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Guerre en Ukraine: comment utiliser au mieux les avoirs russes gelés en Europe pour soutenir Kiev?

Rédigé par leral.net le Samedi 18 Octobre 2025 à 11:09 | | 0 commentaire(s)|

Plutôt que de confisquer directement les avoirs russes gelés par l'Union européenne, une idée qui rencontre quelques réticences, une nouvelle idée fait son chemin à la Commission européenne : utiliser cet argent comme garantie pour débloquer un prêt massif afin de soutenir l'économie ukrainienne.


Guerre en Ukraine: comment utiliser au mieux les avoirs russes gelés en Europe pour soutenir Kiev?
Comment utiliser les avoirs russes gelés en Europe pour aider financièrement l'Ukraine à se défendre contre Moscou ? La question fait débat parmi les pays membres de l'Union européenne. Certains souhaitent confisquer cet argent, fruit des vagues de sanctions contre l'économie russe, pour le donner à Kiev. D'autres craignent pour la crédibilité financière de l'Union européenne si une telle méthode était appliquée. Pour mettre les Vingt-Sept d'accord, une nouvelle proposition a émergé.

Il s'agirait d’utiliser les avoirs russes gelés depuis le début de la guerre comme garantie pour un prêt de 140 milliards d’euros à Kiev. Depuis février 2022, environ 200 milliards d’euros appartenant à la Banque centrale russe ont été immobilisés à la suite des sanctions occidentales. Jusqu’ici, seule une petite partie les intérêts générés par ces avoirs — a été versée à l’Ukraine. Désormais, à Bruxelles, on réfléchit à un montage financier beaucoup plus ambitieux.

La Belgique encore réticente

Plutôt que de confisquer les avoirs russes, ils serviraient de garantie pour ce prêt colossal. L’idée, c’est que l’Ukraine rembourse une fois qu’elle aura reçu des réparations de guerre de la part de la Russie, lorsque la paix sera actée. Dans ce cas, Moscou pourrait récupérer ses avoirs. En revanche, si les sanctions sont levées sans que la Russie ait versé de réparations, il appartiendra alors à l'UE de rembourser Euroclear, l'institution financière où se trouvent ces 210 milliards d'avoirs russes, et qui a son siège à Bruxelles. Ce mécanisme fait encore l’objet de discussions, mais un compromis semble se dessiner sur le principe.



La Belgique, où se trouve Euroclear, s'est tout de même montrée très réticente, redoutant d'avoir à payer seule les pots cassés en cas de problème. Le gouvernement belge insiste particulièrement pour qu'un mécanisme de solidarité crédible soit institué, lui donnant l'assurance que les autres pays de l'UE ou le budget de l'Union, se porteront garants d'un éventuel remboursement, si nécessaire. Mais sans attendre le résultat de ces débats, la Commission envisage déjà comment utiliser au mieux cet argent.

C'est sur ce dernier point qu'un désaccord persiste entre les pays européens : faut-il utiliser cet argent uniquement pour financer l’effort de guerre, avec des achats d'armes à des fabricants européens, ou aussi pour soutenir le budget ukrainien au sens large ? En tout cas, ce projet figure au menu du prochain Conseil européen prévu à Bruxelles prévu le jeudi 23 octobre.

RFI