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EXCLUSIVITÉ Leral.net – Contrebande en recul : Effet Douanes, effet CENTIF


Rédigé par leral.net le Jeudi 18 Septembre 2025 à 11:45 | | 0 commentaire(s)|

Bonne nouvelle sur le front de la contrebande : cette activité illicite apparaît en net recul dans les rapports de blanchiment. Le rapport 2024 de la CENTIF ne compte que 3 déclarations d’opérations suspectes liées à de la contrebande, contre 9 cas en 2023 (–67%). La contrebande recouvre des trafics comme l’importation illégale de marchandises (cigarettes, carburant, textiles, etc.) ou l’exportation frauduleuse de ressources locales, sans acquittement des droits de douane ni respect des interdictions.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse. D’abord, une intensification des contrôles douaniers : si les frontières sont mieux surveillées, les contrebandiers ont plus de mal à écouler leurs produits, ce qui réduit d’autant leurs profits à blanchir. Ensuite, il se peut que certains acteurs de la contrebande aient été découragés par les risques accrus (notamment depuis que le Sénégal a renforcé son dispositif anti-blanchiment global en 2024), les poussant à ralentir leur activité ou à la déplacer hors du pays.

Parmi les rares cas signalés, on peut imaginer des scénarios tels qu’un réseau de contrebande de carburant cherchant à réinvestir son argent dans des stations-service légales ou un trafiquant de marchandises contrefaites essayant d’injecter ses gains dans le commerce formel. Ces opérations ont pu être repérées lorsque les chiffres d’affaires ne collaient pas avec l’activité déclarée ou via des informateurs et recoupements d’informations entre services.

La CENTIF salue la chute notable de ces indicateurs, y voyant le reflet d’une meilleure coordination entre ses services et ceux des Douanes, de la Gendarmerie et de la Police. La création de cellules mixtes d’intervention, qui croisent renseignement financier et renseignement opérationnel, a pu porter ses fruits, en étouffant certaines filières de contrebande.

Cependant, le rapport met en garde : il ne faut pas crier victoire trop tôt. La contrebande, par nature, est élastique – elle peut reprendre si la pression se relâche. De plus, les contrebandiers pourraient s’adapter en changeant de méthodes de blanchiment, par exemple en utilisant davantage de comptes à l’étranger ou des prête-noms pour dissimuler leurs fonds.

Il est donc essentiel de poursuivre les efforts : maintenir des contrôles douaniers stricts, continuer le partage d’informations entre la CENTIF et les services de terrain et surveiller l’émergence de nouveaux schémas financiers atypiques dans les zones frontalières ou les secteurs fréquemment touchés par la contrebande.

En résumé, 2024 a marqué une avancée contre la contrebande, qui s’est traduite concrètement par moins d’argent suspect détecté lié à ce fléau. Reste à pérenniser cette tendance, en gardant la vigilance au plus haut niveau.