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Gambie : la Cédéao fera tout le nécessaire pour que le résultat soit respecté


Rédigé par leral.net le Dimanche 18 Décembre 2016 à 12:57 | | 0 commentaire(s)|

Le sommet annuel des pays d'Afrique de l'Ouest, réuni à Abuja, a appelé le président gambien Yahya Jammeh à reconnaître sa défaite électorale, mais sans énoncer de mesures pour obliger le dirigeant récalcitrant à quitter le pouvoir.
 
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a déclaré samedi 17 décembre qu'elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour que le résultat de la présidentielle du 1er décembre soit respecté en Gambie, où le chef de l'État sortant, Yahya Jammeh, assure qu'il ne s'inclinerait pas, malgré sa défaite face à Adama Barrow.
 
Les dirigeants ouest-africains se sont séparés sur un communiqué final réitérant en termes généraux leur appel au départ pacifique du leader gambien. La Cédéao "appelle le président Yahya Jammeh à accepter le résultat du scrutin, et à s'abstenir de tout action susceptible de mettre en danger la transition et un transfert pacifique du pouvoir au président-élu", dit le texte.
 
Le sommet a promis de "prendre tous les moyens nécessaires pour faire appliquer le résultat du 1er décembre", ajoute le communiqué, sans toutefois préciser de mesures concrètes. Au nombre des mesures que pourraient prendre la Cédéao, sont envisagées des sanctions, qui feraient du tort à la Gambie, car son territoire n'a de frontières qu'avec le Sénégal, pays qui est membre de l'instance économique ouest-africaine.
 
Les dirigeants ouest-africains ont aussi désigné comme médiateurs le président nigérian Muhammadu Buhari et son homologue ghanéen sortant John Dramani Mahama.
 
"Faire entendre raison"
 
Yahya Jammeh, qui est au pouvoir depuis vingt-deux ans, a dans un premier temps reconnu sa défaite, puis annoncé, le 9 décembre, qu'il avait changé d'avis et voulait désormais la tenue d'un nouveau scrutin. Ce revirement a été condamné par beaucoup, dont les dirigeants de la Cédéao qui ont estimé qu'il violait le principe de responsabilité démocratique. Le parti de Jammeh conteste devant la Cour suprême de Gambie la victoire d'Adama Barrow.
 
Dans une interview diffusée vendredi sur France 24, le président sénégalais Macky Sall avait estimé qu'une intervention militaire ne pourrait constituer "qu'une étape ultime, lorsque la diplomatie aurait complètement échoué". Il s'était dit convaincu de la possibilité de "faire entendre raison" au président Jammeh en le rassurant sur son sort, notamment face à d'éventuelles poursuites judiciaires. Le Sénégal était intervenu militairement en 1981 en Gambie pour rétablir le président Dawda Jawara, renversé par un coup d'État.
 
Avec AFP et Reuters