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Jean Paul Diaz et Cissé Lô opposent leur veto, Malick Mbaye se réjouit du respect de la parole donnée

Macky Sall respecte sa promesse. Le chef de l’Etat fera un premier mandat de 5 ans. Il en a fait la confirmation hier en France. Mais une décision qui n’agrée pas tous ses souteneurs. Jean Paul Diaz, tout comme Moustapha Cissé Lô, rament à contre-courant, même si le dernier nommé avait déclaré qu’il se plierait à la décision de la majorité.


Rédigé par leral.net le Samedi 2 Mars 2013 à 13:14 | | 1 commentaire(s)|

Jean Paul Diaz et Cissé Lô opposent leur veto, Malick Mbaye se réjouit du respect de la parole donnée
Macky Sall veut montrer qu’il est le «chef». Depuis la France où il se trouve depuis mercredi, le président de la République vient de clore le débat sur l’opportunité ou non de la réduction de son mandat, de 07 à 05 ans. Macky Sall compte bien respecter cette promesse de campagne, même si certains de ses souteneurs ont manifesté leur volonté de voir le chef de l’Etat faire un mandat de 07 ans. «J’ai déjà engagé les réformes constitutionnelles et il y a une commission que j’ai confiée à Amadou Makhtar Mbow, qui est en train de travailler sur la question. Que ce soit par référendum ou par un vote à l’Assemblée, je réduirai mon mandat à 5 ans.» C’est clair. Mais Jean Paul Diaz, allié de la première heure de Macky Sall et Moustapha Cissé Lô, le bouillant responsable apériste, ont toujours manifesté leur désaccord face à l’obsession de celui-ci de vouloir tenir promesse pour ne pas s’attirer les foudres des populations.

«Je n’ai pas varié, je suis pour un mandat de sept ans». Pourtant, cette déclaration du chef de l’Etat ne fait pas dévier Jean Paul Diaz de son chemin. Le Leader du Bloc des Centristes gaïndé (Bcg) rugit toujours. Au bout du fil, il parle avec assurance : «Je ne varie pas. Je n’ai pas varié, ma position n’a pas changé et je l’ai argumentée juridiquement. Je suis pour un mandat de sept ans», enchaîne-t-il. Des arguments qu’il a toujours défendus vigoureusement. Dans une interview qu’il avait accordée à nos confrères du Quotidien, Jean-Paul Diaz déclarait : «Je suis partisan du maintien du mandat à sept ans. Je répète que ce mandat est celui qui est dans la Constitution. Le texte fondamental n’a pas été modifié par Macky Sall, qui a prêté serment devant le Conseil constitutionnel de respecter la Constitution. Or, ce texte dit que le mandat du président de la Répu¬blique est de sept ans.» Pour lui, Macky Sall a prêté serment et cela est plus fort que toute éventuelle déclaration politique.
Selon lui, le mieux aurait été qu’on aille au référendum pour savoir ceux qui sont pour ou contre le mandat de sept ans. Toutefois, se résigne-t-il à dire : «Le mandat appartient au Président, je ne fais pas dans l’obstination, je raisonne simplement.»

«Les Sénégalais l’ont élu pour sept ans». En voyage au Mali dans le cadre des activités du Parlement de la Cedeao, Moustapha Cissé Lô n’a jamais caché son désaccord avec la posture de Macky Sall. Cissé Lô n’a jamais été favorable à la réduction du mandat présidentiel. Dans nos colonnes, le tonitruant député précisait : «Je ne suis pas pour la réduction du mandat de Macky Sall, je souhaite qu’il fasse 07 ans, comme il a été élu sous l’empire de la Constitution en vigueur. Après le premier septennat, il pourra faire un mandat de 05.» El Pistoléro arguait qu’il avait dépensé 127 millions durant l’élection présidentielle et pour tous ses sacrifices, il invite son mentor à faire un mandat de 7 ans et non de 5 ans, puisque, les Sénégalais l’ont élu pour 5 ans. Mais en «bon démocrate», Cissé Lô avait juré de «se départir de son manteau de rebelle et de se plier à la volonté de la majorité pour respecter la discipline de parti.» Qui vivra verra.

«Une déclaration contraire m’aurait étonné». Pour Maodo Malick Mbaye, leader du mouvement « Geem sa bop » et membre de la coalition Macky 2012, cette déclaration du chef de l’Etat fait aujourd’hui mentir l’adage qui disait que les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient (une déclaration de Abdoulaye Wade). Le directeur de l’Agence nationale de la maison de l’outil (Anamo) pense que le président de la République fait preuve de son obsession pour le respect de la parole donnée. « En tant qu’allié du chef de l’Etat, je suis satisfait de l’entendre réaffirmer cela. D’ailleurs, c’est une déclaration contraire qui m’aurait étonné».

