Immunité parlementaire : Diakhaté écarte la volonté de nuire à l’activité parlementaire

Il s'exprimait lors de la séance plénière pendant laquelle l'Assemblée nationale a levé l’immunité parlementaire de ces trois députés.
Moustapha Diakhaté, président de la commission ad hoc chargée de statuer sur la demande adressée à l'Assemblée nationale par le Procureur spécial de la CREI, a indiqué que la procédure ''ne remet pas non plus en question le principe de la séparation des pouvoirs'' au Sénégal.

''Il s’agit tout simplement de permettre à la justice sénégalaise de poursuivre convenablement les enquêtes'' sur les biens présumés mal acquis par les trois députés, tous d'anciens ministre entre 2000 et 2012, a argué M. Diakhaté.

''L’immunité parlementaire n’est pas un privilège abusivement extensible [...]'', a-t-il encore dit, soulignant que ''la demande de levée de l’immunité parlementaire reste une pratique républicaine bien ancrée au Sénégal''.

Le président du groupe BBY a soutenu que ''dans le processus d’examen de ces demandes, nous avons tenu sans concession à veiller à la respectabilité de l’institution parlementaire''.

Sokhna Dieng Mbacké (non inscrite) a pris son contrepied en affirmant que la mesure ciblant ces trois députés ''fragilise et banalise la fonction de député''.

Cent-treize députés ont voté pour la levée de l'immunité de Oumar Sarr N°1, Abdoulaye Baldé et El Hadj Ousmane Alioune Ngom en adoptant le rapport de la commission ad hoc chargée de statuer sur la demande adressée à l'Assemblée nationale par la CREI.

Cinq députés, dont Sokhna Dieng Mbacké, ont voté contre la levée de leur immunité parlementaire. Abdoulaye Makhtar Diop (non-inscrit) s'est abstenu.

Les députés du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates (opposition), auquel appartiennent Oumar Sarr N° 1 et El Hadj Ousmane Alioune Ngom, bien que présents à la plénière n'ont pas participé au vote.

Modou Diagne Fada, membre des Libéraux et démocrates, a dénoncé ''une procédure bâclée''. Il a soutenu que ''le mépris a été la règle d'or'' dans la procédure utilisée par la majorité.

La CREI présume que les trois députés se sont illicitement enrichis quand ils étaient dans le gouvernement, entre 2000 et 2012. Le levée de leur immunité parlementaire permettra aux autorités judiciaires de les enquêter.