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HANDICAP, PLAIDOYER POUR UNE RÉADAPTATION INCLUSIVE ET ÉQUITABLE

Rédigé par leral.net le Jeudi 7 Août 2025 à 22:47 | | 0 commentaire(s)|

À l’occasion de la première Journée internationale des technologies d’assistance, célébrée jeudi à Dakar, les acteurs du secteur de la santé, de l’éducation et de l’inclusion sociale ont plaidé pour un accès équitable aux aides techniques.

De nombreuses voix se sont élevées, jeudi, à Dakar, pour une politique de réadaptation inclusive et équitable, à l’occasion de la Journée internationale des technologies d’assistance placées sous le thème ”Mon AT et Moi”.

Le Sénégal a célébré, pour la première fois, la Journée internationale des technologies d’assistance, une initiative portée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) à travers le Centre national d’appareillage orthopédique (CNAO), en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’UNICEF et le Partenariat ATscale.

La rencontre a réuni plusieurs acteurs institutionnels, experts médicaux et partenaires techniques et financiers autour des enjeux de la réadaptation fonctionnelle, de l’éducation inclusive et de l’accès équitable aux aides techniques.

Le professeur Ngor Side Diagne, spécialiste en médecine physique et de réadaptation, a plaidé pour une approche multidisciplinaire intégrant les volets médicaux, éducatifs, sociaux et environnementaux en matière de réadaptation fonctionnelle.

Abordant la réadaptation fonctionnelle, il a dénoncé la saturation des structures spécialisées et le flou juridique entourant certains centres comme Talibou Dabo.

Il a appelé à la décentralisation des services et à une meilleure prise en charge des enfants en situation de handicap dans les écoles ordinaires.

‘’La société évolue, la demande aussi. Il faut adapter notre système, créer d’autres centres spécialisés en région et surtout assurer l’équité éducative. L’école doit être un droit pour tous”, a-t-il dit.

Le représentant de l’OMS, Dr Ameth Gadiaga, a mis en lumière les disparités régionales et les obstacles structurels à l’accès aux technologies d’assistance, rappelant que seuls 7 des 14 régions disposent d’un centre d’appareillage.

Il a salué le projet “Bokk Naa Ci”, financé à hauteur de 2,5 millions USD (environ 1,5 milliard FCFA), qui vise à renforcer l’offre de services, promouvoir la production locale d’équipements, former des professionnels spécialisés et sensibiliser les communautés jusqu’en 2027.

Pour sa part, le professeur Alioune Badara Tall a présenté les résultats des enquêtes ATA et ATA-C, estimant à environ 800 000 le nombre de personnes vivant avec un handicap, soit environ 5 % de la population au Sénégal.

Il a identifié de multiples barrières financières, géographiques, institutionnelles, techniques et culturelles dans le cadre de la prie en charge.

Il a recommandé la création d’un comité national sur le handicap, l’intégration des aides techniques dans le circuit pharmaceutique et la promotion d’une production locale adaptée.

Le directeur de cabinet du MSAS, Samba Kor Sarr, a pour sa part souligné le rôle stratégique du CNAO, le Centre national d’appareillage orthopédique, en cours de transformation en institut national de réadaptation fonctionnelle.

Il a annoncé plusieurs partenariats pour renforcer les capacités régionales, rapprocher les services des populations et intégrer pleinement les dimensions psychosociales dans le processus d’appareillage et de réinsertion.

Le directeur du Centre Talibou Dabo, Aloyse Benoît Diouf, a souligné l’importance d’une approche pluridisciplinaire et technologique pour assurer une éducation inclusive aux enfants en situation de handicap moteur complexe au Sénégal.

”Le Centre, structure de référence relevant du ministère de la Santé, allie soins médicaux, soutien éducatif et technologies d’assistance, à travers un dispositif d’évaluation rigoureux et des aménagements spécifiques”, a-t-il rappelé, indiquant que cette approche a permis à plusieurs élèves d’atteindre des résultats scolaires probants, malgré des handicaps sévères.

Toutefois, le Dr Diouf a déploré des obstacles persistants, tels que le manque de transports adaptés et l’ambiguïté juridique entourant le statut des centres spécialisés, freinant leur financement et leur développement.

Il a appelé à une réforme de la formation des professionnels, à la décentralisation des structures et à une meilleure coordination entre les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’action sociale.

”Un enfant en situation de handicap est une promesse, pas un poids”, a-t-il affirmé, en plaidant pour une politique inclusive ambitieuse et cohérente

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Source : https://www.seneplus.com/societe/handicap-plaidoye...