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LA FACTURE SALÉE DES TRANSFERTS D'ARGENT

Rédigé par leral.net le Samedi 16 Août 2025 à 01:54 | | 0 commentaire(s)|

Une nouvelle étude place le Sénégal au 3e rang mondial des pays les plus coûteux pour recevoir des transferts d'argent. Avec 35 dollars de frais pour un envoi de 200 dollars, les familles sénégalaises payent le prix fort de la solidarité diasporique

(SenePlus) - Une étude publiée le 3 juin 2025 par Jenna Ross pour Visual Capitalist place le Sénégal sur le podium des pays où il coûte le plus cher d'envoyer de l'argent. Avec des frais moyens de 35 dollars pour un envoi de 200 dollars, le Sénégal occupe la troisième position mondiale de ce classement peu enviable.

Selon cette analyse basée sur les données de la Banque mondiale, seules la Tanzanie (115 dollars) et la Turquie (53 dollars) devancent le Sénégal en termes de coûts de transfert. Cette situation représente un fardeau considérable pour les familles sénégalaises qui dépendent des envois de fonds de leurs proches établis à l'étranger.

L'étude révèle que les frais sénégalais dépassent largement ceux d'autres destinations africaines comme le Kenya (22 dollars) ou le Ghana (20 dollars), soulevant des questions sur l'efficacité du système financier national dans la gestion des transferts internationaux.

Le rapport souligne que "sept des quinze pays les plus coûteux pour les envois de fonds se trouvent en Afrique", plaçant le continent au cœur de cette problématique. Pour le Sénégal, cette situation est d'autant plus préoccupante que les transferts de la diaspora constituent une source vitale de revenus pour de nombreuses familles.

Les causes de ces coûts élevés sont multiples. Visual Capitalist identifie "des systèmes de paiement sous-développés, un manque d'accès au secteur bancaire et la difficulté de comparer les prix entre prestataires" comme facteurs explicatifs principaux.

Pour les Sénégalais de la diaspora, ces 35 dollars de frais représentent 17,5% du montant envoyé - une ponction importante sur des ressources souvent déjà limitées. Cette situation contraste avec des pays comme la République dominicaine où les frais ne s'élèvent qu'à 15 dollars pour le même montant.

L'impact va au-delà des coûts individuels. Selon la Banque mondiale citée dans l'étude, "si les coûts étaient réduits de cinq points de pourcentage par rapport à la valeur envoyée, les personnes recevant de l'argent dans les pays en développement obtiendraient 16 milliards de dollars de plus chaque année".

Au-delà des coûts, la rapidité pose problème. Le rapport indique que "32% des envois de fonds nécessitent une journée ou plus pour atteindre leur destination", un délai problématique pour les familles sénégalaises qui comptent sur ces ressources pour leurs besoins urgents.

Face à ces défis, l'étude évoque les stablecoins comme alternative prometteuse. Ces cryptomonnaies, stabilisées par des actifs comme le dollar américain, permettraient des transferts quasi-instantanés à des coûts très réduits, offrant une perspective d'amélioration pour les familles sénégalaises dépendantes des envois de fonds.

Cette situation appelle à une réflexion urgente sur la modernisation du système financier sénégalais pour réduire ces coûts qui pèsent lourdement sur les ménages du pays.

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Farid


Source : https://www.seneplus.com/economie/la-fecture-salee...