leral.net | S'informer en temps réel

Imam Mbaye Niang (Député): ‘Les frais de voyage de Wade pourraient subventionner le riz'

Si le président de la République renonçait à ses voyages ‘ inutiles ’, les dépenses qui leur étaient affectées pourraient servir à subventionner le riz. C’est la conviction de l’Imam Mbaye Niang qui a, par ailleurs, abordé l’affaire du dépassement budgétaire ainsi que celle de la motion de censure que lui-même avait initiée contre le gouvernement Soumaré.
Wal Fadjri : L’actualité, c’est la décision de l’Etat d’arrêter de subventionner le prix du riz. Comment le Mrds apprécie-t-il cette décision ?

Source : Walf Fadjri


Rédigé par leral.net le Mardi 19 Août 2008 à 11:25 | | 0 commentaire(s)|

Imam Mbaye Niang (Député): ‘Les frais de voyage de Wade pourraient subventionner le riz'
Imam Mbaye Niang : L’Etat doit fonctionner en termes de priorité. Il se cache derrière les difficultés économiques pour supprimer cette subvention alors qu’il a d’autres dépenses inutiles qu’il est en train d’effectuer. Notamment la construction de la statue sur l’une des Mamelles à coup de milliards (elle va coûter 11 milliards, Ndlr). En somme, le prix de la subvention du riz pendant deux ans. Si le président de la République acceptait de renoncer à ses voyages inutiles, les sommes destinées à cela pourraient servir à subventionner le riz. Ce n’est pas un problème de possibilité, mais plutôt de priorité. Si des pressions étaient exercées sur l’Etat, il n’allait pas supprimer la subvention. Il allait, au contraire, supprimer d’autres dépenses inutiles.

Wal Fadjri : Vous vous activez depuis l’affaire du dépassement budgétaire, à collecter des signatures au Parlement pour voter une motion de censure et renverser le gouvernement.

Où en êtes-vous ?

Imam Mbaye Niang : Nous n’avons pas pu réunir les quinze signatures indispensables pour le dépôt de la motion de censure. Mais nous avons changé de stratégie en déposant une lettre au bureau de l’Assemblée nationale pour la convocation du Premier ministre et de son gouvernement à l’Assemblée pour qu’ils s’expliquent sur ces dépassements budgétaires. Conformément au règlement intérieur de l’Assemblée nationale, nous avons déposé la lettre au bureau de l’Assemblée depuis le 12 août. Parce qu’à défaut de pouvoir réunir les quinze signatures au niveau de l’Assemblée nationale, le règlement intérieur nous offre cette possibilité.

Wal Fadjri : Selon des informations non démenties, les demandes d’explication que le chef de l’Etat a exigées de certains de ses ministres ont été reçues et acheminées aux bailleurs.

Quelle lecture en faites-vous ?

Imam Mbaye Niang : Ma lecture, c’est que nous avons déploré le fait que ces dépassements budgétaires soient décelés par une institution internationale alors qu’au Sénégal, il y a beaucoup de dispositifs législatifs pour exercer un contrôle sur le gouvernement et ses démembrements. Cela dénote une léthargie de ces organes. Le premier organe de contrôle dans un pays démocratique, c’est l’Assemblée nationale. Elle doit pouvoir convoquer tous les démembrements de l’Etat pour les auditionner. Mais il faut regretter que tout au début, cela a été la volonté des députés, mais que cet élan a été brisé par le refus de l’Anoci de déférer à la convocation de l’Assemblée nationale. Mais les autres organes de contrôle ne devaient pas avoir des difficultés pour déceler un tel dépassement. Et le fait que le Fmi le fasse, montre que ces institutions sont beaucoup plus vigilantes que les nôtres, ce qui ne devait pas être le cas. Si on veut développer notre pays, il faudra que ces dispositifs législatifs en charge de contrôler l’Etat, soient efficaces. Ces organes de contrôle sont là, et les Sénégalais ne savent rien du tout de ce dépassement. Alors que des rapports annuels doivent être publiés pour permettre aux gens de voir leur utilité parce qu’ils engloutissent beaucoup d’argent.

Senegal Leral