Toutefois, il reconnaît que cela peut être un piège parce que les cinq ans vont bientôt s’écouler. Mais précise-t-il : «Si on continue à voir politiquement ce qui arrange ou ce qui dérange, il y a énormément d’engagements qu’on n’aurait pas pu tenir. Ce qu’il est possible de faire en sept ans, il est possible de le réaliser en cinq ans. »


C.Badiane et A.Dieng
L’Observateur



1.Posté par Latif le 02/03/2013 16:30 | Alerter
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Sénégal : Affaires Thierno Ousmane Sy il N'y A Pas de Justice Il N'y A Que des Hommes

Le Sénégalo-américain Thierno Ousmane Sy est en prison depuis le 27 février, pour une affaire vieille de plus de six ans : la vente de la troisième licence de téléphonie mobile. On lui reproche d'avoir eu une attitude peu délicate vis-à-vis de l'argent décaissé dont une partie aurait été détournée et placée pour blanchiment. Il est donc accusé de tous les péchés d'Israël, de la conspiration (association de malfaiteurs) au crime économique, imprescriptible dans le temps et dans l'espace.
Plus prosaïquement, Thierno Ousmane Sy serait impliqué dans un échange de bons procédés dans une vente de troisième licence où l’État est seul responsable pour avoir choisi ses fournisseurs (Celtel : 105 millions de dollars Us, Bintel : 153 et Sudatel finalement choisi pour avoir proposé 200 millions de dollars, soit 100 milliards Cfa).

L'Etat a également choisi un intermédiaire (ce qui ne se dit jamais, la chose étant sous-entendue) et, le 15 novembre 2007, a eu lieu la remise des chèques à l'hôtel "Téranga". Des explications du ministre d’État, ministre de l’Économie et des Finances, les avis de crédit reçus de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) renseignent que le Sénégal a reçu 44.775.208.727 francs dans ses caisses le 19 novembre 2007, et 44.306.437.817 Cfa une semaine plus tard, le 27 novembre.

La différence pour laquelle Thierno Ousmane Sy est poursuivi avait dans un premier temps trouvé une explication bizarre, la fluctuation du taux d'échange du dollar, comme si le destin de la coopération financière internationale était sujette à un serpent monétaire. C'était pur euphémisme pour expliquer l'inexplicable mais simple : les ristournes, comme en France avec l'affaire des frégates de Taïwan.
Un certain empirisme renseigne qu'en la matière, le taux du dollar est fixe et est compris à 500 francs Cfa, quelles que soient les fluctuations du marché ; durant le règne socialiste, un compte spécial était créé pour recevoir les fonds et spéculer sur la valeur de la monnaie américaine, sans jamais aller en deçà du taux retenu dans le système de coopération internationale. N'étant ni vendeur, ni acheteur, Thierno Ousmane Sy ne pouvait dès lors décider ni du montant à rétrocéder, ni des destinataires. In limine litis, il serait simple un exécutant. Pour parler le langage de la jungle des affaires, Thierno Ousmane Sy serait une simple mule chargée de ramener le bakchich à bon port.

Les rumeurs de rétrocommission soulignées par la presse ont en effet fusé et abouti au procès du 14 septembre 2010 au terme duquel la revue poursuivie pour libelle diffamatoire a été condamnée. Le procureur de la République viendra à la charge deux ans plus tard (11 décembre 2012) pour essayer d'expliquer les mouvements de fonds notés dans les comptes d'un homme d'affaires international et cet expert en la matière parut convaincu.

Ce sont pourtant les mêmes causes qui n'ont plus prospéré les 26 et 27 février avec la convocation, l'inculpation et le déferrement de Thierno Ousmane Sy. Il faut dire qu'entre-temps, des hommes dont le dossier est pendant devant la justice siègent désormais dans le pouvoir (gouvernement et Assemblée) dans un nouveau régime de rupture. La mise à l'ombre de l'incriminé dissout-elle les décisions de justice antérieures ?

Comme le souligne le sens anglais de ses initiales (Tos), son avenir tient actuellement à un coup de dé, plus exactement sur le jeu "A pile ou face". C'est dire qu'il n'y a plus de justice, il n'y a que des hommes.

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