«L’Inspection générale d’Etat (IGE) a séjourné pendant 18 mois dans les locaux de la Mairie de Ville pour fouiner dans ma gestion.
Libération est en mesure de révéler que Khalifa Sall risque des poursuites pour 3 milliards de FCFA dépensés en toute illégalité par la mairie de Dakar. L’Inspection générale d’État assimile cette pratique à un détournement de fonds.
"L'Inspection Générale d'Etat (IGE) a séjourné pendant 18 mois dans les locaux de la Mairie de Ville pour fouiner dans ma gestion mais, le rapport a montré que notre gérance ne souffre d’aucune anomalie. Cependant, c’est à partir des crédits octroyés au maire de la Ville pour les populations de Dakar, communément appelée la Caisse d’avance qu’il y a désaccord avec l’Etat. C’est pourquoi, nous sommes convoqués à la DIC.
D’ailleurs, depuis trois jours, mes collaborateurs qui ont eu à gérer ces fonds sont entendus à la DIC. Je passerai devant ces mêmes enquêteurs la prochaine fois. Ces fonds d’avance octroyés au Maire en direction des populations sont là depuis le temps du premier Président du Sénégal (Léopold Sédar Senghor).
"Je vais déférer à la convocation, parce que je n’ai rien à me reprocher. » C’est ce qu’a expliqué l’édile de la capitale pour justifier sa convocation à la Division des investigations criminelles (DIC) où ses collaborateurs défilent depuis quelques jours.
En fait, Khalifa Sall a tout dit sauf la réalité des faits mis qu'il est en cause par l’Inspection Générale d’État.
Comme le révélait en exclusivité Libération, le Président Macky Sall a transféré au parquet plusieurs rapports épinglant la gestion de certains maires (Pouvoir et opposition). Pour le cas de la mairie de Dakar, Libération a appris de sources autorisées qu’un montant global de 3 milliards de FCfa a été mis en cause par les vérificateurs.
En effet, une somme de 30 millions de FCfa était attribuée chaque mois au cabinet du maire sans aucune base légale alors qu’une nébuleuse totale entoure la gestion de ces fonds. La seule explication de Khalifa Sall face à ces faits extrêmement graves est que ses prédécesseurs faisaient comme lui. Du moins, c’est la version servie à l’IGE qui a épinglé cette « caisse noire » avant de demander des poursuites.
Cheikh Mbacké Guissé (Libération)