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Habib Sy, ancien ministre, sur la gestion du pouvoir : « Gouverner n’est pas un tour de magie »

Invité de l’émission "Jury du Dimanche" sur iRadio, Habib Sy a reconnu la complexité de la gestion étatique, particulièrement dans le contexte actuel où le pouvoir est exercé par le duo Bassirou Diomaye Faye – Ousmane Sonko. Comme le rapporte "Le Quotidien", l’ancien ministre souligne que « gérer un État est extrêmement difficile ».


Rédigé par leral.net le Mardi 3 Juin 2025 à 10:14 | | 0 commentaire(s)|

Selon lui, « dans l’opposition, on propose un programme, mais au pouvoir, on fait face à une réalité différente : manque de moyens, budget déséquilibré, forte pression sociale. Ce n’est pas une question de baguette magique ».

Toujours d’après "Le Quotidien", Habib Sy estime que la mise en œuvre des politiques publiques reste conditionnée par les ressources disponibles. Il appelle à innover face aux contraintes budgétaires : « Il faut trouver des financements alternatifs et avancer par étape ». Il regrette également que la réduction du train de vie de l’État ne soit pas encore perceptible à ses yeux. « Il y a des niches dans le budget qui pourraient être mieux exploitées, comme le parc automobile ou les fonds spéciaux, pour envoyer un signal fort », plaide-t-il.

S’il reconnaît des efforts du régime actuel en matière de gouvernance — notamment en ce qui concerne la reddition des comptes, la gestion administrative ou encore la réduction du nombre de ministères — il émet des réserves : « Un ministre trop chargé devient inefficace. Il faut doser pour garantir l’efficacité », avertit-il, en se basant sur sa propre expérience.

Sur le plan personnel, Habib Sy a tenu à rappeler son engagement aux côtés de Pastef, particulièrement durant la période où le parti avait été dissous. « Ma maison à Keur Gorgui était devenue son quartier général. J’ai pris des risques réels, exposé ma famille », confie-t-il. Il dit avoir consenti plus de sacrifices pour Pastef que pour le PDS, son ancien parti.

Interrogé sur ses ambitions, il se veut clair : « Je n’ai jamais sollicité de poste, encore moins celui de ministre. Ce rôle de président du conseil d’administration de la Senelec m’a presque été imposé ». Il affirme s’épanouir dans cette fonction qu’il juge « exigeante » mais « passionnante », assurant : « Un Pca travaille. J’ai un bureau, j’y suis régulièrement ».

Avec ces déclarations, Habib Sy réaffirme sa loyauté à la nouvelle équipe au pouvoir, tout en appelant à une gestion pragmatique et responsable de l'État.