Guerre des générations ou volonté d’installation de Karim Wade et proches ?

Une guerre des tranchées qui a atteint son paroxysme mercredi. En effet, un groupe de hauts responsables du Parti démocratique sénégalais a porté sur les fonts baptismaux, « l’Alliance Bokk guiss guiss » en vue d’une participation aux prochaines législatives. A travers la création de cette entité, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, Pape Diop et Mamadou Seck, le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, le responsable libéral de Thiès, Abdou Fall, le ministre Thierno Lô, entre autres, franchissent un autre palier dans la fronde qu’ils mènent depuis quelques temps contre la décision de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade de confier « la confection » des listes du Pds à Omar Sarr. Pour eux, Me Wade veut « céder le parti à l’ancien ministre d’Etat, karim Wade et ses proches ». « Nous ne pouvons pas laisser passer. Wade veut donner le parti à Karim et à ses proches », s’est indigné Thierno Lô, responsable libéral à Darou Moukhty.

« Sous le couvert d’une redynamisation du parti, des méthodes suspectes sont appliquées au détriment d’un processus démocratique seul gage de succès et de cohésion », martèlent les frondeurs. « Avec la mise à l’écart de responsables reconnus du Pds du processus de confection des listes des prochaines élections législatives et surtout devant la volonté éventée de promouvoir des leaders par procuration, tout semble fait pour maintenir le Pds dans des options de prise de décision qui le conduiront inexorablement vers des défaites et des déchirures », ajoutent-ils.

Les frondeurs font ainsi visiblement allusion aux responsables de la Génération du concret, une structure née des flancs du Pds et parrainée par le fils du président. Et même si la création d’une liste parallèle à celle du Pds aux législatives semble être un danger pour la formation libérale, elle pourrait être un levier pour départager les deux générations. Celle qui fera un meilleur score pourra facilement se prévaloir d’une légitimité pour être propulsée à la tête du Pds.

Une attitude de Me Wade qui n’est en tout cas pas nouvelle si l’on sait que ce parti a toujours fonctionné de manière non démocratique, avec Me Wade qui a toujours décidé de tout. Ce dernier veut partir puisque sa carrière politique est derrière lui, mais en laissant le parti qu’il a toujours considéré comme son patrimoine entre les mains de ses proches, y compris Karim Wade. Une volonté de succession qu’il va lui-même organiser, comme il a du reste toujours souhaité le faire avec le pouvoir, à savoir se faire remplacer par son fils. Affaire donc à suivre.


SOURCE:nettali.net