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Dr. Abdoulaye Bousso: « Si les mesures-barrières ne sont pas respectées, la situation sera très compliquée »

Le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) du Ministère de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Bousso, a fait, ce samedi, le point des trois mois d’épidémie de Covid-19 au Sénégal. Il a tiré la sonnette d’alarme sur le maintien des gestes-barrières qui doit accompagner l’assouplissement des mesures décidé par les autorités sénégalaises.


Rédigé par leral.net le Samedi 6 Juin 2020 à 16:43 | | 0 commentaire(s)|

« La maladie est là. Elle est active. Elle circule. Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge », a tenu à rappeler le Docteur Abdoulaye Bousso. La situation actuelle de libre circulation décidée par les autorités sénégalaises, doit aller de paire avec le maintien des mesures-barrières (lavage des mains, port du masque, distanciation physique) de la part des populations. « Ce qui est arrivé aux pays occidentaux avec des milliers de cas de contamination et de décès, peut nous tomber dessus », a-t-il encore averti.

Avec la nouvelle donne de la levée des restrictions, notamment sur le déplacement des populations, Dr. Bousso reconnaît qu’il y aura des difficultés à suivre les contacts. La stratégie devra forcément évoluer. « Il faut s’attendre à une augmentation des cas communautaires. Si les mesures-barrières ne sont pas respectées, la situation sera très compliquée », fait-il savoir. Il doit y avoir un œil spécifique sur la protection des groupes vulnérables, car la majorité des personnes positives sont asymptomatiques et sont jeunes (- de 40 ans).

Dr. Abdoulaye Bousso est également entré dans le détail de la situation épidémiologique. Revenant sur le mois de mai, il constate que le nombre de cas a évolué avec une augmentation très sensible par quatre. « Sur le nombre de décès, nous sommes passer de 8 à 47 avec une majorité de personnes âgées ». Sur les 58 400 test effectués (90% l’ont été à l’Institut Pasteur et 10% à l’Iressef), il y a eu 87,6% cas contacts, 10% de cas communautaire et le reste donc de cas importés. « Mais Il faut s’attendre à ce que les cas communautaires augmentent dans les prochains jours et semaines », a poursuivi Dr. Bousso. En effet, 67% des personnes testées positives ne présentent pas de symptômes. Et une attention vigilante doit être de rigueur pour Dakar, car la capitale sénégalaise concentre 74,6% des cas. Sur toute l’étendue du territoire, il y a plus d’hommes (55%) contaminés que de femmes (45%).

Le milieu médical n’est pas épargné par les contaminations. Il y a 136 agents de santé touchés par la maladie parmi lesquels 45% d’infirmiers, 14% de médecins, le reste est constitué par le personnel administratif. « Mais aucun cas n’a été dénombré dans les centres de traitement de la Covid-19 », a-t-il rassuré.