France: Le vote sur la réforme des retraites arrive à l'Assemblée nationale

La survie du gouvernement en dépend, il fallait donc assurer au moins un débat. Il va avoir lieu ce mercredi 12 novembre, dès la reprise des travaux après deux jours de pause pendant lesquels, en coulisses, les négociations se sont poursuivies. Le gouvernement en a profité pour répondre à une nouvelle demande de la gauche : le gouvernement va déposer un amendement pour élargir cette suspension aux carrières longues, aux catégories « actives » et « superactives » de la fonction publique (pompiers, aides-soignantes...) et aux personnes nées au cours du premier trimestre 1965.

L'élargissement de la suspension de la réforme des retraites, notamment aux carrières longues, coûtera 200 millions en 2026 et 500 millions en 2027, selon l'amendement déposé mercredi matin par le gouvernement. Cet élargissement sera financé par la hausse de la CSG sur les revenus du capital, votée la semaine passée par l'Assemblée nationale lors du volet recettes du projet de loi de finances sur la Sécurité sociale, a précisé le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, invité sur France 2 ce mercredi matin : « Il y a 1,4 point de CSG supplémentaire qui sera de nature à être utilisé. »

Dans la dernière ligne droite, le parti Renaissance a cédé du terrain. Même si l’envie de voter contre la suspension était forte chez les députés, c'est l'abstention qui devrait dominer ce mercredi dans le groupe de Gabriel Attal, à quelques exceptions près. Une stratégie qui a deux vertus pour les macronistes : ne pas afficher un soutien à la suspension de cette réforme qu’ils ont portée à bout de bras et, en même temps, ne pas bloquer le compromis avec le Parti socialiste (PS).

Mais Renaissance ne veut pas pour autant donner l’impression de perdre totalement la face. En contre-attaque, le parti présidentiel compte imposer dans le débat ses propres idées sur les retraites. Un amendement au budget de la Sécurité sociale a ainsi été déposé. Amendement qui propose une part de capitalisation dans le système des retraites.

Du côté du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen a confirmé ce mercredi qu'elle voterait, avec les autres députés RN, pour la suspension de la réforme des retraites. La cheffe de file du RN, interviewée sur RTL, a affirmé qu'elle voterait « bien sûr, de manière tout à fait cohérente », pour cette suspension.

Du côté des abstentionnistes possibles, on trouve les communistes et les écologistes, et dans le camp des opposants, on devrait retrouver la droite des Républicains, mais aussi La France insoumise qui préfère l'abrogation totale de la réforme Borne et entend se démarquer du PS. L'abrogation de la réforme était dans le programme du Nouveau Front populaire aux législatives de 2024.

Quoi qu'il en soit, la suspension de la réforme des retraites ne sera pas totalement acquise ce mercredi, les sénateurs majoritairement à droite ayant promis de l'annuler lors du passage du texte au palais du Luxembourg.

RFi