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Israël lance son offensive terrestre et envoie ses troupes «vers le centre» de la ville de Gaza

Rédigé par leral.net le Mardi 16 Septembre 2025 à 14:06 | | 0 commentaire(s)|

L'armée israélienne a annoncé le lancement mardi 16 septembre avant l'aube de son offensive terrestre majeure sur la ville de Gaza, des troupes progressant « vers le centre » de la plus grande ville du territoire palestinien. Cette nouvelle étape a été déclenchée après une nuit de bombardements intenses visant la ville, quelques heures après une visite à Jérusalem du secrétaire d’État américain. Marco Rubio était venu réaffirmer le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas.


Un responsable militaire israélien a annoncé mardi que la phase « principale » de l'offensive au sol avait débuté. « L'offensive principale sur la ville de Gaza a commencé la nuit dernière (...) nous savons qu'il y a des milliers de terroristes du Hamas dans la ville de Gaza », a-t-il déclaré. L'armée a estimé que « 2 000 à 3 000 » combattants du Hamas sont retranchés dans la plus grande ville du territoire palestinien.

« Nous avançons vers le centre » de la ville de Gaza, a-t-il dit. Interrogé par les journalistes sur la position des soldats israéliens dans la ville palestinienne et la possibilité d'une progression des troupes vers le cœur du centre-ville, il a répondu : « oui ». « La nuit dernière, nous sommes passés à l'étape suivante, la phase principale du plan pour la ville de Gaza (...) les forces du commandement sud de l'armée israélienne ont étendu les activités terrestres dans le principal bastion du Hamas à Gaza, qui est la ville de Gaza », a-t-il ajouté.

Une nouvelle phase condamnée par Berlin et qui va « complètement dans la mauvaise direction », selon le ministre des Affaires étrangères allemand, Johann Wadephul. Le pays lance « un appel pressant au gouvernement israélien, ainsi qu'à tous ceux qui sont en contact avec le Hamas », pour retrouver « la voie des négociations de cessez-le-feu et d'un accord sur la libération des otages », a-t-il déclaré.

« Il y a des bombardements partout »

Peu avant, des explosions violentes avaient secoué la ville de Gaza pendant la nuit. Selon plusieurs témoins joints par l’AFP, des bombardements « massifs et incessants » ont visé des quartiers résidentiels dans la nuit de lundi à mardi 16 septembre. « De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris », raconte Ahmed Ghazal, un habitant de 25 ans. « J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe », « trois maisons » d'un bloc résidentiel « ont été complètement rasées ». « De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris. »

Entourée de ses quatre enfants, Fida, mère de famille, a décidé de quitter la ville de Gaza après cette nuit éprouvante. « Il y a des bombardements partout. Partout ! Le bruit que ça fait est vraiment fort et effrayant. Je ne supporte plus ça. La situation est vraiment très très dangereuse », souffle-t-elle au micro de Amira Souilem, notre correspondante à Ramallah. « J’ai peur pour mes enfants. Ils sont ce que j’ai de plus précieux. C’est pour eux que je vais partir. Comme nous n’avons pas de moyens de transport, on va marcher. Peut-être 6 ou 7 kilomètres. Je ne vais rien prendre avec moi, je ne suis pas capable de porter quoi que ce soit en plus. Je vais tout laisser derrière moi. On va partir. On ne peut plus supporter ça. Non, on n’a plus de forces… »

Des témoins sur place affirment avoir vu des attaques d’hélicoptères de combats ainsi que des files de tanks dans les rues de la plus grande ville de l’enclave palestinienne, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Israël dit durcir son offensive afin d’en finir avec le Hamas définitivement. Pour Eyad Amawi, coordinateur de l’aide humanitaire pour des ONG palestiniennes à Gaza, l’objectif de ces bombardements massifs est tout autre : « Le message est clair : vous n’avez plus de foyer, plus de sécurité et Gaza n’est plus vivable. Des maisons, des rues, des écoles, des quartiers, des souvenirs sont détruits… En détruisant ce tissu, il s’agit de rendre la vie à Gaza impossible. Il s’agit de mettre en place les conditions physiques et psychologiques qui vont faire accepter à la population de partir vers le sud et ensuite vers une destination inconnue », affirme-t-il.

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza Mahmoud Bassal évoque un « massacre majeur », avec un nombre de morts, de blessés et de disparus « qui continue d'augmenter ». Mardi, la Défense civile a fait état de 27 morts à travers le territoire, dont plusieurs dans la ville de Gaza. Un bilan qui intervient au lendemain d'autre également lourd : au moins 49 Palestiniens avaient péri lundi, dont plus de la moitié à la ville de Gaza, selon la Défense civile, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Plusieurs familles d’otages détenus à Gaza ont passé la nuit devant la résidence du premier ministre israélien, craignant pour la vie de leurs proches si l’offensive au sol s'accélère, raconte notre correspondante à Jérusalem, Frédérique Misslin.

Un soutien « indéfectible » à Israël

Quelques heures avant ces frappes, le secrétaire d’État américain Marco Rubio, en déplacement à Jérusalem, avait réitéré le « soutien indéfectible » de Washington à Israël. Il s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution « diplomatique » à Gaza, qualifiant le Hamas d'« animaux barbares ».

Avant de quitter Israël pour le Qatar, où il se rend ce mardi pour « réaffirmer le soutien total des États-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne » du 9 septembre contre des chefs du Hamas, Marco Rubio a estimé que le Hamas avait une « fenêtre très courte » pour accepter un accord. « Les Israéliens ont commencé à mener des opérations [sur la ville de Gaza]. Nous pensons donc que nous avons une très courte fenêtre de temps pour qu'un accord puisse être conclu » avec le mouvement islamiste palestinien. « Nous n’avons plus des mois, mais probablement quelques jours, peut-être quelques semaines », a-t-il ajouté.

Le président américain avait assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël « ne frappera pas au Qatar ».

Israël Katz, ministre israélien de la Défense, a affirmé que l’opération militaire se poursuivrait. « Gaza brûle. Tsahal frappe d’une main de fer les infrastructures terroristes (...) pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas », a-t-il déclaré sur le réseau X (ex-Twitter), promettant de ne pas céder « jusqu'à ce que la mission soit achevée ».

RFI