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Etude des perceptions et de la gouvernance sociale de la riposte au Coronavirus : Dakar Centre, Guédiawaye et Touba dénoncent « une gestion politisée des fonds Covid-19 »


Rédigé par leral.net le Lundi 6 Septembre 2021 à 00:54 | | 0 commentaire(s)|

Le Think tank Legs Africa (Leadership, Ethique, Gouvernance, Stratégies pour l’Afrique) a initié une activité de redevabilité active de la riposte de l’Etat du Sénégal, dont l’une des composantes consistait à réaliser une étude de la perception des citoyens bénéficiaires de cette riposte. L’étude de perceptions des personnes interrogées par les enquêteurs du Think tank souligne ces dernières relèvent « une gestion politisée des fonds Covid-19 ».
Etude des perceptions et de la gouvernance sociale de la riposte au Coronavirus : Dakar Centre, Guédiawaye et Touba dénoncent « une gestion politisée des fonds Covid-19 »
« Les populations ont relevé des problèmes de transparence et des inégalités dans la gestion des fonds Covid-19. » Ceci ressort de l’étude de la perception des citoyens bénéficiaires des mesures de riposte instaurée par l’Etat du Sénégal pour faire face aux effets néfastes de la pandémie.

Le soutien et la protection sociale aux familles vulnérables sont ainsi jugés limités. L’analyse qualitative révèle, d’après l’étude de Legs Africa, une insatisfaction chez beaucoup de personnes pour des raisons d’appartenance politique. A l’en croire, la redevabilité constitue une demande sociale dès lors que les populations dénoncent des problèmes d’équité dans la distribution des fonds Covid-19 et laissent transparaître des frustrations sociales.

« J’ai constaté que mon délégué de quartier n’a donné les vivres qu’à ses proches et parents. »

Toute politique ou aide publique demande un suivi-évaluation rigoureux pour s’assurer de son efficacité et de son efficience au sein de la population. Et les témoignages des personnes interrogées par Legs Africa en dit long. « Il ne voulait pas que je sache ce qu’ils font. J’ai constaté que mon délégué de quartier n’a donné les vivres qu’à ses proches et parents. Donc je n’ai pas pu continuer la distribution et je recommande à l’Etat un audit profond pour éclairer la population sur comment ils ont utilisé l’argent du contribuable », suggère un informateur cité par le rapport du Think tank panafricain.

Ainsi, confie le document, les actions associées à la redevabilité sont accompagnées de dynamiques d’exclusion sociale de certaines couches qui posent un problème d’équité et de transparence, avec le faible niveau d’implication des communautés dans ce processus.

Des mesures de restriction contraignantes et peu efficaces

L’étude révèle par ailleurs les restrictions ont engendré des effets dévastateurs sur les communautés et l’économie informelle. En effet, moins du tiers de la population enquêtée au niveau des trois districts pense que le couvre-feu est efficace et plus des deux tiers soutiennent le contraire. Cette dernière tendance remet en question la pertinence de cette mesure, compte tenu de leurs conditions de vie, rapporte le rapport.

En conséquence, l’étude renseigne que cette situation provoque un sentiment de frustration chez les populations dont les activités sont restreintes. Ainsi, faisant allusion au couvre-feu, un enquêté affirme : « Nous préférons mourir du virus que de ne pas donner à manger à nos familles. Quitte à subir des sanctions ou à commettre une infraction. Je ne concède aucunement une quelconque pertinence à cette mesure. »
Bassirou MBAYE



Source : https://www.lejecos.com/Etude-des-perceptions-et-d...

La rédaction