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ENQUETE DEMOGRAPHIQUE ET DE SANTE 2019 : Les Sénégalais font de moins en moins d’enfants alors que la mortalité infantile baisse

Rédigé par leral.net le Lundi 23 Novembre 2020 à 16:00 | | 0 commentaire(s)|

ENQUETE DEMOGRAPHIQUE ET DE SANTE 2019 : Les Sénégalais font de moins en moins d’enfants alors que la mortalité infantile baisse
Les Sénégalais font de moins en moins d’enfants. C’est ce qui ressort du l’Enquête démographique et de santé (EDS-continue)-2019 de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Le document rendu public la semaine dernière montre une tendance baissière de l’Indice synthétique de fécondité (Isf) au Sénégal, passant de 5,3 enfants par femme en 2005 à 4,7 en 2019. Le document rapporte également une baisse de la mortalité infantile.

La société sénégalaise est-elle en train de profondément s’occidentaliser ou s’agit-il d’un changement de paradigme au regard des difficultés qui s’enchainent sur le monde ? En tout état de cause, alors que l’Occident s’inquiétait, il y a peu, de la forte démographie dans nos pays, le Sénégal semble être sur la voie de renverser la tendance. En effet, l’Enquête démographique et de santé (EDS-continue)-2019 de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) montre une tendance baissière de l’Indice synthétique de fécondité (Isf) au Sénégal.
Ce qui veut dire en langage simple que les Sénégalais font de moins en moins d’enfants. Une comparaison, selon différentes sources, montre en effet que depuis 2005, l’Indice synthétique de fécondité est passé de 5,3 enfants par femme en 2005 à 4,7 en 2019. Toutefois, relativise le rapport, les taux de fécondité par groupe d’âges augmentent rapidement avec l’âge, passant de 71‰ à 15-19 ans pour atteindre un maximum de 228‰ à 25-29 ans, et demeurent relativement élevé dans les groupes d’âges 30-34 ans (195‰) et 35-39 ans (171‰).

Les femmes du milieu urbain ont ainsi une fécondité nettement plus faible que celles qui vivent en milieu rural

Au-delà, fait remarquer l’étude, le niveau de la fécondité décroit assez rapidement pour s’établir à 74‰ à 40-44 ans et 21‰ à 45-49 ans. Plus en détail, les données mettent en évidence des différences très nettes de fécondité selon le milieu de résidence et la région. Les femmes du milieu urbain ont ainsi une fécondité nettement plus faible que celles qui vivent en milieu rural (3,8 enfants par femme contre 5,6 enfants par femme), selon l’Ansd. De même, les résultats par région montrent que le nombre moyen d’enfants par femme est plus élevé dans les régions Centre et Sud qu’au niveau national respectivement 5,4 et 5,3 contre 4,7.

La proportion d’adolescentes ayant déjà commencé leur vie procréative diminue depuis une dizaine d’années

À en croire les experts de l’Ansd, la proportion de femmes qui veulent limiter leur descendance augmente rapidement avec le nombre d’enfants vivants : d’environ 1% chez les femmes sans enfant ou ayant un enfant vivant, elle passe à 3% chez les femmes ayant deux enfants vivants, à 21% chez celles en ayant quatre pour atteindre un maximum de 60% chez les femmes ayant six enfants ou plus. «La proportion de femmes ne désirant plus d’enfants n’a quant à elle pas varié au cours des dernières années, étant de 20% en 2014 et 19% en 2018 et 2019», renseigne le document qui révèle par ailleurs qu’une comparaison avec les enquêtes précédentes montre que la proportion d’adolescentes ayant déjà commencé leur vie procréative a tendance à diminuer depuis une dizaine d’années, passant de 19% en 2010-11 à 14% en 2019.
Pendant ce temps, on note une baisse de la mortalité infantile. En effet, l’EDS-continue-2019 s’est penchée sur un examen de l’évolution de la mortalité des enfants au cours des 15 dernières années en utilisant les données des différentes enquêtes. Ce qui lui a permis de conclure que, «quelle que soit la composante de la mortalité des enfants, les niveaux ont nettement fléchi dans la période après 2005». « […] De 61‰ selon l’EDS 2005, le taux de mortalité infantile est passé à 39‰ à l’EDS-Continue 2015 et à 29‰ à l’enquête actuelle. Dans la même période, la baisse de la mortalité juvénile continue également : le taux est passé de 64‰ à 21‰ et à 8», conclut l’Ansd, précisant que la mortalité infanto juvénile est passée de 121‰ à 59‰ et à 37‰.

Le niveau de malnutrition aiguë plus élevé dans les régions Nord et Sud

Pour ce qui est de l’état nutritionnel des enfants, les résultats de l’enquête montrent que, dans l’ensemble, 8% des enfants sont émaciés, y compris 1% sous la forme sévère. «Le pourcentage le plus élevé d’enfants atteints de malnutrition aiguë concerne le groupe d’âges 48-59 mois (1 %). Le niveau de malnutrition aiguë est plus élevé dans les régions Nord et Sud (13 % et 11 %)», ajoute le document.

Sidy Djimby NDAO



Source : https://www.jotaay.net/ENQUETE-DEMOGRAPHIQUE-ET-DE...