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France - Ultimes négociations pour former une coalition, Macron lâché par ses alliés

Rédigé par leral.net le Mardi 7 Octobre 2025 à 23:24 | | 0 commentaire(s)|

France - Ultimes négociations pour former une coalition, Macron lâché par ses alliés

Conspué par ses opposants, rejeté par l’opinion et maintenant lâché par les siens : Emmanuel Macron est plus seul que jamais à la tête d’une France qui s’enfonce dans la crise politique, sur les cendres du camp présidentiel qui a implosé au grand jour.

 

« On est dans une crise de régime », dit à l’AFP le président de l’Union des démocrates et indépendants Hervé Marseille, pourtant d’ordinaire tout en bonhomie centriste.  

 

Le chef de l’État est resté silencieux depuis que la formation du gouvernement de Sébastien Lecornu a viré à la débandade dimanche soir, poussant le premier ministre le plus éphémère de la Ve République à démissionner 14 heures plus tard.

 

Pour l’heure, il s’est borné à donner, à celui qui apparaît comme l’un de ses derniers fidèles, 48 heures de plus pour tenter de sauver les meubles.

 

Emmanuel Macron, pas plus que son entourage, n’ont pas non plus réagi aux charges d’une violence politique inouïe lancées coup sur coup par deux des principaux ténors de son camp, qui furent ses premiers ministres.

 

« Présidentielle anticipée »

 

Lundi, Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance, le parti dont le chef de l’État est toujours président d’honneur, a acté publiquement son divorce, qui couvait depuis la dissolution de l’Assemblée nationale de 2024.

 

« Je ne comprends plus les décisions du président de la République », a-t-il asséné, déplorant « une forme d’acharnement à vouloir garder la main ».

 

Mardi matin, Édouard Philippe, candidat déclaré à sa succession à l’Élysée, y est allé de sa sentence : « Aujourd’hui, l’État n’est plus tenu », et « c’est la responsabilité du président », a-t-il accusé.

 

Surtout, le chef d’Horizons a franchi un pas qu’aucun allié d’Emmanuel Macron n’avait osé franchir jusqu’ici : il l’a appelé à programmer sa démission pour début 2026 afin d’organiser « une élection présidentielle anticipée » après l’adoption d’un budget.

 

De quoi conforter les opposants qui, au Rassemblement national (extrême droite) comme à La France insoumise (gauche radicale), appellent à écourter le quinquennat pour sortir de l’impasse, même si jusqu’ici l’intéressé a toujours exclu de partir avant 2027.

 

« Il y a parmi les anciens macronistes une sorte de course à qui se défera le plus rapidement possible de cet héritage », a observé le chef des députés socialistes Boris Vallaud.

 

« Fin de règne »

 

Pour Mathieu Gallard, de l’institut de sondages Ipsos, cette « atmosphère de fin de règne » est en effet liée en partie à la volonté des dauphins potentiels « d’essayer de s’éloigner au maximum de la figure d’Emmanuel Macron », dont la popularité est au plus bas depuis son élection en 2017.

 

« C’est un risque, car ils sont aussi comptables du bilan et parce qu’ils risquent de perdre le socle de 15-20 % » des électeurs qui soutiennent encore le chef de l’État, « sans avoir beaucoup d’opportunités d’en gagner ailleurs », prévient-il.

 

Ces divisions internes étalées au grand jour s’ajoutent à l’explosion du « socle commun », qui liait depuis un an LR (droite) au camp présidentiel pour gouverner. Une coalition constamment mise en avant par Emmanuel Macron comme la seule possible, notamment lorsqu’il a dû justifier pourquoi il ne nommait pas un premier ministre plus à gauche.

 

Difficile dès lors pour les socialistes, sur lesquels la macronie compte encore pour faire passer un budget, de ne pas censurer des forces politiques qui se déchirent toutes seules.

 

Sous couvert de l’anonymat, même ceux qui se présentent encore comme des « amis » du président ne dissimulent pas leur perplexité.

 

L’un d’eux estime que c’est Emmanuel Macron qui a « tué » Sébastien Lecornu, en ne lui permettant pas de faire de vraies concessions au PS, et en nommant l’ex-ministre de l’Économie Bruno Le Maire au ministère des Armées, ce qui a irrité toute la classe politique.  

 

« Je n’arrive pas à résoudre cette équation psychologique », soupire-t-il. « Soit c’est un suicide, soit c’est de la connerie », s’agace un autre proche.

 

De plus en plus rares sont les macronistes qui s’assument encore ouvertement comme tels.

 

« Le président reste le meilleur, je me battrai pour qu’il aille jusqu’au bout », martèle le patron des sénateurs Renaissance, François Patriat.

 

Il critique l’attaque « contreproductive et choquante » de Gabriel Attal, et le « précédent grave » créé par la demande d’Edouard Philippe.
 

Pour ce soutien inébranlable, « le problème est aujourd’hui au Parlement, ce n’est pas la solitude de l’Élysée ». [AFP]

 



Source : https://www.impact.sn/France-Ultimes-negociations-...