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Gabon I Comment vendre un projet politique à un ventre affamé ?

Rédigé par leral.net le Mardi 23 Septembre 2025 à 06:47 | | 0 commentaire(s)|

Avant -hier, on votait pour affirmer sa fierté d'appartenance à la nation nouvellement indépendante, c'était "Gabon d'abord". Pour montrer son attachement au père de la nation et à son projet, on est allé jusqu'à voter photo .
Hier, on a voté pour le parti et son président, le grand camarade, au point de le déifier, "après Bongo, c'est Dieu", pouvait-on entendre dans la jouissance militante,
Aujourd'hui, on se cherche, parce qu'à peine on vient de voter pour la liberté libérée et le père (...)

- LIBRE PROPOS /

Avant -hier on votait pour affirmer sa fierté d'appartenance à la nation nouvellement indépendante, c'était Gabon d'abord. Pour montrer son attachement au père de la nation et à son projet, on est allé jusqu'à voter photo .

Hier on a voté pour le parti et son président, le grand camarade, au point de le déifier, après Bongo c'est Dieu, pouvait-on entendre dans la jouissance militante,

Aujourd'hui, on se cherche, parce que à peine on vient de voter pour la liberté libérée et le père Noël en treillis, désormais la Vè République encourage le vote pour l'idéologie, mais c'est quoi l'idéologie devant un ventre affamé ?

Qui plaindre, l'affamé ou le détenteur de la plantation communautaire ?

Dans une société politisée à outrance, où le financement des partis politiques devient purement anecdotique, chaque électeur a désormais son prix .

Changement de paradigme ou changement dans la continuité, l'observateur lucide interroge la morale et l'éthique pour comprendre comment peut-on vendre un projet politique à un ventre affamé qui a perdu toute lucidité et ne comprend que le langage de l'argent .

Ayant façonné les mentalités à la politique de la main tendue, tout le monde devient redevable, et personne n'assume la responsabilité.

Qui condamner, l'électeur soigneusement affamé ou le politique, astucieusement placé sur un piédestal, l'arrogance en bandoulière entrain de dépenser en mille, ce que le juge espère récolter à la sueur de son front.

Vivement que les Lois nouvellement adoptées et oubliées rentrent en application pour abréger la souffrance de l'électeur qui s'évalue en valeur marchande, sans conviction il se voit obligé de voter pour le plus offrant.

Comment demander des comptes à un maire, à un député qui a payé votre voix pour se faire élire ?

Comment demander à un client qui vous paie par anticipation, de l'argent au moment de la récolte ? Que faire si ce n'est subir son inaction et parfois sa condescendance, le temps d'un quinquennat.

Au moment où le législateur conseille le regroupement des partis par idéologie, il paraît opportun pour le politique d'encourager la culture du résultat qui passe nécessairement par l'appréciation d'un programme politique, seul élément objectif qui pourra désormais lier l'électeur à l'élu.

Hermann DITSOGA,
Observateur lucide de la vie politique



Source : https://www.gabonews.com/fr/actus/libre-propos/art...