le fait que le Premier ministre ne soit pas autorisé à présider le Conseil des ministres en l’absence du chef de l’État, appelant à un débat approfondi sur ce point.

Ces réflexions s’inscrivent dans une volonté clairement exprimée par le Président Diomaye Faye, de donner au Premier ministre un rôle plus central et plus structurant dans l’architecture institutionnelle du pays, conclut l’APS.

Mame Fatou Kébé