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Jean-Yves Le Drian : "On ne négocie pas" avec les preneurs d'otages

Rédigé par leral.net le Mardi 26 Février 2013 à 13:19 | | 0 commentaire(s)|

Le ministre français de la Défense refuse de négocier avec Boko Haram, qui a revendiqué le rapt des sept Français enlevés au Cameroun. Le groupe islamiste réclame la libération de certains de ses militants contre celle des otages.


Jean-Yves Le Drian : "On ne négocie pas" avec les preneurs d'otages
Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a affirmé mardi que la France "ne négocie pas sur ces bases là" avec des groupes comme celui qui a enlevé les sept otages français au Cameroun.

"On ne négocie pas sur ces bases-là, avec ces groupes-là", a déclaré le ministre sur RTL à propos de la revendication figurant dans une vidéo diffusée lundi par le groupe islamiste Boko Haram, qui exige la libération de jihadistes détenus au Nigeria et au Cameroun contre celle des otages.
"Nous utiliserons tous les moyens possibles pour assurer la libération des otages, ceux-là ou les autres, c'est ce que nous faisons", a-t-il poursuivi. "Mais on ne joue pas à ce jeu de surenchères, parce que ça c'est le terrorisme".

Une vidéo des otages --sept membres d'une même famille-- a été postée lundi sur YouTube par des ravisseurs disant appartenir au groupe islamiste nigérian Boko Haram. Ces derniers demandent aux autorités du Cameroun et du Nigeria de procéder à des libérations de plusieurs de leurs compagnons.

Lundi, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avait affirmé que les revendications des ravisseurs portaient "en particulier sur des sujets (...) hors de portée de la France".

"L'horreur s'ajoute à l'effroyable", "c'est le terrorisme dans tous ces états", a affirmé Jean-Yves Le Drian, en soulignant que la diffusion d'une vidéo "devient un instrument du terrorisme pour utiliser l'opinion publique".

Il s'est en revanche refusé à toute précision sur la situation des otages.

Le ministre a également rappelé que Boko Haram avait "pris d'autres otages, d'autres pays" une semaine avant d'enlever la famille française. "Bref, c'est un commerce, ce n'est pas parce que la France a été au Mali", a-t-il déclaré.

M. Le Drian a par ailleurs indiqué que les combats se poursuivent au Mali entre les forces françaises et les groupes islamistes armés et font "beaucoup, beaucoup de morts jihadistes". Il s'est refusé à tenir "une comptabilité nécrologique" plus précise, soulignant simplement que le nombre des victimes était "significatif".

"Au Mali, on est en train de toucher au dur", a-t-il dit, en soulignant que les Français sont désormais "certains" que "les groupes terroristes les plus radicaux" s'étaient réfugiés dans le massif des Ifoghas, dans le nord-est du pays.

"Les combats sont violents, ils se poursuivent au moment où nous parlons. Notre objectif c'est évidemment de permettre au Mali de retrouver sa totale intégrité, y compris dans cette zone", a-t-il dit. "Nous sommes chez eux, nous sommes rentrés dans leurs maisons", "ils sont là et comme ils se battent fort, c'est qu'ils ont des choses à défendre", a poursuivi le ministre.

M. Le Drian a par ailleurs qualifié d'"hypothèse de travail" le fait que les autres otages français détenus dans la zone sahélienne puissent se trouver dans cette région du nord-est du Mali.

L'intervention militaire française a déjà coûté "un peu plus de 100 millions d'euros" depuis son début, il y a tout juste 45 jours, a-t-il indiqué.

"Il reste la partie la plus dure, on le savait. Là c'est plus compliqué puisqu'il faut passer au sol, au peigne fin, doucement, mètre après mètre quasiment (...), mais c'est là que se trouve le réduit du terrorisme".

"On ira jusqu'au bout", a-t-il dit, interrogé sur la durée de l'opération. "C'est à dire quand l'ensemble de ce secteur là sera libéré complètement".

Les forces françaises font "très peu" de prisonniers, a-t-il souligné, mais les combats font "des morts, tous les jours" côté jihadistes.

"Nous sommes maintenant au coeur du conflit, dans des combats très violents" dans le nord-est, "qu'il nous faut libérer complètement", a poursuivi le ministre. "Nous n'avons pas vocation à rester et dès que cette opération sera terminée nous commencerons le retrait, donc ça peut se produire rapidement", a-t-il conclu.

AFP