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Enseignement supérieur : Le ministre Dr. Abdourahmane Diouf, promet un recrutement annuel de 500 enseignants

Le ministère de l’Enseignement supérieur, de le Recherche et de l’Innovation, Dr. Abdourahmane Diouf, a promis un recrutement de 500 enseignants chaque année, dans les universités sénégalaises. Une mesure qui vient répondre à l’une des revendications portées par le Saes (Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur) depuis quelques années.


Rédigé par leral.net le Jeudi 6 Juin 2024 à 11:03 | | 0 commentaire(s)|

Selon son secrétaire général, Pr. David Célestin Faye, le dernier recrutement date de 2019, après celui de 2015, avec respectivement, 210 postes puis 200 postes. Pour dire que les autorités déchues n’ont pu pourvoir que 410 postes, en près de 10 ans !

Une sorte de recrutement gelé pendant quatre longues années depuis 2019 !
Au moment où l’université a cruellement besoin d’enseignants. Le nombre est presque insignifiant par rapport aux besoins. Surtout que chaque année, il y a des enseignants qui vont à la retraite, au moment où le besoin est déjà là.

«Il faut voir que le gouvernement en 2015, n’a fait que 210 postes et 200 postes en 2019. Soit 410 postes en presque un peu moins de 10 ans, alors que le nombre est à exploser», dixit le responsable du Saes.

Il pense que cet engagement pris va se concrétiser, pour pouvoir aider à recruter beaucoup plus d’enseignants permanents. Ils sont en effet plus de 6 500 vacataires dans les universités sénégalaises, «qui attendent d’être recrutés».

«Aujourd’hui, 73% des enseignants sont des vacataires, des enseignants journaliers qu’on paye à la tâche dans cette université sénégalaise, pour plus de 200.000 étudiants, c’est quand même extraordinaire. Rien qu’à l’université Sine Saloum Elhadj Ibrahima Niasse de Kaolack, on a 93% de vacataires, et seulement, 7 permanents», a-t-il révélé. En plus clair, dans ce temple du savoir, officie un enseignant permanent sur 10. Les 9 sont pratiquement des vacataires.

Mais le mal est plus profond, vu que l’offre en termes d’enseignants est presque insignifiante par rapport à la demande. D’où un recrutement beaucoup plus soutenu pour soulager le ratio enseignants-étudiants, qui est assez déséquilibré.

«Le ratio aujourd’hui, c’est un enseignant pour 80 étudiants. Alors que pour l’Unesco, la norme, c’est 1 sur 20, alors qu’on est à 1 sur 80 au Sénégal. Imaginez qu’on veuille avoir les mêmes résultats que les universités des autres pays du monde. C’est impossible. C’est intenable», selon le professeur Faye.
Pour lui, «on ne peut pas développer l’enseignement supérieur en ayant des enseignants journaliers, qui sont dans la précarité. Il nous faut recruter. On a plus de 6 500 vacataires au Sénégal, qui attendent d’être recrutés», a-t-il estimé.

Il pense surtout que, «si le gouvernement avait respecté ses engagements depuis ces dernières années, on n'en serait pas là. Il aurait fallu continuer le recrutement de 200 postes chaque année. Si on avait continué le recrutement de 200 postes chaque année, on n’en serait pas là. On est là face à un problème. Ce qui fait que les années académiques ne finissent pas. C’est des enseignants qui se démultiplient pour faire les cours partout. Il nous faudrait recruter des jeunes docteurs qui sont là, qui ont été formés et bien formés. Qui sont là ou dans la Diaspora et qui peuvent venir nous appuyer. Ce qui n’a pas été fait malgré les engagements pris par le gouvernement, avec les différents accords signés avec le Saes», a-t-il dénoncé.

Justement, pour étoffer le personnel des universités, et surtout répondre aux besoins dans le domaine de l’enseignement supérieur, -et surtout rectifier le tir-, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr. Abdourahmane Diouf, annonce un recrutement de 500 enseignants chaque année. Une annonce qui a certes réjoui le Saes, particulièrement son secrétaire général, Pr. David Célestin Faye, qui plaide surtout pour le recrutement des vacataires qui dispensent déjà des cours dans nos universités. Il espère surtout que cette nouvelle décision ne sera pas un «simple effet d’annonce».

«C’est pour nous une déclaration, qu’on attend qu’elle se matérialise. Des promesses, on en a vues et entendues. On espère que ce ne sera pas un effet d’annonce seulement. Ce qui nous intéresse, c’est qu’elle soit matérialisée», a-t-il laissé entendre.