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Iran: face à la crise, réformateurs et modérés prônent une normalisation des relations avec les États-Unis

Rédigé par leral.net le Jeudi 21 Août 2025 à 11:36 | | 0 commentaire(s)|

Près de deux mois après la fin de la « guerre des 12 jours » avec Israël et les États-Unis, et la destruction des sites nucléaires iraniens, la situation n’est toujours pas revenue à la normale en République islamique d'Iran. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, est absent de la scène politique depuis trois semaines et certains groupes réformateurs et des personnalités modérées, comme l’ancien président Hassan Rohani, prônent une normalisation des relations avec les États-Unis.


Iran: face à la crise, réformateurs et modérés prônent une normalisation des relations avec les États-Unis
Hassan Rohani a affirmé dans un discours que les forces armées, notamment les Gardiens de la Révolution, devaient retourner à leur caserne et abandonner toute activité économique ou politique. Il a aussi déclaré que l’Iran était à un tournant et devait normaliser ses relations avec les pays occidentaux, notamment les États-Unis.

Son ancien ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif est allé dans le même sens, dans un article publié par la revue Foreign Affairs. Il y affirme qu’après la guerre menée par Israël et les États-Unis, l’Iran devait changer d’approche dans ses relations avec les pays de la région, mais aussi les pays européens et les États-Unis.

De son côté, la coalition des partis réformateurs a demandé dans une lettre la suspension de l’enrichissement d’uranium, une normalisation des relations avec l’Occident, mais aussi la libération de tous les prisonniers politiques.

Les ultraconservateurs hostiles face à un tel changement

Les ultraconsevateurs ont dénoncé ces positions, en particulier la demande de suspension de l’enrichissement d’uranium, mais aussi celle sur la normalisation des relations avec les États-Unis. Cela car ces derniers ont non seulement aidé Israël, mais aussi participé directement dans la guerre en bombardant les sites nucléaires du pays.

Certains conservateurs affirment que de telles positions affaiblissent la position du pays et préparent le terrain à de nouvelles frappes de la part d’Israël, mais aussi les États-Unis, qui exigent la fin des activités nucléaires iraniens. Ce que Téhéran refuse pour l’instant. Israël, les États-Unis et les pays européens demandent aussi une limitation du programme balistique de Téhéran, notamment la portée des missiles à moins de 400 kilomètres.

Pour les ultraconservateurs, cela prépare l’Iran à un scénario à la libyenne ou à l’Irak de Saddam Hussein. Mais des réformateurs ont également critiqué ces positions en affirmant que de telles demandes affaiblissaient le gouvernement du président Massoud Pezeshkian.

Changer complètement la politique du pays vis-à-vis de l'Occident

Sur le plan politique, la mort d’une vingtaine de hauts commandants des Gardiens de la Révolution lors des frappes israéliennes a affaibli les ultraconservateurs au sein du système.

Dans le pays, la situation économique aussi ne cesse de s’aggraver. Des coupures d’électricités quotidiennes se poursuivent : dans certaines zones, elles durent plus de six ou sept heures par jour. Certaines zones industrielles connaissent également des pénuries d’eau potable pendant plusieurs heures par jour.

Avec les sanctions de plus en plus dures imposées par les États-Unis, il y a aussi des restrictions pour les exportations pétrolières. Cela provoque une inflation qui frappe toutes les couches de la société, en particulier les couches populaires et moyennes.

Le gouvernement du président Massoud Pezeshkian a du mal à gérer la situation. Ce qui pousse une partie des réformateurs et des modérés de chercher à changer complétement la politique du pays envers l’Occident, en espérant une porte de sortie.

RFI