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Juan Branco s’en prend violemment à Macky Sall : “La tragédie devient farce lorsqu’elle se répète”

Rédigé par leral.net le Jeudi 23 Octobre 2025 à 21:10 | | 0 commentaire(s)|

L’avocat franco-espagnol Juan Branco, connu pour sa défense de l’opposant Ousmane Sonko, a de nouveau attaqué frontalement l’ancien président sénégalais Macky Sall, à travers deux publications virulentes publiées ce jeudi sur sa page Facebook officielle. Dans un ton mêlant ironie, indignation et dénonciation morale, Me Branco met en cause la posture défensive adoptée par l’ancien […]

L’avocat franco-espagnol Juan Branco, connu pour sa défense de l’opposant Ousmane Sonko, a de nouveau attaqué frontalement l’ancien président sénégalais Macky Sall, à travers deux publications virulentes publiées ce jeudi sur sa page Facebook officielle. Dans un ton mêlant ironie, indignation et dénonciation morale, Me Branco met en cause la posture défensive adoptée par l’ancien chef de l’État et les moyens déployés pour soigner son image à l’étranger.


Une charge directe contre la communication du camp Sall

Dans son premier texte, Juan Branco critique sévèrement la conférence de presse organisée à Paris par les avocats français de Macky Sall, estimant qu’elle relève davantage d’une opération de communication que d’une démarche judiciaire.

Selon lui, « l’avocat qui organise une conférence de presse pour défendre l’innocence d’un client qui n’a pas encore été mis en cause rend un immense service à la lutte contre l’impunité. » Mais il ajoute aussitôt : « Celui qui le fait pour se plaindre de rapports cachés, alors que ces documents sont publics et produits par le FMI ou des firmes comme Mazars, interroge. »

Le juriste dénonce ce qu’il qualifie de « farce » : un discours qui, selon lui, vise à détourner l’attention des vrais enjeux. « Celui qui fait tout cela en s’improvisant expert-comptable pour défendre son client, dans un pays dirigé par de brillants inspecteurs des finances et des impôts, ne prend qu’un risque : celui du ridicule consommé. »

Pour Juan Branco, Macky Sall chercherait à influencer l’opinion publique en recourant à des avocats étrangers, tout en refusant d’assumer sa responsabilité devant le peuple sénégalais :

« Si Monsieur Macky Sall souhaite se défendre d’accusations qui n’ont pas encore été formulées, qu’il ait le courage de le faire lui-même, et en ses terres. »

Et de conclure, dans une phrase qui résume le ton du texte :

« Pas en dépêchant dans son propre pays, qu’il n’ose plus fréquenter, des étrangers payés rubis sur l’ongle pour servir ses intérêts privés, au détriment de ceux de la société. Que la dignité revienne. »


“Je suis ?” : un second texte en forme d’énigme accusatrice

Dans un second post, plus court mais encore plus percutant, Me Branco adopte un ton de confession ironique, se mettant dans la peau de celui qu’il accuse.

« Je suis un ancien chef d’État ayant tué 60 citoyens, blessé des milliers, et enfermé mes opposants. Je vis dans un exil doré, sans qu’on sache avec quel argent. »

La publication poursuit ce réquisitoire sous forme d’auto-portrait à charge :

« Je préfère envoyer des sorciers blancs payés rubis sur l’ongle pour défendre mon bilan. (…) Pourtant, j’ai toujours été fonctionnaire et élu, et mon patrimoine ne devrait être constitué que des salaires que j’ai perçus. Je suis ? »

Une question rhétorique, évidemment adressée à Macky Sall, que l’avocat accuse de vivre dans un exil luxueux tout en finançant des défenseurs occidentaux pour protéger son image.


Des propos qui relancent la polémique autour de l’ex-président

Ces publications interviennent dans un contexte de tensions persistantes entre l’ancien président et certains acteurs de la justice internationale. Macky Sall, en résidence hors du Sénégal depuis la fin de son mandat, fait face à de nombreuses critiques liées à la gestion des troubles politiques de 2021 à 2023, durant lesquels plusieurs dizaines de personnes ont perdu la vie.

Les récentes sorties médiatiques de ses avocats, notamment sur la question de la « dette cachée » et des « rapports dissimulés », ont suscité une vague de réactions dans la presse sénégalaise. Me Branco, en réponse, entend démonter ce qu’il perçoit comme une stratégie d’auto-victimisation.


Entre communication et provocation

Juan Branco n’en est pas à sa première confrontation publique avec le pouvoir sénégalais. En 2023, il avait été arrêté à Dakar après une entrée jugée illégale sur le territoire, avant d’être expulsé vers la France. Depuis, il continue d’intervenir régulièrement sur les affaires politiques sénégalaises, souvent dans un style tranchant et polémique.

Ses deux publications du jour confirment cette ligne de communication : un mélange de dénonciation morale, de verve intellectuelle et de provocation politique. Elles ont été largement partagées sur les réseaux sociaux, suscitant autant d’approbation que d’indignation.


Une rhétorique à double tranchant

Si les propos de Me Branco trouvent un écho auprès d’une partie de l’opinion lassée de l’impunité politique, d’autres observateurs soulignent que le ton accusateur de l’avocat pourrait desservir la rigueur des démarches judiciaires qu’il entend défendre.

Entre militantisme et posture d’homme de droit, Juan Branco continue de brouiller les lignes. Mais une chose est certaine : en visant directement Macky Sall, il relance un débat brûlant sur la responsabilité politique et morale de l’ancien régime, et sur la manière dont la justice devra, tôt ou tard, s’en emparer.



Source : https://xalimasn.com/2025/10/23/juan-branco-sen-pr...