Gabon I "Je ne saurais rester silencieux face aux nombreuses interpellations venant tant du monde ecclésiastique..."

Beaucoup s'interrogent sur mon silence à propos de ce qui s'est passé le 3 mai 2025, au stade, lors de l'investiture du premier Président de la Cinquième République.

Je tiens tout d'abord à saluer l'honnêteté, l'humilité et la fidélité de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l'État, Brice Clotaire Oligui Nguema. Contrairement aux affirmations de certains collaborateurs de ses prédécesseurs, il m'a personnellement démontré, durant la Transition, qu'il était un homme à l'écoute. Ce comportement était d'autant plus essentiel que la Transition constituait une période exceptionnelle d'ajustement, d'apprentissage et de refondation.

Je me permets donc de lui adresser mes vives félicitations pour la clarté de sa doctrine politique, exprimée à travers une lettre de cadrage marquant une rupture nette avec les pratiques du passé. À ce titre, j'exhorte le Vice-président de la République ainsi que le vice-président du Gouvernement, à s'approprier cette orientation prometteuse afin d'accélérer la mise en œuvre des réformes indispensables, et de poursuivre avec détermination les projets ambitieux amorcés durant la Transition.

S'agissant de la sortie de certains cadres du Woleu-Ntem du Parti Démocratique Gabonais (PDG), je m'étonne des nombreuses critiques qui leur sont adressées. Qui, voyant la maison qui l'a vu naître être ravagée par les flammes provoquées par ses propres frères et sœurs, choisirait de s'y enfermer pour périr avec elle ?

Le PDG, bien que parti dit de masse, a trop longtemps été caractérisé par des pratiques que beaucoup ont dénoncées. Pourquoi alors blâmer ceux qui choisissent d'en sortir ? Nous devons, au contraire, les encourager à accompagner autrement la politique de notre Président, en veillant à ne pas y importer des pratiques d'un autre âge.

Pour conclure, je rappelle qu'un prophète est avant tout un annonciateur de choses à venir. Il est peu porté sur l'analyse de faits qu'il a déjà prophétiquement évoqués. Certains se souviendront de ma déclaration lors de l'ouverture du Dialogue national inclusif, où j'attirais l'attention du peuple gabonais sur les risques de relativisation de la vision divine portée par le Chef de l'État.

Je rends grâce à Dieu que notre Président ne soit pas un homme malléable, mais un dirigeant conscient, déterminé, et animé d'une vision claire pour notre nation. Il en a donné la preuve à travers la doctrine contenue dans sa lettre de cadrage, pierre angulaire de cette Cinquième République.

Que l'Éternel le protège et continue de l'orienter dans la conduite de notre chère Nation.

Révérend Georges Bruno NGOUSSI
4ᵉ Vice-président du Sénat de la Transition, Président du COTED,
Premier responsable des Églises du 12-12-15