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Election Miss Sénégal: En finir avec l’amateurisme du Comité d’organisation !

Rédigé par leral.net le Mardi 8 Avril 2014 à 18:56 | | 0 commentaire(s)|

Le moins que l’on puisse dire aujourd’hui, est que le concours Miss Sénégal ne charme plus. Les Miss encore moins, d’ailleurs. En effet, à chaque élection, son lot de contestations. Si ce n’est pas le public qui trouve à redire à propos de l’heureuse élue, c’est la Miss elle-même qui flingue le comité d’organisation généralement accusé de ne pas tenir ses promesses. Et en fin de compte, la couronne devient trop lourde sur la tête de l’heureuse, pardon malheureuse, élue.


Election Miss Sénégal: En finir avec l’amateurisme du Comité d’organisation !
Or, assurément, la plus belle fille du Sénégal ne mérite pas cela. En France, l’élection de la plus belle fille est une affaire nationale et la Miss, presque une institution. Au Sénégal, la belle demoiselle est laissée à elle-même et à la merci d’adultes aux crocs acérés qui n’attendent que le moment propice pour sauter sur leur proie, pour ne pas dire la détourner de sa mission qui est de vendre l’image du pays et non pas se vendre. La dernière élection en date n’échappe pas à la règle puisqu’elle continue de charrier son lot de contestations avec des miss déçues qui incriminent les organisateurs accusés de favoritisme et d’amateurisme.

Les déclarations de la Miss Sénégal 2013, Marie Thérèse Ndiaye, dans les colonnes du quotidien « L’Observateur », il y a quelques mois , nous interpellent tous, le comité d’organisation du concours Miss Sénégal, en premier. « Je regrette d’avoir participé à l’élection Miss Sénégal. Si c’était à refaire, je ne l’aurais jamais fait », avait-elle déclaré. Elle motivait sa sortie par le peu d’intérêt que les organisateurs et l’Etat portaient à sa couronne. Or, face aux sorties récurrentes des miss à chaque édition, la logique serait de s’imposer une pause et réfléchir à une formule plus professionnelle pour organiser ce concours où les candidates sont pour la plupart fraichement sorties de l’adolescence.

Quand on n’a pas les moyens de sa mission, on doit arrêter au lieu de tâtonner. Cathy Chimère Diaw, l’ancienne Miss Sénégal, avait porté les mêmes récriminations que Marie Thérèse à l’endroit du comité d’organisation et des autorités plus promptes à s’intéresser aux dessous des Miss qu’à les aider à mieux représenter notre pays à l’étranger. Dans d’autres pays, les déclarations de Marie Thérèse Ndiaye auraient soulevé un terrible boucan et les autorités ne resteraient pas silencieuses face à un tel réquisitoire. Elles prendraient la seule décision qui vaille : suspendre le comité d’organisation afin que notre pays ne soit plus la risée du monde.

Pour la petite histoire, Marie Thérèse Ndiaye avait représenté le Sénégal à un concours international sans l’aval des autorités et sans le soutien des ministères de la Culture et du Tourisme qui devraient être ses premiers sponsors. Pis, les gens qui auraient dû l’accompagner sont restés sur place à s’occuper certainement de leur business. Or, Marie Thérèse serait revenu de ce concours avec la couronne de plus belle fille de l’espace CEDEAO, que les autorités lui auraient déroulé le tapis rouge ou se jetteraient à ses pieds. Elle serait même reçue par le chef de l’Etat qui la présenterait comme un trophée.

Il faut que toute cette comédie cesse de même que le business qui tourne autour de l’organisation de ce concours qui enrichit beaucoup plus ses organisateurs que les candidates ! Une telle manifestation n’est apparemment pas à mettre entre des mains inexpertes. Des organisateurs qui expliquent toujours les impairs par l’absence de soutiens des sponsors ou des autorités. Des explications un peu cousues de fil blanc, l’organisation d’une élection de Miss de même que l’encadrement de l’heureuse élue devant être budgétisée jusqu’à la prochaine édition.

Ce qui ne semble pas être le cas au Sénégal. Car, à l’évidence, on a comme l’impression que les organisateurs s’engraissent en faisant défiler ces jeunes filles. Et pour la Miss, sitôt la couronne posée sur sa tête, elle est laissée à elle-même. C’est ce qui explique ces sorties de nos Miss : Cathie Chimère Diaw, le cœur gros, courait derrière la voiture promise et était obligée d’appauvrir ses parents pour faire ses courses en taxi car ne pouvant plus emprunter les transports en commun.

Tout comme Marie Thérèse Ndiaye qui a crié son ras-le-bol face à des organisateurs plus prompts à s’occuper de leur business qu’à prendre en charge la…malheureuse élue. L’organisation d’une élection de miss, surtout celle devant représenter notre pays dans les concours de beauté internationaux, ne devrait assurément pas souffrir d’une telle chaîne de manquements !

ALASSANE SECK GUEYE

Article paru dans « Le Témoin » N° 1159 –Hebdomadaire Sénégalais (AVRIL 2014)