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Israël dément l'état de famine à Gaza et rejette le rapport des Nations unies

Rédigé par leral.net le Samedi 23 Août 2025 à 11:47 | | 0 commentaire(s)|

Israël réagit avec des mots très forts au rapport de l’ONU qui confirme qu’une famine est en cours dans le gouvernorat de Gaza et qu’elle devrait s’étendre à ceux de Deir Al-Balah et de Khan Younès d’ici à la fin du mois de septembre. Il n’y a pas de famine dans l’enclave palestinienne, affirment les responsables israéliens.


Israël dément l'état de famine à Gaza et rejette le rapport des Nations unies
Un mensonge éhonté, selon le Premier ministre israélien. « Israël n’a pas de politique de famine. Israël a une politique de prévention de la famine », « les seuls à être délibérément affamés à Gaza sont les otages israéliens », poursuit un communiqué du bureau de Benyamin Netanyahu. Israël contre-attaque. « Il s’agit d’un rapport fabriqué sur mesure sur la base de données fausses et partiales émanant en partie du Hamas ». Le rapport de l’ONU « ignore les efforts humanitaires d’Israël et les vols systématiques de l’aide par le Hamas », déplore encore Israël pour qui ce rapport finira dans les poubelles de l'Histoire.

Les relations entre Israël et les agences onusiennes sont tendues depuis des décennies. Mais elles se sont considérablement détériorées depuis le 7 octobre 2023. Dans le collimateur d'Israël, en particulier : l’Unwra, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, la principale agence d'aide à Gaza. Israël l’accuse de perpétuer le statut de réfugié palestinien. Et a affirmé que des employés de l’Unwra ont participé aux attaques du 7 octobre. Une accusation qui a été mise en doute par les renseignements américains.

Manque de volonté politique
Le rapport rendu public par l'ONU n'est qu'un épisode de plus dans la longue liste des institutions internationales ayant alerté sur le risque de famine, de crimes de guerre et même de génocide à Gaza. Et pourtant, rien n'est fait pour y mettre un terme. C'est ce que déplore l’association des Juristes pour le respect du droit international (Jurdi). Le magistrat Ghislain Poissonnier en est le vice-président.

« Cela fait plusieurs mois que les agences des Nations unies et les ONG internationales respectées, comme Médecins sans frontières ou Human Rights Watch, alertent la communauté internationale sur le risque imminent de famine. Ces alertes n'ont pas été entendues par la communauté internationale qui n'a pas exercé de pression sur l'État d'Israël. Aujourd'hui, on est dans une situation de famine avérée. Malheureusement, la communauté internationale a été sourde à ces appels. Ni la France, ni les États européens n'ont pris les mesures concrètes des sanctions ou n'ont exercé de pression sur l'État d'Israël pour que la situation change sur le terrain et que le risque de génocide ne reste qu'un risque. Or, on constate depuis 20 mois que la situation ne cesse de s'aggraver et que les risques qui ont été énoncés se réalisent ».

« Le problème, il n'est pas tellement de caractériser juridiquement à la fois les crimes et la situation à Gaza, le problème, il réside en ce qu'il n'y a pas de volonté politique pour prévenir ces crimes, pour les empêcher et surtout pour les réprimer. Cela nécessite que les États agissent concrètement, en prenant bien sûr des initiatives politiques, militaires et diplomatiques. Mais aussi que derrière, il y ait toute une mobilisation qui s'engage pour faire sanctionner ces crimes. C'est-à-dire des enquêtes qui soient conduites, des sanctions qui soient prises, des poursuites pénales qui soient engagées, etc ».

Pour dénoncer l'absence de sanctions contre Israël, considérée comme une forme de complicité passive, l'association a déposé un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne contre la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne.

RFI