Premièrement au-delà de son assassinat, sa mort interpelle plus que jamais les rapports (amicaux) que certains chefs d'État prétendent entretenir entre eux. Si aujourd'hui, une partie de ces derniers (Afrique, Europe et Amérique confondues) se pavanent à faire des déclarations, nul n'ignore le fait que Kadhafi a contribué pour une grande part à alimenter certains comptes de quelques-uns de ces chefs d'État. Certains grands théoriciens politiques avaient pris le soin de nous enseigner que « Les chefs d'État n'ont pas des amis, ils n'ont que des intérêts ». Loin de moi l'idée de cautionner tous les actes violents commis sous le règne de Kadhafi, il s'agit simplement d'appeler les consciences que l'histoire actuelle ne cesse de nous donner des signes sur lesquels nous avons intérêt à porter notre attention (la Syrie, l'immigration avec le chavirement des pirogues, les crimes financiers, etc.). L'OTAN ou le cheval de bataille des puissances occidentales chercherait-il à exploiter les crises sociales que ces pays vivent pour récupérer leurs richesses (pétrole libyen par exemple)? Mais si c'est le cas, ce ne serait pas la première fois qu'un tel phénomène arrive (exemple : IRAK). Que fait-on alors pour les dictatures pauvres (Sénégal, Guinée, Togo, etc.) ? C'est le moment plus que jamais de se poser la question de savoir la nature réelle du droit d'ingérence. Jean Jacques Rousseau écrivait « Tant qu'un peuple est contraint d'obéir et qu'il obéit, il fait bien, sitôt qu'il peut secouer le joug, et qu'il le secoue, il fait encore mieux : car recouvrant sa liberté par le droit qui la lui a ravie, ou il est fondé à la reprendre, ou on ne l'était point à la lui ôter ». Toutefois, c'est à ce seul peuple dont revient ce droit de se soulever et de rétablir les choses. Comprise dans cet aspect, la mort de Kadhafi aurait eu beaucoup plus de «sens», car émanant du peuple. S'ingérer dans les pays riches et s'abstenir dans les pays pauvres est une attitude qui cache mal le fait que ces pays riches sont animés par la quête effrénée de leurs propres intérêts.
Deuxièmement, sa disparation doit nous interpeller sur la relation entre le pouvoir et son détenteur. Accepter de ne pas en faire une possession éternelle réduit une grande part les risques de dérapage incontrôlé dans la plupart des cas et qui sont souvent source de soulèvements populaires. Si comme le disait Lord Acton «le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument », sa gestion obéit à un double impératif (une vision, et la crédibilité). La longévité au pouvoir, avons-nous souvent l'habitude de penser, permet aux dirigeants de mieux servir leurs peuples. Mais les derniers événements survenus aux quatre coins du monde prouvent le contraire surtout quand il s'agit de peuples africains ou ce phénomène prend une tournure récurrente. L'artiste ivoirien Alpha Blondy chantait au début des années 90 « Le président élu ne peut être élu indéfiniment, un jour ou l'autre, le peuple voudra un changement ». Abdoulaye Wade au Sénégal, Paul Biya au Cameroun, Blaise Compaoré au Burkina Faso, pour ne citer que ceux là ont duré au pouvoir, mais le service rendu aux citoyens ne s'est pas amélioré. Ils gagneraient certainement à envisager une séparation heureuse avec le pouvoir. Les peuples qui ont compris et qui ne veulent pas se laisser trainer par le vent de la mondialisation ne continueront certainement pas à subir des injustices et des inégalités. Il n'est plus rare de voir qu'ils profitent des moyens que leur procurent les technologies de l'information, les nouveaux canaux de communication pour donner des ultimatums à certains dirigeants. Mais malheureusement, pour les dirigeants qui ignorent ce message, la fin reste toujours la même (fuite, exil ou mort). Ce qui est paradoxal et dommage, c'est que rares sont les présidents qui peuvent aujourd'hui en Afrique prétendre donner des leçons au peuple lybien. C'est la raison pour laquelle nul n'a le droit de leur ôter cette « victoire ». Le pouvoir n'est pas éternel et il faut savoir partir à temps.
Troisièmement on n'est jamais hyper puissant tout le temps face à un peuple. L'histoire n'a qu'une seule porte à offrir aux grands hommes: la plus grande. Pour y accéder, il faudra le mériter. Et pour le mériter, il faudra inscrire ses actions dans le temporel raisonnable en évitant de confondre la fugacité des événements et la lecture qu'on fera des actes qui demeurent. Ce n'est pas le temps que le dirigeant a fait au pouvoir qui va l'élever jusqu'à ce que son nom soit inscrit sur les tablettes de l'histoire, mais plutôt la renommée qu'il va laisser comme héritage. Il ne faut jamais qu'il oublie sa dimension humaine. Le pouvoir rend puissant et certains dirigeants en abusent. Ils règnent en mains de fer et perdent de vue souvent toute possibilité d'existence d'une force supérieure qui pourrait s'appliquer sur eux et les faire disparaitre. Dans le cas de Kadhafi cette force s'appelle l'OTAN. Je ne suis pour l\'ingérence et je crois fermement que les peuples doivent disposer d\'eux-mêmes. Ils doivent être autonomes, libres et souverains. Donc loin de moi l\'idée de supporter les puissances étrangères qui ont aidé à combattre celui que beaucoup d\'observateurs qualifiaient de despote, de dictateur. Cependant, il faut que les dirigeants apprennent que rien n\'est éternel et que le pouvoir doit rester une étape de leur vie, une période qu\'ils sont appelés à traverser. Il faut alors essayer de la traverser sans trop de troubles et sans y laisser de traces sombres.
