leral.net | S'informer en temps réel

Étudiants recalés : Les pays africains les plus touchés par les refus de visa américain


Rédigé par leral.net le Mercredi 4 Juin 2025 à 11:16 | | 0 commentaire(s)|

Étudiants recalés : Les pays africains les plus touchés par les refus de visa américain
Les États-Unis continuent d’imposer des restrictions sévères à l’encontre des étudiants africains, avec des taux de refus de visas F-1 nettement plus élevés que dans les autres régions du monde. Une situation qui inquiète les acteurs de l’enseignement supérieur international et suscite de plus en plus d’appels à des réformes.

Selon une étude publiée en juillet 2023 par la Presidents’ Alliance on Higher Education and Immigration en collaboration avec Shorelight, près de 54 % des demandes de visa étudiant provenant d’Afrique ont été refusées en 2022. À titre de comparaison, les étudiants européens n’enregistrent qu’un taux de refus de 9 % pour le même visa. L’Afrique reste ainsi la région la plus pénalisée dans l’accès à l’enseignement supérieur américain.

Les pays les plus touchés

Parmi les États les plus affectés, figurent l’Éthiopie (78 %), le Nigeria (75 %), le Kenya (74 %), la RDC (69 %), le Ghana (63 %), et même le Sénégal, avec un taux de refus évalué à plus de 70 %, selon les données compilées par Business Day.

Ces taux, jugés “disproportionnés” par plusieurs experts en mobilité académique, empêchent chaque année des milliers de jeunes africains d’accéder à des universités qui, pourtant, les acceptent, sur des critères académiques. En 2023, près de 40 000 demandes de visa F-1 d’étudiants africains ont été déposées, mais plus de la moitié ont été rejetées.

Les causes du blocage

Les refus s’expliquent par un faisceau de facteurs : d’abord, les craintes de migration irrégulière. Les services consulaires américains estiment que bon nombre d’étudiants africains risquent de rester illégalement aux États-Unis à l’issue de leur cursus. Cela concerne notamment les ressortissants de pays ayant un taux élevé de dépassement de séjour.

Ensuite, les garanties financières exigées sont souvent jugées inaccessibles. Beaucoup de familles africaines n’ont pas les moyens de présenter des justificatifs bancaires solides, même lorsque leurs enfants bénéficient de bourses partielles ou totales. Enfin, les tensions géopolitiques, les cas de fraudes documentaires isolés ou la perception générale de l’instabilité politique en Afrique subsaharienne, renforcent cette réticence.

Cette situation entraîne une frustration croissante chez les jeunes Africains désireux de suivre une formation aux États-Unis. « Nous sommes nombreux à être admis dans des universités prestigieuses, mais à voir nos rêves brisés par un refus de visa injustifié », déplore Mame Diarra, une étudiante sénégalaise recalée en 2024, après une admission à NYU.

Pour les universités américaines, cette politique constitue aussi un manque à gagner économique et académique. D’après University Business, les étudiants internationaux contribuent à hauteur de 33 milliards de dollars par an à l’économie américaine. Restreindre l’accès d’étudiants africains, revient à se priver d’un réservoir important de talents, de diversité et de ressources financières.






Senenews

Mame Fatou Kébé