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Du développement de l’Afrique, un oubli de taille a été fait !


Rédigé par leral.net le Lundi 27 Mai 2013 à 22:10 | | 0 commentaire(s)|

La conférence de Berlin tenue en Allemagne entre le 15 Novembre 1884 et le 25 février 1885 a décidé inéluctablement de l’avenir du continent africain. Elle a été un coup terrible assené à l’Afrique dans le sens de l’empêcher de se développer en procédant à son morcellement en petits lopins de terre avec une coloration de fond linguistique collée à la peau de chaque pays.
Divisée, saignée, mais debout face à son destin, l’Afrique a tout de même réagi en essayant de réaliser son unité et son développement. Ainsi, en 1963, dans le cadre de réaliser l’unité politique et assurer le développement de l’Afrique, les chefs d’Etats africains ont mis en place l’OUA (Organisation de l’unité africaine) qui va se muer plus tard à l’Union africaine (UA), la défunte Air Afrique, la BAD (la banque africaine de développement) puis enfin, dans les années 2000, le NEPAD (la nouvelle politique de développement de l’Afrique) etc.
Dans la même foulée, d’autres organisations régionales et sous régionales ont vu le jour. Des organisations ayant épousé les contours des aires géographiques, la monnaie et la langue ont été formées : la CEDEAO, (la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) entre autres. Consciente des défis qui l’interpellent, l’Afrique a élargi et a multiplié les formes d’organisation : armées, transports aériens, finances, santé, monnaie, commerce etc. Pour créer la coopération et développer l’échange de programmes entre les chaines de télévisions nationales publiques africaines, elle a mis en place l’URTNA (union des radiotélévisions nationales africaines)
En substance, ce qui a été oublié par les pionniers et ceux qui leurs ont emboité le pas et qui ne devrait pas l’être et qui me parait viscéralement essentiel, c’est la mise en place d’une chaine de télévision africaine continentale publique des Etats pour accompagner, renverser l’image négative projetée par l’occident sur l’Afrique, rendre visible et faire comprendre aux populations africaines les politiques publiques continentales et les efforts déployés par les dirigeants africains pour réaliser l’unité et assurer le développement économique, social et culturel du continent africain.
Cette absence de l’Afrique dans la production et la diffusion de l’information mondiale se justifie par un manque de vision et de politique continentale de production et de diffusion de l’information, fatalement associée à un vide structurel qui doit immédiatement être comblé en vue de se défaire des liens de dépendance et de l’esclavage médiatique vis-à-vis des chaines de télévisions étrangères et acquérir notre indépendance audiovisuelle.
Les médias étrangers ont souvent présenté le continent africain comme le réservoir de toutes les misères du monde. Au cinéma, au début, même jusqu’à une date récente, on conférait au nègre un rôle minable qui participait à le rabaisser. Le but de la manœuvre était de nous convaincre que l’on était biologiquement et socialement inférieur au blanc.
Cette propagande occidentale dont le succès fut assuré en partie par la maitrise et le contrôle des outils de communication a fait le lit de l’afro-pessimisme, un impedimenta à franchir par les africains pour assurer le développement économique, social et culturel de l’Afrique qui malheureusement n’a jamais livré la véritable bataille qu’elle aurait dû mener. Cette bataille ratée est toujours d’actualité. Elle attend toujours d’être menée. Cette bataille est celle de la production et de la diffusion de l’information mondiale.
En somme, pour assurer son plein succès, l’Afrique se doit de mutualiser ses moyens humains, techniques et financiers en mettant en place une chaine de télévision africaine continentale publique des Etats de type généraliste qui aura l’avantage de pouvoir agir là où s’arrêtent les chaines de télévisions nationales africaines qui pour des raisons de ressources budgétaires limitées sont obligées de se contenter des images que leurs filent leurs consœurs françaises (France 24, tv5 Afrique) américaines (CNN) et Asiatiques (Al djazzira).
En définitive, se défaire des liens de dépendance et de l’esclavage médiatique vis-à-vis des médias étrangers est non seulement un moyen visant à affirmer notre indépendance audiovisuelle mais aussi un levier important par lequel on doit bâtir le nouveau type d’africain conscient de son rôle et prêt à relever les défis de l’heure du continent.

Baba Gallé DIALLO Réalisateur / SNEIPS / bbgd70@yahoo.fr Tel: 774582609
Cet article est extrait de mon projet intitulé La TAC (la chaine de télévision africaine publique des Etats) dont l’objectif global vise à accompagner les politiques publiques continentales et les efforts déployés par les chefs d’Etats africains pour réaliser l’unité et assurer le développement économique, social et culturel du continent africain.
Ce projet est soumis au Président de la République Macky Sall, au Premier ministre Abdoul Mbaye, au ministre de la communication Cheikh Bamba Diéye, au ministre de la culture Abdoul Aziz Mbaye et au ministre des affaires étrangères Mankeur Ndiaye. En effet, la mise en place de cette chaine de télévision africaine continentale publique des Etats découlera de la volonté politique des chefs d’Etats africains. Dans ce cadre, je souhaite que le Président Macky Sall accepte de porter ce projet auprès de ses paires chefs d’Etats africains pour le bien de l’Afrque.