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Joël Drogba, le jeune frère de Didier Drogba, condamné à 4 mois de prison par le tribunal d’Evry

Rédigé par leral.net le Vendredi 5 Juin 2015 à 09:47 | | 1 commentaire(s)|

Trois ans après les faits, les victimes — son fils de 5 ans et son neveu de 9 ans — sont en pleine santé. Lui se flagelle encore chaque jour. Joël Drogba, 29 ans, le jeune frère du grand footballeur franco-ivoirien, a été condamné ce mercredi par le tribunal d’Evry à 4 mois de prison avec sursis


Joël Drogba, le jeune frère de Didier Drogba, condamné à 4 mois de prison par le tribunal d’Evry
 
 
« La vraie sanction, c’est le regard de sa famille », résume le procureur. Les deux enfants avaient reçu accidentellement au visage les morceaux d’un verre brisé lors une dispute familiale. 

Ce jour que Joël n’oubliera jamais, c’est le 11 février 2012. Cet ancien footballeur à la carrière stoppée par les blessures, passionné de musique, rentre de studio d’enregistrement au domicile familial, à Morsang-sur-Orge. C’est le soir. Sa femme lui reproche ses trop fréquentes absences. Le ton monte. De colère, il jette un verre sur la table basse. « Cela fait l’effet d’une véritable grenade », commente le juge. Des éclats percutent la tête des enfants, assis sur le canapé en face. « Je ne voulais blesser personne », répète sans cesse Joël. 

« Je pense à ce geste tous les jours» 

Le jeune homme saisit alors les deux petits, les porte jusqu’à la voiture et part vers l’hôpital de Longjumeau alors qu’il n’a pas le permis de conduire. Mais devant la porte des urgences, il rebrousse chemin. Un souvenir a jailli dans sa mémoire. Quelques années plus tôt, sa femme l’avait accusé de frapper leur fils. Un mensonge classé sans suite qui conduira Joël en garde à vue, un véritable traumatisme. « J’ai eu peur », soupire-t-il. Il rentre à la maison. La grand-mère des enfants saisit la gravité de la situation et repart à l’hôpital. Sur place, elle invente une histoire dédouanant Joël. « Ce n’était pas mon idée », affirme-t-il. 

Et pour cause. A ce moment-là, Joël s’est réfugié sur un banc de Morsang, où il passe toute la nuit, en plein hiver, à pleurer et attendre des nouvelles. Son neveu a failli perdre un œil. Depuis, Joël n’a jamais vraiment quitté ce banc. « Je pense à ce geste tous les jours. J’ai fait souffrir toute ma famille. Ils ne m’ont pas rejeté mais je ne me sentais plus chez moi », avoue-t-il. Son hésitation à pénétrer à l’hôpital n’a pas eu de conséquence médicale selon les docteurs. Joël est pourtant obstinément persuadé du contraire. « Un papa n’hésite pas », se reproche-t-il. 

Depuis, Joël a longuement réfléchi sur la colère « qui fait tout basculer en un instant ». Il écrit des chansons pour faire passer ce message. Il s’implique comme jamais dans l’association familiale qui vient en aide aux enfants en Côte d’Ivoire. « Ma vie ne sera plus jamais comme avant, martèle-t-il. Je dois me rattraper ». 

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