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EXCLUSIVITÉ Leral.net – Documents falsifiés, identités usurpées : la CENTIF alerte sur les cas de faux et usage de faux utilisés au service du blanchiment d’argent

Documents falsifiés, identités usurpées : la CENTIF alerte sur les cas de faux et usage de faux utilisés au service du blanchiment d’argent. Bien que le nombre de signalements de ce type ait légèrement baissé en 2024 (16 cas contre 21 en 2023, soit –24%), ces fraudes documentaires demeurent une menace à prendre au sérieux.


Rédigé par leral.net le Dimanche 21 Septembre 2025 à 15:00 | | 0 commentaire(s)|

Les criminels financiers recourent volontiers à de faux papiers pour tromper la vigilance des banques. Cela peut prendre la forme de fausses pièces d’identité utilisées pour ouvrir des comptes sous un nom d’emprunt, de faux justificatifs de domicile ou de revenus fournis lors de transactions, voire de fausses factures et contrats visant à justifier artificiellement des mouvements de fonds. L’objectif est toujours de brouiller les pistes : en maquillant l’identité ou la nature des opérations, les blanchisseurs espèrent échapper aux contrôles anti-blanchiment.

La légère diminution des cas détectés pourrait s’expliquer par des mesures préventives plus robustes mises en place par les institutions. En 2024, les banques ont continué de renforcer leurs processus de vérification documentaire : généralisation des scans de haute qualité des pièces d’identité, recours à des bases de données pour vérifier l’authenticité de certains documents administratifs, formation du personnel pour repérer les indices de faux (photo retouchée, incohérences dans les numéros, etc.). De même, l’introduction de technologies biométriques et l’identification électronique dans certaines procédures réduisent la marge de manœuvre des fraudeurs.

Pour autant, la CENTIF invite à ne pas baisser la garde. La baisse à 16 cas ne signifie pas que le phénomène disparaît : il peut être simplement plus souterrain ou avoir été déplacé vers d’autres canaux. Les faussaires redoublent d’ingéniosité, et l’essor du numérique leur offre aussi de nouveaux outils (logiciels de création de faux documents, bases de données volées pour fabriquer de fausses identités crédibles, etc.).

Le rapport recommande de poursuivre les efforts : renforcer l’authentification des clients via des moyens indépendants (par exemple, vérifier directement auprès des administrations l’existence d’un numéro de pièce d’identité), partager les informations sur les faux détectés entre banques (pour qu’un document refusé quelque part ne passe pas ailleurs), et sensibiliser les employés aux dernières techniques de contrefaçon documentaires. Car derrière chaque faux document se cache potentiellement un blanchisseur essayant d’introduire de l’argent illicite dans le système.

En somme, même si les chiffres officiels 2024 sont en baisse, le faux documentaire reste un outil privilégié de la criminalité en col blanc. La vigilance collective des acteurs financiers est la clé pour continuer à déjouer ces tentatives de fraude.

EXCLUSIVITÉ Leral.net

Ousseynou Wade