La grandeur d'un chef d'état ne réside pas seulement dans la manière dont il gère le pouvoir qui lui a été confié par le peuple, elle ne réside pas non plus dans la puissance que lui confère ce pouvoir, mais elle se trouve plutôt dans la façon dont cet homme va léguer ce qui lui a été confié à son successeur pour assurer la pérennité de la paix, de la justice et ainsi espérer à une quelconque forme de démocratie. Une leçon que les présidents qui dirigent certains pays africains doivent se servir pour prétendre inscrire au moins une partie de leur nom dans le grand livre de l'histoire. Nelson Mandela en est une parfaite illustration de cette grandeur humaine qui dépasse les intérêts et traverse toutes les générations. La mort de Kadhafi doit servir d\'exemple à tout dirigeant qui pense que son règne est interminable, qu'il est superpuissant. Il est important que le dirigeant garde à l'esprit «que il ya une vie après le pouvoir » et qu\'il ne perde de vue sa condition humaine qui n'est pas différente de celle de ses semblables, c\'est-à-dire limitée dans le temps et dans les moyens.
Par Babacar BA Wakhtane.net
Deuxièmement, sa disparation doit nous interpeller sur la relation entre le pouvoir et son détenteur. Accepter de ne pas en faire une possession éternelle réduit une grande part les risques de dérapage incontrôlé dans la plupart des cas et qui sont souvent source de soulèvements populaires. Si comme le disait Lord Acton «le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument », sa gestion obéit à un double impératif (une vision, et la crédibilité). La longévité au pouvoir, avons-nous souvent l'habitude de penser, permet aux dirigeants de mieux servir leurs peuples. Mais les derniers événements survenus aux quatre coins du monde prouvent le contraire surtout quand il s'agit de peuples africains ou ce phénomène prend une tournure récurrente. L'artiste ivoirien Alpha Blondy chantait au début des années 90 « Le président élu ne peut être élu indéfiniment, un jour ou l'autre, le peuple voudra un changement ». Abdoulaye Wade au Sénégal, Paul Biya au Cameroun, Blaise Compaoré au Burkina Faso, pour ne citer que ceux là ont duré au pouvoir, mais le service rendu aux citoyens ne s'est pas amélioré. Ils gagneraient certainement à envisager une séparation heureuse avec le pouvoir. Les peuples qui ont compris et qui ne veulent pas se laisser trainer par le vent de la mondialisation ne continueront certainement pas à subir des injustices et des inégalités. Il n'est plus rare de voir qu'ils profitent des moyens que leur procurent les technologies de l'information, les nouveaux canaux de communication pour donner des ultimatums à certains dirigeants. Mais malheureusement, pour les dirigeants qui ignorent ce message, la fin reste toujours la même (fuite, exil ou mort). Ce qui est paradoxal et dommage, c'est que rares sont les présidents qui peuvent aujourd'hui en Afrique prétendre donner des leçons au peuple lybien. C'est la raison pour laquelle nul n'a le droit de leur ôter cette « victoire ». Le pouvoir n'est pas éternel et il faut savoir partir à temps.
Troisièmement on n'est jamais hyper puissant tout le temps face à un peuple. L'histoire n'a qu'une seule porte à offrir aux grands hommes: la plus grande. Pour y accéder, il faudra le mériter. Et pour le mériter, il faudra inscrire ses actions dans le temporel raisonnable en évitant de confondre la fugacité des événements et la lecture qu'on fera des actes qui demeurent. Ce n'est pas le temps que le dirigeant a fait au pouvoir qui va l'élever jusqu'à ce que son nom soit inscrit sur les tablettes de l'histoire, mais plutôt la renommée qu'il va laisser comme héritage. Il ne faut jamais qu'il oublie sa dimension humaine. Le pouvoir rend puissant et certains dirigeants en abusent. Ils règnent en mains de fer et perdent de vue souvent toute possibilité d'existence d'une force supérieure qui pourrait s'appliquer sur eux et les faire disparaitre. Dans le cas de Kadhafi cette force s'appelle l'OTAN. Je ne suis pour l\'ingérence et je crois fermement que les peuples doivent disposer d\'eux-mêmes. Ils doivent être autonomes, libres et souverains. Donc loin de moi l\'idée de supporter les puissances étrangères qui ont aidé à combattre celui que beaucoup d\'observateurs qualifiaient de despote, de dictateur. Cependant, il faut que les dirigeants apprennent que rien n\'est éternel et que le pouvoir doit rester une étape de leur vie, une période qu\'ils sont appelés à traverser. Il faut alors essayer de la traverser sans trop de troubles et sans y laisser de traces sombres.
La grandeur d'un chef d'état ne réside pas seulement dans la manière dont il gère le pouvoir qui lui a été confié par le peuple, elle ne réside pas non plus dans la puissance que lui confère ce pouvoir, mais elle se trouve plutôt dans la façon dont cet homme va léguer ce qui lui a été confié à son successeur pour assurer la pérennité de la paix, de la justice et ainsi espérer à une quelconque forme de démocratie. Une leçon que les présidents qui dirigent certains pays africains doivent se servir pour prétendre inscrire au moins une partie de leur nom dans le grand livre de l'histoire. Nelson Mandela en est une parfaite illustration de cette grandeur humaine qui dépasse les intérêts et traverse toutes les générations. La mort de Kadhafi doit servir d\'exemple à tout dirigeant qui pense que son règne est interminable, qu'il est superpuissant. Il est important que le dirigeant garde à l'esprit «que il ya une vie après le pouvoir » et qu\'il ne perde de vue sa condition humaine qui n'est pas différente de celle de ses semblables, c\'est-à-dire limitée dans le temps et dans les moyens.
Par Babacar BA Wakhtane.net