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Injustice judiciaire au Sénégal : Le cas Lat Diop au cœur des critiques

Rédigé par leral.net le Mercredi 13 Août 2025 à 03:23 | | 0 commentaire(s)|

« Il est inacceptable que les voleurs de poulets aillent en prison, tandis que les kulunas des milliards sénégalais bénéficient de bracelets électroniques. » Dans une sortie très remarquée, Guy Marius Sagna, une voix critique de l’actualité judiciaire au Sénégal, a dénoncé avec véhémence, ce qu’il qualifie d’« injustice criante » dans le traitement des délits par […]

« Il est inacceptable que les voleurs de poulets aillent en prison, tandis que les kulunas des milliards sénégalais bénéficient de bracelets électroniques. »

Dans une sortie très remarquée, Guy Marius Sagna, une voix critique de l’actualité judiciaire au Sénégal, a dénoncé avec véhémence ce qu’il qualifie d’« injustice criante » dans le traitement des délits par le système judiciaire sénégalais. « Je le répète, il est inacceptable d’avoir un système judiciaire qui envoie les voleurs de poulets en prison et qui accorde des bracelets électroniques aux kulunas qui ont pillé les milliards des Sénégalais », a-t-il affirmé, pointant du doigt une profonde inégalité de traitement entre petites infractions et crimes économiques majeurs.

Cette déclaration intervient alors que la justice sénégalaise se retrouve une nouvelle fois sous les projecteurs avec la situation de Lat Diop, un homme d’affaires impliqué dans une affaire judiciaire sensible. Récemment, la chambre d’accusation financière a ordonné la libération sous contrôle judiciaire de Lat Diop, assortie d’une assignation à résidence sous bracelet électronique. Une décision qui a suscité débats et controverses dans l’opinion publique, certains y voyant un signe d’indulgence envers les gros dossiers, quand d’autres la perçoivent comme un signe de modernisation du système judiciaire.

Une justice perçue comme à deux vitesses ?

La sortie de Guy met en lumière un sentiment largement partagé par une partie de la population sénégalaise : celui d’une justice à deux vitesses. D’un côté, les petits délits, souvent liés à la survie quotidienne comme le vol de poulets, sont sanctionnés fermement et conduisent rapidement à des peines de prison. De l’autre, les affaires de grande corruption ou détournement de fonds publics, bien que graves, semblent bénéficier de mesures plus souples comme la mise sous bracelet électronique, ce qui est perçu comme une forme d’impunité.

Cet état de fait pose un véritable défi au Sénégal dans sa quête d’un État de droit égalitaire et crédible. La justice, pour être respectée et efficace, doit impérativement montrer qu’elle ne fait pas de distinction selon la taille ou l’influence des prévenus.

Le cas Lat Diop, un symbole

L’affaire Lat Diop illustre parfaitement cette problématique. Acteur important du monde économique, sa mise sous bracelet électronique plutôt qu’en détention stricte a alimenté un débat sur la cohérence et l’équité des décisions judiciaires dans les dossiers financiers. Alors que la justice doit garantir la présomption d’innocence et la protection des droits, elle doit aussi rassurer l’opinion sur sa fermeté face à la corruption et aux malversations qui sapent la confiance des citoyens dans leurs institutions.

La sortie de Guy est un cri d’alarme qui appelle à une réforme profonde du système judiciaire sénégalais. Il s’agit de bâtir une justice qui ne soit ni laxiste ni inégalitaire, mais qui traite chaque dossier avec la même rigueur, peu importe la nature ou la notoriété des mis en cause. La crédibilité du pays en dépend, tout comme la confiance des Sénégalais en leur État.



Source : https://xalimasn.com/2025/08/13/injustice-judiciai...