Leral.net - S'informer en temps réel

Hommage à Salif Mbaye, ancien maire de la commune d’arrondissement de Dieuppeul-Derklé. (1955 – 2021) : Un homme de conviction s’en va !

Rédigé par leral.net le Samedi 10 Avril 2021 à 23:20 | | 0 commentaire(s)|

Hommage à Salif Mbaye, ancien maire de la commune d’arrondissement de Dieuppeul-Derklé. (1955 – 2021) : Un homme de conviction s’en va !

Lundi 05 Avril 2021, il est 20 heures 32 minutes. M’asseyant dans le salon d’un ami d’enfance, Aboubacar MACALOU, sis à Dieuppeul, dans le cadre d’une visite privée de routine, un coup de fil d’un jeune de Derklé, Abdou Aziz SARR, m’estourbit par l’annonce du probable nouvelle de ta disparition. Allahou Akbar, lançai – je. J'en fis le point à mon vis-à-vis tout en appelant Idrissa DIOP de Castors, Ben, de son sobriquet, l’interrogeant sur la véracité d’une telle information. Diantre ! Abattu, il me revient, une minute après avoir appelé ton poulain, Moustapha SÈNE, qui lui en fit l’aveu, de la station où il se trouve, ton domicile.

Flagellé dans tout mon être, je prends congé de mon ami, pour regagner ma demeure, annoncer la nouvelle, prier « Isha » et pour toi, avant de me rendre, illico, chez toi, sur la même route qui jouxte nos deux maisons. Une atmosphère indescriptible, le nec –plus - ultra de la tristesse et de la consternation habite ta maison. Je débite des mots de soutien, d’encouragements et de témoignages à l’endroit des tiens, je dis : madame MBAYE, tes fils et le même Moustapha qui me dit : « Oui, il est parti à la suite d’un malaise, vers 18 heures. ».

Émotionné comme tous, je devise avec tes proches, Djadji MBOUP, ton conseiller spécial, Abdoul Mounaph HANNE et autres sur les circonstances de cette disparition brutale. Hélas ! Nous nous en remettons au Créateur : « Fa Haaloun Limaa youriidou ». Au tréfonds de ma personne, je n’y crois pas, non pas parce que je suis mécréant, mais parce que tout simplement, étant un être humain avec toutes ses naturelles imperfections d’humain. Du coup, les sages propos instamment entendus, replacèrent ma tête entre mes épaules.

Oui, Salif, tu viens de nous quitter. Toi, le maire dont j’ai été le premier adjoint. Et je fonce rapidement chez Ludovic Alihonou, à cent mètres, lui, qui fut le deuxième adjoint. Je le trouve assis dans son salon, taciturne et effaré, le regard hagard par moments, devisant avec un jeune ami, Sacré Diouldé. Pas plus tard que la veille, le dimanche de Pâques, nous parlions de notre compagnonnage à la tête de ladite mairie, autour du traditionnel déjeuner auquel nous convie, annuellement, notre ami chrétien. Je parle de Assane THIAM, le troisième adjoint au maire et moi, le premier.

Le lendemain matin, à la grande mosquée de Castors, en prélude à la levée de ton corps, nous assistons au récital de Coran suivi de témoignages de la part de parents, de proches, et de connaissances diverses. Je fis l’avant dernier. D’abord parce que ton ami Boubacar Charles DIALLO dit Taw, - qui a dirigé ton cabinet municipal - me l’a demandé, mais aussi et surtout parce que je fus un de tes plus proches collaborateurs. Et conformément à un Hadith du prophète Mohamed (psl), en de pareilles circonstances, injonction nous est faite de dire les bonnes œuvres du défunt et de s’abstenir du contraire, s’il existe. 

Mon intervention est articulée autour d’une note de prière et de rappel divin. La date de notre connaissance, ton franc – parler, ton intelligence, ton savoir – faire administratif dont j’ai tant parlé et même, durant notre mandat. Aussi, j’enchaine en relevant nos divergences principielles quant à la gestion municipale - toi le maire et nous tes trois adjoints. Car, heureusement, qu’en bon intellectuel, je ne dis pas en bon diplômé – parce que n’est pas intellectuel tout diplômé - tu sais ce qu’est un débat d’idées, et dans le cas d’espèces, la recherche de la résurgence de la lumière qui oriente la municipalité, ne pouvant émaner que de ces fructueuses discussions campées uniquement sur la bible des Collectivités locales ; celle – la, dénommée, aujourd’hui, Code Général des Collectivités Locales (C.G.C.L.). « L’hypocrisie » fut le point d’orgue de mon propos, car comme la haine, cette vertu des faibles et des pleutres, ce cancer bien sénégalais, tu l’as abhorrée comme nous, il faut le dire. Dès lors, seule la vérité a été le dénominateur commun de nos débats entre élus. Je sais que tu le confirmes.

2007, date de notre connaissance lors de la lutte contre la « cantinisation » des écoles dans notre commune, le sort croise nos chemins, en faisant de l’année 2009, la date de notre accession au faîte de la mairie via la coalition Bennoo Siggil Sénégal. Je retire ma candidature au profit de la tienne, enjoignant mes camarades de parti de te soutenir. Dieu sort des langes le Bureau municipal suivant : Salif MBAYE, Mame Abdoulaye TOUNKARA, Ludovic Alihonou et Assane THIAM.

Ainsi sort des limbes un compagnonnage parfois incompris par notre environnement immédiat, pourquoi ? Parce que méconnaissant la haute idée que nous nous sommes faite de la gestion de l’institution municipale. Et donc, devant Dieu et devant les hommes, nous rendons et nous rendrons compte. Or donc, le strict respect des textes fut notre viatique. Nous l’avons pratiqué, avec toi, sur la base d’un respect mutuel. Respect entre élus mais aussi respect entre frères car tu as été et tu es resté un grand – frère. Je ferai la fine bouche si je fais l’économie de l’atmosphère parfois électrique qui embaumait et les réunions du Bureau municipal et celles du Conseil municipal. Que de rigueur !

Des débats francs, sincères, parce qu’aussi nous le sommes par nature, avec comme soubassement des arguments tirés de textes. Voilà pourquoi il est arrivé qu’une réunion de Bureau municipal ait duré 4 tours d’horloge, ou que le vote d’un budget annuel ait commencé à 19 heures pour finir à 2 heures du matin. « Ne jamais escamoter les réunions » fulminait, fréquemment, Ludovic. Nous avons, toujours, égrené avec force arguments le chapelet des points inscrits à l’ordre du jour. Nous sommes fiers d’en avoir la conscience tranquille. Et tu me l’as confirmé. Tu m’as même dit que notre Bureau municipal fait l’exception dans le landerneau des Collectivités Locales. Idée que nous autres avons plusieurs fois, alléguée.

www.dakaractu.com


Source : https://www.dakaractu.com/Hommage-a-Salif-Mbaye-an...