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Foutanga Babani Sissoko : Histoire incroyable de Baba Sora, le marabout qui a Ruiné le Roi De Dubaï sans tirer une balle

Voici l’histoire vraie et incroyable de Baba Sora, le plus grand escroc mystique de l’Afrique de l’Ouest. Un homme malien, né dans un petit village nommé Dabia, qui a réussi à soutirer plus de 242 millions de dollars à la Banque islamique de Dubaï… sans jamais lever une arme. Un récit fascinant entre sorcellerie, illusion, finance internationale, et politique africaine.


Rédigé par leral.net le Dimanche 3 Août 2025 à 01:51 | | 0 commentaire(s)|

En août 1995, un certain Foutanga Babani Sissoko, surnommé Baba Sora, entre dans une banque à Dubaï. Il est élégant, poli, et affirme pouvoir doubler l’argent par magie, grâce à des djinns et des rituels secrets. Le directeur, Mohammed Ayoub, tombe sous son charme. C’est le début de l’une des plus grandes fraudes bancaires de l’histoire moderne.

Pendant plus d’un an, Baba Sora va convaincre ce banquier de lui transférer des centaines de millions de dirhams, dans un total de 183 virements bancaires vers Londres, New York, Genève, les Bahamas et le Mali.

Son arme ? La persuasion psychologique, un mysticisme savamment orchestré, et l’avidité humaine. Il n’utilise ni violence, ni piratage informatique. Juste le pouvoir de l’illusion. Avec cet argent, il crée Air Dabia, sa propre compagnie aérienne privée, fait construire une mosquée géante, arrose les griots, les artistes, les mosquées, les villages.

À Bamako, il devient un symbole de richesse, de pouvoir et de générosité. Pour certains, il est un Robin des bois africain. Pour d’autres, un charlatan manipulateur. Mais en 1998, les autorités américaines l'arrêtent. Il est extradé depuis la Suisse vers les États-Unis, accusé de blanchiment d’argent, de tentative d’achat d’hélicoptères militaires illégalement, et d’escroquerie internationale. Et pourtant, il parvient à acheter sa liberté contre 20 millions de dollars en caution, un record.

À Miami, il distribue de l’argent dans les quartiers pauvres, paie les frais de justice de jeunes Noirs, offre des enveloppes dans les églises. On le surnomme bientôt le “Robin Hood de Little Haiti”.

En mars 1999, il se présente au tribunal et plaide coupable sans se défendre. Il écope de seulement 43 jours de prison pour l’une des plus grandes escroqueries bancaires du XXe siècle.

De retour au Mali, Baba Sora est accueilli en héros, puis élu député en 2002, ce qui lui confère l’immunité parlementaire pendant 12 ans. Durant cette période, il vit entre discrétion, mythe et respect, jusqu’à sa mort en 2021 à Bamako. Il emporte avec lui le secret de sa fortune.