Gabon I 2ᵉ Arrondissement de Franceville : Emmanuel Obakamba Ombana plaide pour l'annulation des élections

Mesdames et Messieurs de la presse,

Chères populations du 2ᵉ arrondissement de la Commune de Franceville,

Chers observateurs nationaux, continentaux et internationaux,
Je vous remercie d'être présents et de relayer cette vérité.

À l'instar des cas de fraude électorale et de corruption des électeurs ainsi que des membres des bureaux de vote observés dans les huit autres provinces de notre pays, la province du Haut-Ogooué, et plus particulièrement le 2ᵉ arrondissement de la commune de Franceville, n'a malheureusement pas échappé à ce phénomène.

En effet, tout au long de cette campagne et jusqu'au jour du scrutin, les populations ont été confrontées à des pratiques honteuses à savoir :

1. La distribution systématique, aux abords des bureaux de vote, de billets de 2.000 et 5.000 francs CFA, parfois accompagnés de photos de candidats pour orienter le vote ;

2. La remise d'enveloppes fermées contenant de l'argent et des bulletins déjà cochés ;

3. Le transport massif d'électeurs qui ne résident pas dans notre arrondissement, qui n'ont ni racines ni attaches avec nos 16 quartiers et qui, de surcroît, ne connaissent pas les réalités de nos populations, mais ont été mobilisés pour fausser la sincérité du vote ;

4. Une multiplication anormale des procurations, sans contrôle, utilisées pour gonfler artificiellement les suffrages ;

5. Des cas flagrants de corruption impliquant certains membres des bureaux de vote.

Le cas le plus grave et emblématique s'est produit au bureau de vote d'Ombelé 2, où le candidat de l'UDB aux locales (que je n'ai pas besoin de citer puisque vous le connaissez bien) qui était accompagné de l'un de ses colistiers ont, après avoir accompli leur devoir citoyen, corrompu les membres dudit bureau en remettant une enveloppe de 120.000 FCFA, répartie comme suit :

• 70.000 FCFA remis par le candidat de l'UDB ;
• 50.000 FCFA ajoutés par son colistier.

Le tout fut présenté comme un « rafraîchissement » destiné aux membres du bureau, sous prétexte qu'ils travaillaient dans la chaleur. Comme si cette réalité climatique leur était nouvelle. Or, ce geste n'était rien d'autre qu'un acte de corruption électorale, confirmant et traduisant parfaitement l'ensemble des pratiques que nous avons observées et dénoncées tout au long de la campagne.

Que dire alors des élections législatives ? Elles sont identiques aux élections locales, puisque les mêmes méthodes et pratiques ont été utilisées, avec la même source et la même logique.

C'est ici l'occasion pour moi de saluer l'intégrité du président du bureau de vote d'Ombelé 2, qui a eu le courage de refuser cette somme, démontrant ainsi qu'il existe encore des citoyens intègres dans notre pays, bien que certains de ses collaborateurs, membres de ce bureau de vote, ont cédé à la tentation en acceptant cet argent. Il m'échoit également de saluer la bravoure de mes représentantes, notamment Mme Sandrine et Mme Sony, qui ont dénoncé et documenté cette dérive.

Cependant, ce cas n'est pas isolé. Il vient confirmer ce que nous avons dénoncé depuis le début que : les candidats de l'UDB ont fait de la corruption leur principal outil de campagne. À chaque causerie, des enveloppes de 100.000 ou 200.000 FCFA étaient distribuées. Dans les 16 quartiers du 2ᵉ arrondissement, les populations ont témoigné de ces pratiques indignes.

Nous voulons rappeler aux candidats de l'UDB qu'en pratiquant les méthodes de corruption et de fraude tant décriées par le peuple gabonais à l'époque du règne du PDG et donc de la quatrième république, c'est l'image du Chef de L'Etat, Son Excellence, Brice Clotaire Oligui Nguema qu'ils ternissent. En effet, les gabonais n'ont pas oublié que le coup de libération conduit par le Général de Brigade, Brice Clotaire OLIGUI qu'accompagnaient les différents corps de l'armée a eu lieu à la suite de la fraude et de la corruption des élections de 2023.

Ce coup de libération a fait rêver les gabonais qui ont vu en le Général de Brigade et actuel Chef de l'Etat, le restaurateur des Institutions de la République Gabonaise.
Comment un parti dont le Président de la République est le fondateur peut-il se permettre de salir l'image de celui qui a fait rêver les gabonais d'un pays en route pour son essor vers la félicité.

De quel essor vers la félicité peut-on parler si ceux qui sont censés accompagner le Chef de l'Etat dans la construction d'un nouveau Gabon digne d'envie sont finalement des destructeurs et non des bâtisseurs.

Comment les candidats de l'UDB peuvent-ils, aux premières heures de la 5ème République, trahir l'espoir de tout un peuple et le conduire à douter de son Chef, son libérateur et son héros ?

Ainsi, comment pouvons-nous parler de démocratie quand le vote se résume à un sandwich électoral et à quelques billets de banque ?

Comment parler d'éthique quand des candidats eux-mêmes, censés être des modèles de probité, sont les premiers à corrompre le processus électoral, comme ce fut le cas du candidat de l'UDB et de son colistier ?

Ces méthodes ont brisé la confiance des populations et se reflètent dans le taux élevé d'abstention observé dans nos bureaux de vote. Ce taux d'abstention, estimé à 53,92 %, est le signe que nos concitoyens ne croient plus en un système électoral juste et transparent.

Au regard de ce constat, et avec humilité, j'en appelle solennellement au Président de la République, Chef de l'Etat, Chef du Gouvernement, au Ministre de l'Intérieur, ainsi qu'à toutes les institutions compétentes, afin qu'ils prennent les mesures qui s'imposent pour annuler le vote dans le 2ᵉ arrondissement de Franceville.

Nous ne pouvons pas accepter que des résultats construits sur la fraude et la corruption deviennent la voix officielle du peuple.

Enfin, permettez-moi d'exprimer ma profonde gratitude aux populations du 2ᵉ arrondissement qui ont assisté à mes causeries et meetings, sans transport payé, sans tee-shirts, sans casquettes et surtout sans billets de 2.000 ou 5.000 francs. Vous incarnez la dignité et l'intégrité citoyenne, et vous êtes la preuve vivante qu'il existe encore des Gabonaises et Gabonais prêts à défendre l'avenir de notre pays.

Ce combat n'est pas uniquement le mien ; il est celui d'une génération entière qui refuse de voir la politique réduite à l'argent et à la manipulation. C'est pourquoi je le répète avec force, et particulièrement à l'endroit des observateurs : nous ne voulons pas de rapports complaisants qui minimisent la réalité, car l'avenir démocratique du Gabon ne peut pas être sacrifié sur l'autel de la diplomatie électorale. Les Gabonais attendent une vérité, pas un habillage.

Que Dieu bénisse le Gabon et que la justice triomphe toujours de l'injustice.

Je vous remercie.