Interview de Mussili, la voix derrière l'AKA SHOW

Pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?

Mussili, jeune gabonaise, passionnée de culture et d'audio-visuel.

Comment passez-vous de la passion à une émission ?

J'ai toujours souhaité faire de la radio et animer une émission. C'est une première, mais également un projet de longue date qui s'est concrétisé il y a peu, grâce à Gabonews qui m'a donné cette opportunité.
Cette émission trouve son essence dans ma passion pour la culture afro-caribéenne, dont j'ai encore beaucoup à apprendre, mais aussi dans la volonté d'œuvrer pour que tous les Africains et Afro-descendants puissent se retrouver.

Vous mettez un point d'honneur dans votre émission : ce trait d'union entre les deux peuples qui en ai un. Comment s'est fondée cette pensée ?

Oui, pour l'instant, ce trait d'union n'est peut-être pas flagrant aux yeux de tous, car pour asseoir le concept, je joue pour le moment de la musique de la caraïbe et consacre des interviews à des personnalités africaines, artistes, mais pas seulement... Il y a également deux rubriques qui me permettent d'évoquer soit l'Afrique, soit la Caraïbe. D'une part la rubrique Joyeux Anniversaire où je mets en avant un natif du jour issu de l'une ou l'autre terre, puis il y a la Chronique Hebdomadaire où j'aborde des faits, ou présente des personnalités, historiques ou culturelles de la terre mère ou de la diaspora.

J'espère dans un avenir proche approfondir cette démarche en abordant des thématiques communes qui relèvent de nos réalités. Et pourquoi pour aller plus loin, en parvenant à organiser et à mettre sur pieds des événements qui permettront une rencontre concrète, ainsi que la mise en place de réseaux pour fortifier les liens déjà tissés entre africains et afrodescendants.

En parlant de vos invités : vous avez jusqu'à présent un certain type de rappeurs, plutôt conscients et quadra, que vous semblez connaître. Comment vous les choisissez ?

[Rires] En réalité, recevoir des invités demande une organisation particulière. Il faut en effet contacter les uns et les autres à l'avance, et les choses se font en fonction des disponibilités de tout un chacun. Effectivement jusqu'ici, troisième émission, je n'ai reçu que des rappeurs, mais bientôt, je l'espère, nous aurons des réalisateurs, des psychologues, des agriculteurs, des botanistes et autres scientifiques. Je ne souhaite pas rester cantonnée à une catégorie en particulier. C'est le hasard qui a fait que les choses se soient enchaînées de la sorte, pour l'instant.

Quant à la question de savoir comment j'ai choisi ces rappeurs, j'ai connu Ricky et Larame à l'école, pour dire les choses simplement. Quant à Mc Essone, j'ai fait sa connaissance lors du café-concert d'une artiste gabonaise qui est aussi entrepreneure et a sa structure d'événementiel.

Je suis bien évidemment ouverte à recevoir tout type d'invités du moment que le contenu proposé soit conforme aux valeurs que nous souhaitons diffuser. Nous préférons mettre en avant un contenu éducatif et soucieux de valoriser la notion de respect, qui nous édifie davantage sur qui nous sommes, d'où nous venons et où nous allons.

Avez-vous exercé un art où vous vous êtes arrêtée à l'écoute et la lecture ?

J'ai chanté dans une chorale étant plus jeune, et j'ai toujours été amatrice de chant, de musique et d'autres types d'arts, mais sans jamais rien tenter d'un point de vue professionnel.

Qui vous inspire en termes d'intervieweur ?

Le présentateur de la tribune des auditeurs, Patrick Charferry, sinon je retiens davantage le nom des émissions et leurs concepts que les noms des personnes qui y font des interviews.

Par exemple ?

B World Connection avec Brother Jimmy, son émission avait aussi pour but de présenter et valoriser l'univers afrodescendant. Je me rappelle notamment d'un épisode qu'il avait consacré aux kongos vivant aux Antilles.

Quelles sont vos principales influences culturelles ?

Les films, La rue case nègre et Malcolm X, Pierre Claver Akendengué pour la musique. La liste est vraiment longue. Les auteurs Tony Ferbac et Dibombari Mbock.

Les élections législatives approchent avec pour la première fois deux sièges pour la diaspora. Toi qui est intéressée par la relation communautaire : qu'en penses-tu ? Ton émission parle aussi bien à ceux sur le plan local avec la station et l'international avec le site.

[Rires] Je ne sais pas si on parle de la même diaspora. Celle à laquelle nous faisons référence n'est autre que la communauté afrodescendante n'appartenant pas à l'espace géographique caribéen. Par diaspora, nous entendons le large espace du nord au sud et de l'est à l'ouest où se retrouvent, d'une manière ou d'une autre, des personnes d'ascendance africaine.

Il est plus précisément question d'arrière-petits-fils et filles d'Africains déportés et mis en esclavage.
De plus, l'émission se veut apolitique, car désireuse de rassembler et non diviser, or les exemples montrant que la politique peut parfois donner lieu à des divisions ne manquent pas, hélas.